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Indicateurs macroéconomiques : une stabilité trop bien gardée
Publié dans Les ECO le 24 - 04 - 2025

Une croissance modérée, une inflation contenue et une dette «maîtrisée». Le Maroc poursuit son exercice d'équilibriste, dans un contexte où l'investissement privé marque le pas, le commerce extérieur se dégrade et l'insertion des jeunes sur le marché du travail reste problématique. Si les diagnostics varient selon les institutions, des prismes différents, mais mis ensemble, tracent les contours d'une économie toujours en quête de repères.
Le Maroc a ceci de singulier qu'il réussit, dans un environnement mondial fragmenté, à faire de la prudence un cap économique. Mais à force de piloter par ajustement, le Royaume donne l'image d'une économie qui s'installe dans la demi-mesure. Une gestion où le pilotage macroéconomique, salué par le FMI pour sa rigueur, ne s'accompagne pas toujours d'une dynamique d'investissement à la hauteur des enjeux structurels.
Selon le FMI, le produit intérieur brut progresse de 3,9% pour l'exercice en cours. Ce rythme, sans être négligeable, ne suffit pas à enclencher une dynamique de rattrapage. Le secteur agricole, traditionnel amortisseur des chocs internes, reste durablement affecté par le déficit pluviométrique, et ce, en dépit des taux de retenue d'eau qui a franchi la barre des 40% mi-avril dernier.
En parallèle, l'industrie et le secteur extractif, phosphate en tête, constituent les principaux relais de croissance. Quant au tourisme, il confirme sa robustesse, sans pour autant masquer le creux laissé par d'autres secteurs en perte de vitesse.
Désinflation amorcée
L'inflation poursuit sa normalisation : l'institution de Bretton Woods l'estime à 2,2%. Constat partagé par la lecture granulaire du Haut Commissariat au Plan, qui ressort un indice des prix à la consommation en léger recul de 0,3% en mars, tiré par une baisse notable des prix alimentaires.
Une baisse contestée par certains observateurs, pour qui cette diminution apparaît même inattendue, dans la mesure où le mois de Ramadan est traditionnellement associé à une hausse des prix.
«Le Ramadan s'accompagne souvent d'un renchérissement», rappelle l'économiste Faouzi Mourji.
Celui-ci met par ailleurs en question la composition du panier de référence, soulignant sa possible obsolescence.
«Le panier commence peut-être à vieillir. Il faut réhabiliter la structure de la consommation et revoir la pondération accordée à chaque produit dans la dépense pour que l'indice reproduise la réalité», martèle-t-il.
D'après le HCP, l'inflation sous-jacente recule sur la même période de 0,6%, mais s'établit encore à +1,5% sur un an. Un niveau qui traduit certes que la désinflation est amorcée, mais reste soumise aux aléas du marché. Et, derrière cette accalmie apparente, les tensions inflationnistes persistent.
Cette situation autorise dans la foulée Bank Al-Maghrib à réduire son taux directeur à 2,25 %, acte monétaire rare en ces temps de resserrement global. Reste à savoir si la détente sera transmise, et si elle allégera à terme le coût du financement pour les acteurs économiques. Car le crédit, surtout à l'endroit du tissu productif, reste relativement lent. Le cycle d'investissement privé, pourtant indispensable à toute montée en gamme, demeure atone, en particulier chez les PME, témoignant d'un attentisme prolongé.
Creusement du déficit
La situation extérieure invite à la prudence. Le creusement du déficit commercial, la hausse des importations de biens d'équipement et la baisse des exportations traduisent une dépendance persistante à la demande extérieure et à des intrants importés.
Le déficit commercial a bondi de 22% sur les deux premiers mois de l'année, conséquence d'un recul des exportations dans les filières clés – automobile, agroalimentaire, composants électroniques – tandis que les importations repartent à la hausse, notamment celles de biens de consommation et d'équipement.
Le taux de couverture tombe à 59,1%. Les réserves de change restent stables, mais leur niveau cache mal un déséquilibre plus profond. Les recettes touristiques et les transferts de la diaspora, en léger retrait, ne suffisent, en effet, plus à contenir la dégradation du solde courant. Les finances publiques, elles aussi, sont mises sous pression.
À fin février, le déficit budgétaire s'élevait à 24,7 milliards de dirhams. Les dépenses ordinaires ont fortement augmenté, sous l'effet d'un alourdissement des charges d'intérêt et des coûts de fonctionnement. En parallèle, les recettes non fiscales chutent. Si le recours aux marchés financiers internationaux – 2 milliards d'euros levés en mars – illustre une crédibilité intacte, il n'efface pas les tensions structurelles sur les équilibres. Pendant ce temps, la Bourse de Casablanca parvient à tirer son épingle du jeu.
Dans le compartiment action, bien que l'annonce des hausses douanières américaines a bouleversé le portefeuille de certains portefeuilles, en particulier les boursicoteurs, la confiance semble pourtant au rendez-vous.
Le MASI affiche une hausse de plus de 20% depuis le début de l'année. Cet optimisme contraste avec les réalités sociales. Le taux de chômage atteint 13,3%, avec un pic à plus de 48% chez les jeunes urbains. Les créations d'emplois restent concentrées dans quelques niches, sans refléter un rebond général.
Perte de repères
Pendant ce temps, la Bourse de Casablanca continue de capter une part significative de l'épargne domestique. Dans le compartiment actions, malgré les secousses liées à l'annonce des hausses douanières américaines — qui ont fragilisé certains portefeuilles, notamment chez les investisseurs individuels —, la confiance reste palpable mais parvient à s'établir à nouveau au-dessus des 17.000 points, soit une performance enregistrée de près de 17% depuis le début de l'année.
Cet optimisme des marchés contraste avec les tensions sociales persistantes. Le taux de chômage s'élève à 13,3%, avec un pic supérieur à 48% chez les jeunes en milieu urbain.
Les créations d'emplois, concentrées sur quelques segments, peinent à signaler une reprise généralisée. Autant d'indicateurs qui témoignent du fait que le Maroc n'est pas en crise, mais n'est pas non plus engagé dans une véritable dynamique de transformation.
Si les diagnostics varient selon les institutions — le FMI insiste sur les équilibres macroéconomiques, Bank Al-Maghrib relève des signaux de reprise encore fragiles, tandis que le HCP et le ministère des Finances offrent des lectures plus ancrées dans le réel —, ces prismes, une fois mis en perspective, tracent les contours d'une économie toujours en quête de repères.
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ECO


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