L'Algérie ne se contente pas de parler, elle agit contre les Sahéliens. Elle les entasse dans des camions et les envoie vers les frontières nigériennes ou maliennes où elle les abandonne sans nourriture, sans eau, sans protection contre le soleil. Du mépris total. Les Algériens se sont toujours sentis supérieurs aux Africains en général. Quand ils parlent de l'Afrique, ils disent la jungle africaine, même quand il s'agit de football. Autre pays, autre image. Au Maroc, les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger et du Burkina Faso, c'est-à-dire les trois pays de l'Alliance du Sahel (AES), ont été reçus par SM le Roi Mohammed VI. Quand c'est le Souverain, en personne, qui reçoit des ministres c'est une marque de profond respect aux pays qu'ils représentent. Au Maroc aussi il y a des subsahariens en grand nombre. Ceux qui ont de la chance ont trouvé du travail et mènent leur vie de la manière la plus normale possible. Les autres font ce qu'ils peuvent bénéficiant de l'aide de l'Etat et des citoyens marocains. Certains peuvent avoir des problèmes, c'est possible, mais leur dignité est intacte. On les respecte et on apprécie les efforts qu'ils font pour améliorer leur sort et celui de leurs familles. Ils ne sont pas responsables de leur situation. Avec le changement climatique, des pays africains ont du mal à faire tourner la machine économique, l'émigration paraît alors, pour certains, la seule voie possible vers une vie meilleure. Le Maroc croit qu'il y a des solutions au problème migratoire, mais il veut le traiter à la base. Il faut que les pays d'origine se développent. Pour cela, il faut deux ingrédients indispensables. Un, la solidarité et deux la force de négociation avec les puissances étrangères et les bailleurs de fonds mondiaux. Quant à la solidarité, les pays du Sahel en ont fait preuve en créant l'AES que le Maroc soutient renforçant cette solidarité. Pour ce qui est de la force de négociation, le Maroc est un pays écouté dans le monde. Il peut plaider en faveur de ses amis du Sahel auprès de toutes les grandes économies, des organisations économiques et financières mondiales et des grandes firmes multinationales. C'est d'ailleurs cette force qui lui a permis de prendre sa place dans les chaînes de valeur mondiales de l'aéronautique, de l'automobile, des batteries électriques, des produits technologiques, des industries chimiques pharmaceutiques... C'est dans ce cadre qu'on comprend mieux la proposition atlantique du Maroc. Ces pays sont riches de ressources naturelles les plus diversifiées et une issue sur les ports de l'Atlantique leur serait d'une grande utilité. La construction du grand port de Dakhla est conçue dans ce sens. Les projets de routes et de voies ferrées également. Il n'y a donc aucune comparaison à faire entre le Maroc et l'Algérie. Sauf peut-être en matière de propagande. Le Maroc agit sans trop se vanter de ce qu'il réalise ni de sa puissance. A côté l'Algérie s'auto-proclame puissance, parfois première, de l'Afrique. Trop parler ne sert à rien. La question est que dire. Des centaines d'interventions publiques du président algérien qu'est-ce qu'on a retenu? Rien. A part des erreurs comme le dessalement de 1,4 milliard d'eau de mer par jour ou toutes les démocraties africaines sont nées en Algérie. Bien sûr il y a eu cette menace très peu nucléaire, de la pierre qu'il tient dans main et avec laquelle il fracassera le crâne déroute personne qui sortirait de la ligne. Le Roi Mohammed VI intervient uniquement lors des discours officiels et dans chaque discours, il y a une expression forte qui va faire le tour des réseaux sociaux marocains et étrangers. On répète encore aujourd'hui cette expression devenue virale, « l'autre monde ». Même des Algériens l'ont adoptée. On dit souvent que les grands homes ne parlent pas beaucoup et c'est Confucius qui le dit si bien: « L'homme supérieur c'est celui qui d'abord met ses paroles en pratique et ensuite parle conformément à ses actions ». Rien à ajouter.