Le Maroc a procédé à la reconnaissance officielle de huit aires marines protégées (AMP), réparties sur l'ensemble de ses rivages méditerranéens et atlantiques, a annoncé Leïla Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable (MTEDD), lors de l'ouverture du 8e Forum de la mer à El Jadida. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, issu de la Convention sur la diversité biologique (CDB), et porte l'ambition de consacrer 10 % du domaine maritime national à la préservation d'ici à 2030. Une vision écologique ordonnée par la souveraineté scientifique Evoquant les fondements scientifiques de cette démarche, Mme Benali a précisé qu'une couverture marine protégée à hauteur de 30 % permettrait, selon des données convergentes, d'accroître la biomasse piscicole de 500 %, procurant une assise plus stable aux professions maritimes tout en rehaussant les bénéfices directs pour les communautés littorales. La ministre a rappelé que sous l'égide royale, le Maroc a élaboré un ensemble cohérent de dispositifs juridiques, stratégiques et opérationnels, issus d'un dialogue approfondi avec les instances concernées, afin de préserver la richesse biologique et fonctionnelle de ses écosystèmes marins. Une architecture réglementaire au service du rivage La Stratégie nationale de développement durable (SNDD), matrice de référence pour l'intégration des exigences écologiques dans les politiques publiques, consacre une attention particulière aux espaces fragiles, en particulier aux zones marines et côtières. Dans ce cadre, Mme Benali a rappelé l'adoption de la loi relative au littoral, dont les dispositions définissent les principes d'une gestion harmonisée des zones côtières, en conformité avec les prescriptions du Protocole GIZC de la Convention de Barcelone pour la protection de la mer Méditerranée et de ses abords. Abordant la question de la pollution, la ministre a souligné les progrès enregistrés par le Plan «Littoral sans plastique», mené en coordination avec le Plan national d'urgence contre la pollution marine accidentelle (PNU). Le taux de conformité des eaux de baignade a atteint 93 % en 2024, contre 88 % en 2021, tandis que les déchets prélevés sur les plages ont diminué de plus de 21 %. «La mobilisation de la jeunesse, des collectivités et du tissu associatif reste la clef de voûte de toute entreprise durable», a conclu Mme Benali. Le Forum, placé sous le thème «La mer, avenir de la Terre», réunit jusqu'au 11 mai un large éventail d'experts, chercheurs, artistes, représentants institutionnels et acteurs civils autour des enjeux maritimes contemporains.