Ce n'est pas nouveau, le continent africain regorge de ressources naturelles, de potentiel d'affaires et de croissance pour les multinationales. Un continent qui, sur le plan économique, reste dominé par l'hégémonique Afrique du Sud, qui non seulement nous a ravi l'organisation de la première Coupe du monde africaine, mais affiche des statistiques à faire pâlir le royaume. En effet, le pays de Mandela s'accapare les trois quarts (74,68%) de la valeur de marché totale des 250 capitalisations les plus importantes. Le Maroc vient en seconde position, mais on ne peut pour le moins pas dire qu'il la talonne de près ! Notre part n'en représente qu'environ le dixième, avec nos 7,9%, devant l'Egypte dont les entreprises cotées représentent 6,62% du total africain. Des statistiques publiées par «African Business», dans son classement annuel «Africa's Top Companies 2011». Sans surprise donc, «onze des douze premières positions sont tenues par des sud-africaines cotées, avec tout comme l'année dernière, Maroc Telecom comme intrus. Cette dernière est tombée de la 8e à la 12e place dans notre classement, malgré une légère augmentation de sa valeur de marché de 15,9 à 16 milliards de dollars», souligne African Business. L'opérateur télécom marocain s'est vu détrôné par Kumba Iron Ore (métaux et mines) et Nasper (médias). Il paraît quasiment impossible de résister à la puissance capitalistique sud-africaine. Mais le Maroc fait tout de même bonne figure parmi les autres en se réservant 7 places parmi le «Top 50» (IAM, AWB, BMCE, Lafarge, CGI, Addoha et ONA avant retrait de la cote), devant le Nigeria, avec 3 entreprises et l'Egypte avec 2 autres, alors que l'Afrique du Sud en compte 35. Autre fait marquant à relever, l'entrée de deux nouvelles sociétés nationales dans le classement: CNIA Saada et Imiter, qui sont venues se greffer respectivement à la 227e et 165e place. En somme, les entreprises africaines se frayent gentiment leur chemin, et les marchés financiers sont de plus en plus profonds, même s'ils sont encore loin des autres économies émergentes, notamment asiatiques et latino-américaines. «La création d'entreprises africaines capables de concurrencer les autres marchés émergents est lourdement dépendante de l'émergence d'un plus large pool de compagnies cotées. Mais il n'y a toutefois pas de consensus sur la meilleure démarche; promouvoir des petites Bourses nationales, de grandes Bourses régionales ou des plateformes panafricaines de trading», s'interroge African Business. Ce qui est par contre sûr, c'est que les petites Bourses du continent deviennent de plus en plus robustes.