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Un Etat virtuel pour forcer la paix ?
Publié dans L'observateur du Maroc le 08 - 03 - 2010

Ce n’est pas un secret : Américains et Européens considèrent Mahmoud Abbas, même fragilisé et critiqué au sein du mouvement palestinien, comme indispensable à la relance du processus de paix au Proche-Orient. Dès lors comment redonner un minimum de force au président palestinien… et le convaincre de reprendre les pourparlers de paix quand l’intransigeance israélienne l’affaiblit chaque jour plus auprès des siens qui l’accusent de multiplier les concessions sans jamais rien obtenir en retour ? Les Européens peuvent-ils en outre exister au Proche-Orient au moment où les Etats-Unis ne parviennent pas à sortir ces pourparlers de l’impasse ? Pour les ministres français et espagnol des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et Miguel Angel Moratinos, dont le pays préside le Conseil européen, la réponse tient en une phrase : l’Europe doit «reconnaître collectivement l'Etat palestinien d’ici à dix-huit mois pour que la Palestine devienne un membre à part entière de la communauté des nations, vivant en paix et en sécurité à côté de l'Etat d'Israël».
Tout feu tout flamme, Bernard Kouchner préconise même une «reconnaissance immédiate avant la négociation sur les frontières». Maladresse ou ballon d’essai, il n’exprime visiblement que lui-même. Nicolas Sarkozy l’a clairement «recadré» en recevant Mahmoud Abbas à l’Elysée le 22 février : il s’est prononcé pour «un ?tat palestinien viable», en clair un ?tat qui résulte d’une négociation avec les Israéliens. «Ce que nous voulons, c'est un ?tat réel (…) pas simplement une idée. Que voudrait dire un ?tat où il n'y aurait pas de frontières, pas de continuité territoriale, pas de possibilité de fonctionner ?», martelait le président français soutenu en cela par son… homologue palestinien.
Les Israéliens refusent, les Arabes sont divisés.
Mahmoud Abbas a pris aussi ses distances avec «l’idée» de Kouchner en signifiant qu’elle ne recoupait pas forcément le programme annoncé par le Premier ministre palestinien Salam Fayyad l’été dernier. En concertation avec les Etats-Unis, celui-ci prévoyait la mise en place progressive d'institutions de gouvernement dans la perspective de la création d'un Etat palestinien viable à l'horizon 2011.
Mais Mahmoud Abbas sait que cette initiative soulève de vives critiques au sein du mouvement palestinien. Certains secteurs se remettent à rêver d’un Etat binational, surtout au sein d’une jeunesse désespérée par l’absence de toute perspective. Une partie du Fatah y voit les prémices de la fin de son rôle historique. L’idée est aussi très contestée sur la scène internationale. Les Israéliens n’en veulent pas. Les Arabes sont divisés. Les Saoudiens, arcboutés sur leur plan de paix, s’y opposent.
On voit mal en outre comment proclamer un Etat palestinien quand la scission entre le Hamas et le Fatah, et le blocus israélien de Gaza, ont fait de la Cisjordanie et de Gaza deux entités différentes. Sans frontières définies, un tel Etat risque en outre d’être par trop virtuel.
Pour l’instant, la France incite donc les Palestiniens à s’engager dans des pourparlers indirects avec les Israéliens. Car la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie a enterré toute possibilité d’un dialogue en tête à tête entre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas. Sans illusion, et en demandant des garanties américaines, ce dernier a accepté le principe de ces négociations indirectes au cours de sa visite à Paris. Mais tout indique que ces pourparlers n’ont aucune chance d’aboutir sur un statut final.
Nouvelle dynamique
Dans ce contexte, Kouchner et Moratinos ont raison de noter que «les modérés des deux camps et les bailleurs de fonds (l'UE pourvoit à plus de 50 % de l'aide à la Palestine, ndlr) ont besoin, pour poursuivre leurs efforts, d'être récompensés par l'ouverture d'une réelle perspective politique». Surtout au moment où on observe sur le terrain une amorce de croissance économique (un millier de projets ont été réalisés en deux ans avec l’injection de 153 millions de dollars dans l’économie palestinienne, sans compter les financements multilatéraux). Sans perspective politique, ces signes encourageants risquent d’être réduits à néant.
Reste que si le blocage des négociations s’éternise, la proclamation unilatérale d’un Etat palestinien, agitée aussi comme moyen de pression sur Israël et les Etats-Unis, finira par se (re)poser. Elle pourrait déclencher une nouvelle dynamique. «Il sera difficile pour nombre de pays européens, et notamment pour la France très engagée dans le renforcement des institutions palestiniennes, d’en refuser la reconnaissance. Les Etats-Unis (…) iront-ils jusqu'à opposer un veto au Conseil de sécurité, passage obligé pour l'admission d'un nouvel Etat à l'ONU ?», interroge l’ancien directeur Afrique du Nord et Moyen-Orient du Quai d'Orsay Yves Aubin de la Messuzière. Non sans noter que «l'illégalité de l'occupation d'un Etat indépendant et souverain en serait renforcée».
Peur du retour à la violence
Au bout du compte, le «recyclage» par Kouchner et Moratinos d’une idée déjà ancienne - en 1988, le Conseil national palestinien avait proclamé à Alger la création d'un Etat palestinien alors que l’OLP ne contrôlait aucun territoire - a donc un mérite : traduire l’impatience et la colère face au statu quo. Une situation que résume Mahmoud Abbas dans une interview au Monde: «Si les gens ne croient plus que l’avenir leur apportera un Etat palestinien, s’il y a un blocage, alors j’ai peur d’un retour à la violence».


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