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Pourquoi le torchon brûle entre El Himma et Benmoussa?
Publié dans L'observateur du Maroc le 30 - 04 - 2009


Ahmed CHARAI
Dans ces conditions, qu'un parti, le PAM en l'occurrence, joue les intermédiaires n'est pas un problème en soi. On peut commenter son action, mais il faut reconnaître qu'il ne fait que profiter du vide sidéral, de l'impotence du gouvernement et de l'incurie de la majorité.
Par ailleurs, le même PAM a ouvert le feu sur le ministère de l'Intérieur, accusé de ne pas lutter efficacement contre la fraude électorale. Sur ce point, il faut enlever l'écume et voir la réalité des choses.
Une centaine d'agents d'autorité ont été suspendus, on ne compte plus le nombre d'élus éjectés des collectivités locales, mais cela ne change rien à la donne. Parce que les partis politiques n'ont pas assumé leur part de travail. Les élus, hormis ceux qu'on appelle pour pansement les notables, font l'objet d'une cour assidue. Ils ont tous le choix entre plusieurs étiquettes partisanes. C'est ubuesque, mais ce sont les partis, principalement de la majorité gouvernementale, qui réclament à cor et à cri l'intervention du ministère de l'Intérieur, qui vont présenter les acheteurs de voix comme têtes de listes.
Le résultat, c'est qu'aujourd'hui aucune institution, en dehors de la monarchie, ne fonctionne. En tout cas aucune n'a de légitimité aux yeux des citoyens. C'est une situation porteuse de dangers pour la démocratie. L'intermédiation ne joue plus son rôle, or elle est la pièce maîtresse de l'échafaudage démocratique.
Nous assistons aujourd'hui à la matérialisation des résultats d'un processus de disqualification entamé il y a longtemps. Ni les partis ni les institutions représentatives ne peuvent exciper d'une réelle légitimité populaire. Le gouvernement, celui d'El Fassi en particulier, en subit le contrecoup. Il est incapable de réformer, de gérer une grève. Pire, Abbas El Fassi n'a même pas pu résister à une réunion de négociations alors que le pays était paralysé.
Le problème aujourd'hui n'est pas de mettre à l'index le parti d'El Himma, mais de rechercher les moyens de redonner aux institutions une crédibilité sans laquelle aucun fonctionnement n'est possible. Au stade où nous en sommes, cela passe par une refonte globale. En démocratie, c'est la crédibilité et la légitimité populaire qui font la force des institutions. C'est par là qu'il faut commencer. Le reste n'est qu'un dérisoire cache-misère.
La démission la plus célèbre
Le jour où Fouad Ali El Himma a démissionné de son poste au ministère de l'Intérieur, la nouvelle a fait le tour du Maroc en un temps record. Les commentaires se sont, bien entendu, envolés en attendant une explication du concerné. Plus tard, on apprenait que les raisons de la démission étaient en fait très simples et compréhensibles, Fouad Ali El Himma voulait se consacrer aux élections législatives de septembre 2007. Une autre piste s'est alors ouverte devant les commentateurs et les analystes. Pour eux, c'était un «coup monté» pour permettre à Ali El Himma d'accéder au parlement et puis à la Primature. C'était donc tout tracé. Quant au nouveau député, il s'est contenté de suivre son chemin, créant une nouvelle formation politique qui allait, elle aussi, donner lieu à de nombreuses analyses, assez rapidement démenties lorsqu'au congrès constitutif, Mohamed Cheikh Biadillah a pris les commandes du Parti authenticité et modernité. Donc Ali El Himma ne cherche pas à être Premier ministre. Les commentaires se sont-ils alors tus ? Pas du tout. Puisque l'ex-ministre ne veut pas la primature, mais alors que veut-il au juste ? Et c'est comme ça que F.A.H est devenu la personnalité la plus suivie au Maroc. Au grand dam des leaders politiques usés par une trop longue présence molle.
Un parcours pas comme les autres
hakim arif
Abdelilah Benkirane salue les gouverneurs et les walis du Maroc entier et se met avec eux au bout de la corde, dont l'autre bout est tenu par Fouad Ali El Himma, l'ancien patron de ces mêmes walis et gouverneurs. Quel retournement de situation ! F.A.H était hier l'homme fort de l'Intérieur, il doit aujourd'hui se battre contre ses ex. Et pour corser le tout, voilà qu'un parti islamiste, peu attendu sur le chapitre de la soumission à l'administration territoriale, encourage les walis et les gouverneurs à faire front contre Fouad Ali El Himma, leur disant de ne pas avoir peur de lui. L'homme à qui colle, plus qu'à tout autre, le qualificatif d'ami du roi est-il devenu un politique comme les autres ? C'est en tout cas ce que réussit à lui octroyer cette nouvelle campagne où l'ancien ministre de l'Intérieur s'oppose à l'actuel, et où tout semble aller de travers pour F. Ali El Himma. Curieusement, les éclats ne semblent pas toucher le Parti authenticité et modernité (PAM) qui, lui, s'épanouit en accueillant de plus en plus de monde, et pas n'importe qui. Que des présidents de communes et des élus. C'est à se demander si toute cette histoire n'est qu'un stratagème qui permettra au PAM d'être vu comme un parti «normal», c'est-à-dire n'ayant aucune couverture royale. On a déjà commencé à le penser dès les élections législatives partielles dans lesquelles le PAM n'a rien obtenu. C'est donc une question d'image. Et l'image de Fouad Ali El Himma est longtemps restée liée au ministère de l'Intérieur. Pas parce qu'il y a passé beaucoup de temps en tant que secrétaire d'Etat, puis ministre délégué, mais parce qu'il y a officié à un moment où le Maroc commençait vraiment à se réformer. Le Maroc a connu les plus grands changements alors que Fouad Ali El Himma était à l'Intérieur : processus de réconciliation, code de la famille, assagissement des partis islamistes... Et à ce titre, il est curieux de constater que A. Benkirane, qui éructe contre l'ex ministre, se réunissait avec lui, discutait avec lui et donc il y avait un échange. Ministre délégué à l'Intérieur, soumis uniquement à l'institution royale, Fouad Ali El Himma a été un homme clé dans la résolution de plusieurs situations délicates. Son «supérieur» hiérarchique était… Chakib Benmoussa, mais tout le monde savait, ou croyait savoir, que le véritable patron c'était lui. En fait, aucune preuve n'a jamais été apportée et le tout est devenu une légende tenace. D'autant plus tenace que le concerné est solidement formé. Les études d'abord. Après des études secondaires au Collège Royal de Rabat et un baccalauréat en 1981, Fouad Ali El Himma a poursuivi ses études supérieures à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, à Rabat toujours, où il a obtenu une licence en droit et en droit comparé en 1986 et deux Certificats d'études supérieures en sciences politiques en 1988 et en sciences administratives en 1989. Autrement dit, l'homme en sait un bon bout sur la politique marocaine. Côté expérience politique, FAH est passé par le filtre du suffrage universel. Il a été élu, de 1992 à 1997, président du Conseil municipal de Benguérir et député des Rhamnas, province de Kelâat Es-Sraghna de 1995 à 1997. Son CV allait se charger davantage dès octobre 1998, quand Hassan II le nomme chef de cabinet du prince hériter qui allait devenir Mohammed VI. Il entre enfin au ministère de l'Intérieur le 9 novembre 1999 comme ministre délégué. Il sera d'ailleurs reconduit le 6 septembre 2000. Tout allait donc si bien. Entre temps, le ministre délégué était de tous les grands dossiers, y compris celui du Sahara. Il a fait partie de l'équipe des négociateurs qui s'est rendue à Manhasset (New York) pour le tout premier round des négociations sur le Sahara.
Le virage
Personne ne voyait donc rien venir. Jusqu'au jour où, alors qu'on préparait un autre round de négociations avec le polisario, le ministre délégué a annoncé sa démission. Alors là, personne n'a rien compris. L'affaire était certainement très grave. On avait commencé par se poser un certain nombre de questions. La première était bien entendu, était-ce bien une démission ? Personne ne le saura jamais peut-être. Ensuite, on s'est mis à chercher l'erreur fatale. Rien non plus de ce côté-ci. Alors quoi ? Il fallait attendre pour savoir que l'ex était en fait intéressé par la politique. Il a créé le Mouvement pour tous les démocrates. Succès indéniable, le Mouvement est vite devenu célèbre et pouvait accueillir des personnalités de poids. Le monde politique a vite réagi et les coups ont commencé à pleuvoir. Et si l'ami du roi cachait un jeu encore plus sombre ? Et s'il était en train de construire quelque chose de plus grand ? Un parti, par exemple ? Rien n'a filtré. Le fondateur est allé se faire élire dans son fief à Rhamna, où sa liste a tout raflé aux législatives de 2007. Le voilà député et président de la commission des Affaires étrangères. Ce n'était pas peu. Le 8 août 2008, c'est la fin du suspense, Ali Al Himma a son parti politique : Parti authenticité et modernité. La classe politique, les analystes et les observateurs se sont tous rabattus sur une idée qui a fait aussi le tour des rédactions, FAH refait l'histoire et réédite les mêmes erreurs que celles des gens du pouvoir qui avaient dans les années 60 créé un parti proche de la monarchie pour la protéger contre les autres. Là, non plus, la comparaison n'a pas fait long feu. La PAM est devenu une réalité et, pour dire les choses comme elles sont, il a acquis rapidement une grande notoriété à cause justement de ses ennemis qui se sont rendu compte à la fin qu'ils l'avaient plus servi que desservi. Nous en sommes là aujourd'hui.
Benmoussa Vs El Himma
Les dessous d'une guéguerre
Mohamed Semlali
Si ce n'est pas encore la guerre ouverte entre le ministère de l'Intérieur et le PAM, cela y ressemble étrangement. Il y a quelques jours, à Ouarzazate, le Parti authenticité et modernité a rassemblé ses troupes dans un grand meeting. L'affluence est grande et tout le monde attend la star des rencontres du PAM. Fouad Ali El Himma ne va pas décevoir son auditoire. Il allume une mèche contre le ministère de l'Intérieur accusé ouvertement de couvrir les corrupteurs des élections. La charge est violente et frontale. Dans la salle, les hauts gradés du PAM jubilent. Le chef, conscient de l'impact de ses ogives, se lâche. «Il y a au sein du ministère des gens qui nous combattent… Ce ministère ne ressemble pas à celui où j'ai servi 25 années». La déflagration raisonne jusque dans la résidence de Lyautey qui domine le Bouregreg. Les oreilles de Chakib Benmoussa sifflent. Cela dit, l'homme garde son calme. En recevant les responsables de la presse nationale, il n'évoque le sujet de ses relations avec le PAM que quand une question lui a été posée dans ce sens. Impassible, il déclare qu'il n'a aucun problème personnel avec El Himma. Cela veut-il dire qu'il a d'autres problèmes avec lui d'une autre nature ? On en saura plus un jour peut-être. Dans la semaine qui suit, certains titres de presse parlent déjà d'une liste noire de walis et gouverneurs dressée par les responsables du PAM. On y trouve des noms de walis technocrates de gros calibres comme Mounir Chraïbi, Mohamed Hassad, Mohamed Mhidia, Abdessalam Bigrat.
Les raisons de la colère
Mais que reproche-t-on réellement à ces hauts commis de l'Etat ? Un dirigeant usfpeiste croit détenir la vérité : «On met la pression sur les cadres de l'Intérieur pour qu'ils ferment les yeux sur les agissements du PAM dans les régions. Tout le monde sait comment sont organisées les réunions du PAM et avec quels moyens et qui achemine par camions les personnes vers les lieux de rencontre». La sortie d'El Himma serait-elle motivée par autre chose que la volonté de garantir des élections honnêtes et transparentes ? En tout cas, rien ne prouve le contraire.
Mais ce qui aurait vraiment déclenché la colère du fondateur du PAM, c'est la sortie de Chakib Benmoussa qui crédite le parti de seulement 10 % des voix lors des prochaines échéances électorales de juin. Il semblerait que malgré les dénégations du ministre, un sondage existe bel et bien et il laisse supposer que le PAM ne serait pas cette machine qui raflerait la mise lors des élections communales. Quand on sait à quel point Fouad Ali El Himma a été meurtri par les résultats des législatives partielles de septembre dernier et que l'on connaît son désir de revanche, on comprend aisément sa colère.
Aujourd'hui, aucun signe de décrispation entre le ministère de l'Intérieur et le PAM ne semble pointer à l'horizon. Dernier acte en date, le bras de fer entre Abed Chkaïl, un conseiller parlementaire qui a rejoint récemment le PAM, et le gouverneur de Témara à propos des projets de recasement de la population. Le gouverneur, courroucé par les remarques du conseiller, lui a demandé de quitter son bureau séance tenante. Chose que le conseiller a refusée répliquant au gouverneur qu'il était dans «les bureaux de sa Majesté le Roi». Deux mois pratiquement nous séparent des élections communales et l'on est loin encore du vif du sujet. Les prochaines semaines risquent d'être très animées et surtout très chaudes d'autant plus que des batailles homériques vont avoir lieu au Sahara, à Rabat et dans le nord. Chakib Benmoussa n'est qu'au début de ses peines.


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