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Professionnels de Santé : La reconnaissance verbale ne suffit pas
Publié dans L'observateur du Maroc le 08 - 07 - 2021

A quelques jours du lancement par le ministère de la santé d'une campagne nationale de valorisation des efforts des professionnels de santé, ces derniers ripostent et repoussent, sans ménagement, le geste de reconnaissance de la tutelle.
Gratitude
« Cette campagne se tiendra jusqu'au 31 juillet pour rendre hommage à nos professionnels de santé, pour exprimer notre gratitude pour leurs efforts non seulement pendant la crise sanitaire liée au Covid-19 mais bien avant. A travers cette campagne, nous leur disons : Merci pour votre engagement à toute épreuve », nous explique Adil Zniber, directeur des ressources humaines au Ministère de la santé. Un grand Merci et une campagne qui est déployée à travers la télévision, la radio, les pages officielles du ministère ainsi que sur les réseaux sociaux. « Cette campagne vise le personnel mais aussi le grand public. Il faut dire que l'image des professionnels de santé a été ternie auparavant et la tutelle veut la redorer auprès du grand public et des citoyens en exprimant cette profonde reconnaissance », ajoute Zniber.
Des arguments qui ne semblent nullement convaincre les infirmiers et autres techniciens de santé. Car aussitôt la campagne lancée, les réactions se sont multipliées sur les réseaux sociaux pour prendre enfin la forme de plusieurs hashtags protestataires réclamant des actes et des décisions concrètes au lieu de simples remerciements. « Certes, la politique et la culture de la gratitude et de la reconnaissance est très importante pour la motivation des troupes. Reconnaitre les efforts déployés est susceptible d'encourager le personnel, de susciter son enthousiasme et de stimuler sa productivité. De ce fait nous ne pouvons pas nier la valeur d'une telle campagne », reconnait Hamza Ibrahimi, responsable communication du Syndicat marocain de la santé publique.
A cran
Ce dernier rappelle d'ailleurs comment le personnel soignant a été en première ligne dans la lutte contre la pandémie mais également auparavant. « Un sens du devoir aigu et un travail assidu marqué d'abnégation dans des conditions difficiles et parfois aux dépends de la santé physique et morale des professionnels de santé... tout ça pour être au chevet des malades et sauver des vies. Ils sont nombreux d'ailleurs nos collègues qui sont tombés sur le champ de bataille. D'autres sont victimes de stress et de burn out au bout de plus d'une année sur le front », ajoute le syndicaliste.
Même son de cloche du côté de l'Association des infirmiers anesthésistes et réanimateurs ( AMIAR ). Abdelilah Asaissi, son président, se félicite de cette reconnaissance publique de la part de la tutelle mais exprime toute fois sa profonde réserve. « La gratitude, c'est toujours motivant mais l'exprimer concrètement par des décisions effectives, la résolution des problèmes minant le déroulement du travail, le déboursement des primes et autres indemnités... C'est encore mieux ! », commente Asaissi. Sceptique, il enfonce le clou : « Au lieu de débourser tant d'argent pour une telle campagne publicitaire, la tutelle aurait pu dire merci en indemnisant le personnel et en offrant des primes bien méritées », note Asaissi.
Remontrances
# donnez-nous juste notre dû # réagissez à nos requêtes, # Résolvez-nos problèmes... sont autant de hashtags largement partagés par les infirmiers et les techniciens de santé pour réitérer leurs anciennes et nouvelles requêtes auprès de la tutelle. Eprouvées par plusieurs de mois de lutte acharnée contre la pandémie, les infirmiers sont au bout de leurs forces mais aussi de leur patience. Ils contestent le fait de les priver de leurs congés et estiment que dix jours de repos au bout de plus d'une année est insuffisant ; surtout avec le travail du week end dans les stations de vaccination anti-covid-19.
« Ce sont de fausses allégations. Je vous assure que le personnel a le droit de prendre des congés et que ce n'est absolument pas limité à 10 jours et ceci depuis début juillet. Au niveau central, il n'y aucune limitation. Ceci dit, les congés sont gérés au niveau local, suivant les besoins des administrations et des hôpitaux », réfute Adil Zniber. Quant au travail du samedi, ce dernier nous assure qu'il est indemnisé contrairement à certaines déclarations, ajoute-t-il.
Pistes
« Pour arranger la situation, il faut absolument reconnaitre la priorité du secteur de la santé dans les politiques du gouvernement. Ceci à travers l'augmentation de son budget pour atteindre 13%. Aussi en dépassant la grande pénurie des ressources humaines et la reconnaissance de la particularité de la fonction publique sanitaire », explique Hamza Ibrahimi. De don côté Abdelilah Asaissi, rappelle les problèmes liés au vide légal concernant certaines spécialités telles les infirmiers anesthésistes et les sages femmes les exposant aux poursuites judiciaires et à l'harcèlement de l'administration. « Aussi, l'ordre des infirmiers qui tarde toujours à voir le jour, la problématique épineuse du transport sanitaire et les lois en flagrant décalage avec la réalité. Sans parler des indemnités et les primes qui tardent toujours », ajoute le président de l'AMIAR.
Des reproches et des requêtes auxquelles répond le directeur des ressources humaines en appelant les professionnels à instaurer une relation de confiance avec leur tutelle. « Nous sommes pleinement dans un processus de refonte du système de santé. Nous sommes profondément conscients des problèmes et des contraintes sur le terrain. Cette refonte en gestation actuellement vise justement de régler les anomalies et d'améliorer les conditions de travail de nos professionnels de santé », reconnait le directeur des ressources humaines. Ce dernier nous affirme d'ailleurs que le ministère œuvre au parlement pour reconnaitre la particularité du statut de la fonction publique sanitaire. « De cette reconnaissance vont en découler plusieurs changements y compris les indemnisations, les congés et les différents traitements administratifs. Cette réforme va en effet répondre aux différents besoins exprimés par le personnel », promet Zniber.
Refonte
D'après ce dernier, cette refonte est axée sur six éléments : la formation et l'augmentation de la capacité de formation des ressources humaines pour contrer la grande pénurie. En deuxième lieu, la régionalisation de la gestion des ressources humaines. « Une manière pour répondre aux besoins spécifiques de chaque région en gérant ses propres ressources », explique le responsable. Le troisième axe de cette refonte n'est autre que le partenariat public/privé en termes d'offre de soin et de formation.
« Le déficit dans le nombre des professionnels de santé est de l'ordre 97.000, 32.000 médecins et 65.000 infirmiers et techniciens de santé. Sans un tel partenariat, on ne peut y pallier qu'au bout de 30 ans. D'ailleurs le Maroc figure sur le top 50 des pays les plus touchés par la pénurie du personnel de santé », affirme Zniber. Toujours dans ce même sens, le cinquième axe de la refonte concerne l'ouverture de l'exercice professionnel aux étrangers. Quant au sixième axe, il intéresse le statut de la fonction publique sanitaire avec ses différentes spécificités qu'elles soient organisationnelles ou financières.
Rapport de confiance
Une refonte, qui selon les affirmations du ministère de la santé, demandera du temps pour aboutir. « C'est une manœuvre qui vise la réforme d'une loi datant de 1958. Actuellement nous sommes dans une phase transitoire. Pour y arriver ensemble, nous devons cultiver une relation de confiance entre le ministère et le personnel », conclut le directeur des ressources humaines. Patienter et croire aux promesses, les professionnels de santé ne semblent pas prêts à le faire actuellement. « Nous avons bien peur que ça ne soit qu'une campagne publicitaire. Nous refusons que l'on profite de nos sacrifices et nos efforts pour en faire du buzz et une matière à spectacle », répondent en chœur Abdilalh Asaissi et Hamza Ibrahimi. « Pour donner de la consistance à cette campagne, la tutelle doit tout simplement satisfaire les réclamations de son personnel », tranchent les deux activistes. Les deux parties sauront-elles trouver un terrain d'entente pour instaurer ce rapport de confiance tant convoité et si précieux ? A suivre !


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