Fès-Meknès se dote d'un futur pôle d'excellence pour l'économie sociale et solidaire. Né d'une concertation régionale, il vise à devenir un levier de développement durable, renforçant le tissu économique et l'inclusion. Un atelier consultatif régional, tenu récemment à Fès, a réuni un large éventail d'acteurs institutionnels, académiques et professionnels en vue de la création d'un pôle d'excellence dédié à l'économie sociale et solidaire (ESS) dans la région Fès-Meknès. Cette initiative, menée en partenariat entre le Conseil de la région Fès-Meknès, le Secrétariat d'Etat chargé de l'Artisanat et de l'Economie sociale et solidaire, et sous la supervision de la wilaya, vise à renforcer le développement local durable, à structurer le secteur de l'ESS et à valoriser le potentiel de ses acteurs pour réduire la précarité et favoriser l'inclusion. Ce projet s'inscrit dans une stratégie nationale plus large visant à établir des pôles d'excellence similaires à travers l'ensemble des régions du Royaume. L'objectif est de fournir un cadre structurant pour l'ESS, un secteur considéré comme un levier de développement important. La région Fès-Meknès a été identifiée comme l'une des pionnières pour la mise en place de ce type de structure pilote. Le contexte général est celui d'une volonté de dynamiser une économie de proximité, capable de générer des emplois et de répondre aux besoins spécifiques des territoires, notamment en faveur des populations vulnérables comme les femmes et les jeunes. Un ancrage régional S'exprimant lors de l'atelier, Abderrahim Belkhayat, directeur régional de l'artisanat à Fès, a souligné que l'objectif principal de ce pôle est de soutenir le développement durable local, de renforcer les structures économiques et sociales, et de créer un espace de concertation pour faire progresser le secteur de l'économie sociale et solidaire. Il a ajouté que le pôle envisagé comprendra des composantes essentielles telles que «l'incubation d'entreprises, de la formation, des laboratoires d'innovation ou de la commercialisation des produits de l'économie sociale et solidaire ». De son côté, Toufiq Knidi, chef de service au Secrétariat d'Etat chargé de l'Artisanat et de l'Economie sociale et solidaire, a pour sa part indiqué que «les pôles pilotes de l'économie sociale et solidaire permettront de valoriser ce type d'économie de proximité», soulignant que «la région de Fès-Meknès est l'une des régions pionnières au niveau national en matière d'accompagnement et de promotion des activités de l'ESS». Convergences et soutien institutionnel La démarche adoptée bénéficie d'un soutien multi-acteur. Khadija Hajoubi, vice-présidente du Conseil régional Fès-Meknès, a rappelé que le Conseil «accorde une grande importance à l'économie sociale et solidaire» et participe à des programmes de soutien tels que «Mouaazara» et «Tamkine», tout en œuvrant pour la commercialisation des produits du terroir. Pour sa part, Toufiq Rabouli, représentant la Fondation Mohammed V pour la solidarité, a mis en avant «l'attention particulière que la Fondation accorde à ce secteur en raison de son rôle dans la création d'emplois et l'amélioration des conditions de vie des populations vulnérables». Les différents intervenants ont mis l'accent sur la nature transversale de l'ESS, qui «concerne aussi bien l'artisanat, le tourisme, l'agriculture, le logement, que tous les autres secteurs», ce qui rend essentielle la création de synergies. Un impact économique et social attendu Actuellement, l'économie sociale et solidaire représente entre 2 et 3% du PIB national. Les ambitions de la tutelle, telles qu'exprimées par les responsables du secteur, sont de porter cette contribution à 8% à l'horizon 2035. La mise en place de ces pôles régionaux est considérée comme un des leviers principaux pour atteindre cet objectif quantitatif. La stratégie nationale intégrée vise ainsi à renforcer la convergence des initiatives et à améliorer la performance des organisations du secteur. L'impact potentiel de la création d'un tel pôle dans la région Fès-Meknès est envisagé comme significatif. Au-delà de la contribution économique, il est attendu que cette structure favorise la création d'emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes, et qu'elle contribue à une amélioration globale des conditions de vie des populations. En fournissant des infrastructures et des services communs (incubateurs, espaces de travail, laboratoires d'innovation), le pôle devrait permettre de renforcer les capacités des acteurs de l'ESS et de valoriser les initiatives participatives, faisant ainsi des acteurs locaux de véritables partenaires du développement régional. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO