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Chroniques marocaines à Cannes
Publié dans Le temps le 03 - 09 - 2009

Cette année, aucun film marocain n'est en compétition officielle au Festival de Cannes,
ni sélectionné pour sa Quinzaine des réalisateurs. Mais les professionnels du cinéma
marocains étaient bel et bien là. Et pas pour faire du tourisme. Récit.
En cette matinée ensoleillée de mai, la promenade de la Croisette, à Cannes, est particulièrement animée. Et pour cause : depuis quelques jours, la ville abrite son fameux Festival, considéré comme la plus grande manifestation mondiale dédiée au Septième art. Au milieu du foisonnement des panneaux et autres affiches de films, le touriste peut aussi voir flotter les drapeaux de dizaines de pays. En face du fameux palace Le Majestic, dans l'espace du Village international à la Pantiero, on aperçoit même celui du Maroc, coincé entre les bannières indienne et hollandaise.
Car si le royaume est absent du catalogue officiel de la 62ème édition du Festival de Cannes, il marque quand même sa présence, pour la quatrième fois consécutive, dans le fameux Village, sorte de Salon à ciel ouvert. Objectif : vendre le Maroc comme “destination de tournage de films internationaux”, comme le précise Salwa Zitouni, chef du département production au sein du Centre cinématographique marocain (CCM) et responsable du pavillon marocain. “Mais il s'agit aussi de donner une visibilité au cinéma marocain et encourager sa présence dans des festivals étrangers”, ajoute-t-elle. Principal outil de communication : des DVD avec des données concernant les films marocains, les réalisateurs et les sociétés de productions.
Mais la présence marocaine ne se limite pas à ces 50 mètres carrés, encombrés de tables et de chaises, ni aux 5 fonctionnaires du CCM qui les animent. Producteurs, distributeurs, réalisateurs et acteurs vert et rouge sont également là. La plupart ont fait le déplacement à leurs propres frais, d'autres ont été invités par le CCM.
Mission : vendre son film
C'est le cas du réalisateur Mohamed Zineddine. Vivant entre le Maroc et l'Italie, il est un “habitué” de l'événement cannois, auquel il a déjà assisté à quatre reprises. Cette année, c'est au CCM qu'il doit son escapade. “Les responsables du CCM m'ont contacté au téléphone, pour me proposer de prendre en charge mes frais de résidence à Cannes durant le Festival. J'ai accepté, bien sûr”, explique-t-il. Mais Zineddine n'est pas là pour faire du tourisme. ce samedi 16 mai, il a rendez-vous avec des distributeurs. Objet de la rencontre : vendre son long-métrage Tu te souviens de Adil ?. C'est un peu son emploi du temps quotidien. Et en quatre jours, il a rencontré huit professionnels, entre distributeurs et exploitants de salles. “Un record !”, lance-t-il avec un sourire de satisfaction. Parmi eux, le propriétaire de la chaîne de multiplexes Mégarama, avec lequel la rencontre fut “très positive”. Le réalisateur tente également de “placer” son long-métrage dans des festivals. Là aussi, le cinéaste se dit optimiste. Il faut dire que Zineddine n'est pas venu les mains vides : dans ses bagages, il a embarqué 25 copies en DVD de son film, des affiches et même… des cartes postales ! “Cela m'a pris un mois et coûté près de 600 euros”, confie-t-il. Pas cher payé, s'il arrive à décrocher une salle par-ci, une sélection en compétition par-là.
Flânant dans les allées du Village international, l'homme ne tarit pas d'éloges sur l'initiative du CCM et sur son pavillon, “vitrine de la bonne santé du cinéma marocain”. Ce pavillon, il en a fait son QG. C'est ici qu'il organise ses matinées, composées de rendez-vous autour d'un thé à la menthe et de pâtisseries marocaines. Les après-midi sont, eux, consacrés à arpenter les couloirs du Marché du film, salon professionnel qui se tient en parallèle au Festival, à la recherche de contacts pour vendre son film et, éventuellement, produire le prochain. “Pour le moment, je n'en suis qu'à la phase de l'écriture. Mais j'espère pouvoir terminer la préparation du film à temps”, confie-t-il. À temps ? Comprendre suffisamment tôt pour pouvoir démarcher des producteurs lors de la prochaine édition du Festival français.
Nour-Eddine Lakhmari n'en est pas encore là. Accompagné de représentant de Sigma, il est à Cannes pour commercialiser son dernier succès, Casanegra. Après une projection privée dans l'une des salles de la Riviera, à laquelle furent invités distributeurs et exploitants de salles, une petite sauterie fut même organisée autour du film sur le pavillon marocain du Village international. Parmi les convives, Aziz Salmi, venue à Cannes pour vendre son film Amours voilées.
Cannes, à tout prix !
Chapeau vissé sur la tête et cigare à la bouche, Sarim Fassi Fihri enchaîne les rendez-vous sur le stand marocain, dans les restaurants et les halls d'hôtel de la ville. En habitué du Festival cannois, le producteur et distributeur, patron de MBS, est comme un poisson dans l'eau. “Je viens ici de manière épisodique depuis 1984. Cannes, c'est le plus grand rassemblement professionnel du cinéma mondial. Toutes les personnes qui travaillent dans le cinéma devraient être présents”, commente-t-il. Plus que les autres professionnels marocains du cinéma, Sarim Fassi Fihri peut se permettre l'escapade cannoise. Car ce n'est pas donné : pendant la tenue du Festival, le prix des chambres d'hôtel et des restaurants sont pratiquement multipliés par deux. Et une nuitée dans un petit hôtel 2 étoiles coûte facilement dans les 200 euros.
Du coup, le pavillon du Village international est une aubaine pour les Marocains, qui économisent quelques centaines d'euros en y organisant leurs rencontres. “Mais quelle que soit la dépense, il est préférable de venir à Cannes plutôt que de faire la tournée des marchés européens ou américains. Ici, on arrive à retrouver tous les professionnels rassemblés au même endroit, en même temps”, poursuit Fassi Fihri. Ce dernier n'est pas venu dans un but précis. Certes, il cherche des coproducteurs pour le prochain film de Tala Hadid et suit des projets de tournage de films étrangers (un anglais et deux français) au Maroc. Mais il est surtout là pour entretenir ses relations, comme le fait Izza Genini, productrice marocaine installée à Paris.
Comment attirer les tournages ?
La crise financière s'est inévitablement faite ressentir durant cette édition du festival cannois. Moins de fastes, moins de show-off, et un signe qui ne trompe pas : les inévitables affiches géantes, faisant la promotion du Festival de Dubaï, ont disparu des devantures et des palissades. Ironie du sort, elles ont été remplacés par d'autres affiches, vantant les mérites du Middle east international film Festival, manifestation organisée par l'éternel rival : Abou Dhabi. Et son luxueux pavillon au Village international ne se contente pas de promouvoir l'événement. Il est aussi là pour vendre les sites émiratis aux cinéastes et producteurs à la recherche de paysages désertiques.
La même mission est assignée à une délégation marocaine, baptisée “Ouarzazate film Commission” (en anglais s'il vous plaît, internationalisation oblige). Un organe de promotion “cinématographique” dédié à la région Souss Massa Drâa, présidé par Noureddine Saïl et dirigé par Abderrazak Zitouni et Abdessadek El Alem. Créée par Aziz Akhannouche, président de la région Souss Massa Draâ, cette Commission fait son premier déplacement à Cannes. Elle y a débarqué à grands renforts d'affiches, DVD et autres T-shirts… “Nous sommes là pour vendre Ouarzazate, mais aussi l'ensemble de la région”, affirme son directeur, Abderrazak Zitouni. Oui, mais comment placer Ouarzazate face à la concurrence : la Jordanie et son “Autorité royale du cinéma”, les Emirats arabes unis et leurs subventions accordées au tournages, les pays d'Europe de l'Est et leurs techniciens qualifiés ? “Nous vendons Ouarzazate avec son histoire, ses paysages et toutes les facilités que nous octroyons durant les tournages, répond Zitouni. Ouarzazate présente un énorme avantage compétitif, avec des coûts de tournage inférieurs de 40 à 60% en comparaison avec d'autres pays”. Mais encore ? “Il y a aussi la prochaine création d'un village cinématographique. Nous disposons déjà des terrains et nous travaillons à la construction de ce grand studio village à l'horizon 2010”, ajoute Zitouni. Le projet faisait d'ailleurs partie du menu de travail de la Commission. Ses membres ont ainsi rencontré des Espagnols pour la mise en place d'un plan de formation de techniciens.
Le Festival de Marrakech était également présent à Cannes. Jalil Laguili, secrétaire général du FIFM, y a passé trois jours. Objectif : la promotion du FIFM auprès des professionnels et du Maroc… comme destination de tournage, encore et toujours. Avec quelles retombées ? Wait and see…
De notre envoyé spécial à Cannes
Hicham El Ouali


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