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comment peut-on en arriver à tuer son propre enfant ?
Publié dans L'observateur du Maroc le 23 - 12 - 2013


Par Mamoun Dribi
Chaque jour, nous apprenons avec effroi qu'un père ou une mère a voulu se
donner la mort après avoir assassiné sa famille ou tenté de le faire. L'incompréhension est grande et l'horreur de l'acte ne permet à aucun esprit aussi puissant soit-il d'en analyser et encore moins d'en comprendre les raisons. Tous évoquent la folie ? Mais est-ce suffisant comme argument ? Comment devient-on fou aussi subitement ? Et pourquoi tuer des innocents, des êtres qu'on a aimés et désirés : ses propres enfants. L'infanticide a depuis toujours existé dans toutes les sociétés humaines, qu'elles soient pauvres ou riches. Tous les humains sont hélas égaux au niveau du pire. Il y a donc un dénominateur commun à tous : la condition humaine dans sa composante primaire. Au delà des aspects culturels ou ethnologiques, chaque individu porte en lui, d'une certaine façon, les germes pouvant se transformer à un moment donné en une sorte de bombe. Cet amas disparate demeure souvent invisible et imprévisible, même le plus émérite des experts en Sciences humaines serait incapable de déceler les traits ou le profil du futur tueur qui demeure placide et innocent. La difficulté réside dans le fait que le passage à l'acte meurtrier se déroule sous forme d'une certaine mutation subite qui va affecter les capacités émotionnelle et intellectuelles du sujet, pour l'amener à haïr toute forme de vie et de désir : Tout ce qui aura constitué une raison d'être comme le conjoint, les enfants ou de manière générale, tout bien ou richesse. Cette haine va monter crescendo jusqu'à inscrire au niveau de l'inconscient un certain discours qui pourrait s'énoncer de la manière suivante : « C'est à cause de ce conjoint et de ses enfants que j'en suis arrivé là, c'est de leurs fautes si j'ai tout perdu… ». C'est comme si la vie était vécue dans une dynamique de peurs et de manipulations !
N'oublions pas que chacun de nous a besoin de raisons d'être. Observez bien cette phrase, elle nous indique que certains lient leur vie à des objectifs. Donc, le jour où l'on va vivre une ou plusieurs faillites, les raisons d'être vont
devenir à nouveau impossibles à concevoir. Puisque tout devient hypothéqué par le ou les échecs, les compteurs sont remis à zéro en termes de réalisations, alors qu'ils sont à leur maximum en termes de problèmes. Du moins tels qu'ils sont perçus par le concerné. Sans oublier que chaque situation est vécue par ce dernier comme étant la plus terrible et la plus grave… Mon expérience avec les auditeurs et les clients qui font appel à ma société de services en ingénierie de formations et de conseils m'a depuis toujours enseigné quelque chose d'essentiel. Chacun perçoit son problème et le décrit par rapport à ses capacités conceptuelles et l'énonce depuis son lieu de peurs et de castration. De ce fait, tous crient à l'urgence mais bien souvent, il n'est question que d'impatience à supporter un problème qui dure dans le temps. Cela est dû certainement à une certaine culture de l'immédiateté à obtenir toujours satisfaction rapidement. Mais aussi à un besoin pressant de sentir et de vivre un peu de pouvoir.
Ne s'agit-il pas là aussi des effets d'une certaine déstructuration que vivent la plupart d'entre nous et que notre société moderne à travers ses psychologues et ses coachs ne cesse de propager et de vendre comme étant l'unique voie à penser pour réussir ?
Être condamné à réussir…
Quand on scrute attentivement la situation de certaines familles, nous pouvons voir qu'il y a comme une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Tous disent : « Je suis obligé de travailler comme un fou pour pouvoir vivre décemment… ». Mais on oublie de poser les bonnes questions : « Qui fixe ces niveaux de vie ? Est-ce les enfants ? La belle famille ? Ou la société ? »… Nos actes ne découlent-ils pas de nos choix, sauf quand il s'agit de chantage ou de violence ? Imaginez-vous vivre avec une pression permanente dans l'âme ? Que vous ayez de l'argent ou pas, la peur est permanente. Peur de perdre son emploi, peur de voir sa maison faire l'objet d'une saisie... On vit alors dans la peur de tout perdre. Cette sensation, à elle seule, peut inhiber bien des désirs et déstabiliser bon nombre de personnes. N'oublions jamais que le désir fonctionne comme un moteur qui tire vers l'avant, tandis que la peur nous fait fuir et nous pousse ainsi par derrière… Être condamné à réussir met le sujet dans un couloir pour condamnés à mort. L'attente n'est-elle pas souvent vécue par des condamnés comme une peine beaucoup plus horrible que la mise à mort elle-même? Vivre dans de telles dimensions, c'est comme marcher en étant écartelé où chaque pas et chaque mouvement infligent les plus grandes douleurs. Toute personne qui se trouve happée par de telles structures vit en réalité comme un mort-vivant. Il est déjà mort du point de vue symbolique. Le passage à l'acte meurtrier ne constitue, en réalité, qu'un passage dans le réel et, par conséquent, à trépas. Le fait d'entraîner les autres avec soi dans ces actes suicidaires signifie peut-être un soulagement que croit leur donner ce parent à jamais vidé de tout ce qui donne un sens véritable à la vie : la foi en autre chose de plus noble et de plus grand. Il croit à tort qu'eux aussi vont vivre comme étant condamnés à réussir…


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