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«Médecine» traditionnelle : Les guérisseuses ne connaissent pas la crise
Publié dans Le Soir Echos le 01 - 10 - 2010

Pour la plupart des Marocains qui ne peuvent se permettre les services d'un médecin diplômé, les guérisseurs traditionnels sont une solution facile, anonyme et peu chère, pense-t-on.
Visite chez Hajja Fatma, «guérisseuse au lait»
hanane hachimi
Hay Hassani. Bd d'Afghanistan. L'effervescence est palpable. Les marchands ambulants ont étalé leurs marchandises éclectiques et colorées sur les trottoirs, où la foule circule entre articles de cuisine, sandales, baskets et sacs contrefaits, seaux de toute taille, boîtes en tout genre et une batterie d'autres choses en plastique. Dans ce quartier plein de vie, n'importe qui peut exercer n'importe quel métier. C'est le cas de Hajja Fatma, qui a choisi de s'installer dans une pièce de la petite ruelle qui mène au marché de Hay Hassani. Hajja est “pédiatre”.
Des cris de nouveaux-nés et des pleurs d'enfants s'échappent du pas de sa porte. Leurs mères, indigentes pour la plupart, les amènent se faire soigner contre des allergies, la grippe ou l'asthme.
Au rez-de-chaussée de l'immeuble sombre et étroit, une pièce seulement meublée de trois lits simples sert de salle d'attente pour les nombreuses mamans portant leurs petits malades à la spécialiste en maladies infantiles.
Je m'approche d'une jeune femme de Sidi el Khadir, un quartier à mi-chemin entre bidonvilles et ville nouvelle. Elle amène sa petite Dounia, âgée d'à peine quarante jours. Je lui demande si je peux entrer avec elle en consultation et lui explique que je voudrais d'abord voir comment exerce Hajja Fatma avant de lui envoyer ma propre fille.
Du lait et des plumes
Un rideau miteux sépare la salle d'attente de la salle de consultation. Hajja Fatma, la cinquantaine imposante, est assise par terre, les jambes croisées. Rien ne laisse soupçonner qu'on est dans une salle de consultation, pas d'éclairage, pas d'odeur de désinfectant, pas d'instruments médicaux, mais un plateau sur lequel trônent des bouteilles de toutes formes, emplies de liquides noir, vert, rouge ou jaune, de cartons de lait et de trois plumes d'oiseau. La jeune mère tend sa petite Dounia à Hajja Fatma en toute confiance, sans poser la moindre question. Le bébé a le nez bouché et du mal à respirer. La “pédiatre” s'empare de deux morceaux de coton qu'elle trempe dans l'huile d'olive et qu'elle fourre dans les narines du nourrisson pour lui déboucher les sinus. Pour les enfants qui ne sont plus allaités, le traitement est moins délicat. Hajja leur fait boire un litre de lait avant de leur glisser une plume “magique” dans la gorge puis dans chaque narine, n'hésitant pas à montrer aux mères comment le traitement fonctionne. “Regarde comme l'allergie sort de ton fils” déclare-t-elle lorsque l'enfant, presque étranglé, rouge et épuisé ressemble alors à un oisillon étouffé qui vomit le litre de lait avalé avant sa consultation. Ces trois plumes lui suffisent à soigner toute sa clientèle. A la question de la contamination, Hajja Fatma m'assure qu'il n'y a rien à craindre, “parce que la “barakat jdoudi” chasse tous les microbes”, dit-elle en glissant ses plumes dans un chiffon avant de déposer sa paye dans une boîte de lait en poudre.
Payée à la “baraka”, de 30 à 50 dirhams, le traitement dure trois jours consécutifs pour chaque petit patient, sans quoi Hajja ne garantit pas son efficacité. Au final, elle gagne de 90 à 150 dirhams par consultation, soit le prix d'un médecin qui a fait 10 ans d'études… Sa salle d'attente ne désemplit pas.
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