Alger joue son va-tout contre le Maroc    18ème congrès de l'Istiqlal : Nizar Baraka lance un appel aux militants (VIDEO)    OCP S.A opère avec succès à une levée de fonds à l'international de 2 milliards de dollars    Taux d'activité de la femme : la cote d'alerte au maximum    Bourse de Casablanca: Ouverture en grise mine    27e journée de la Botola Pro D1 : L'AS FAR, leader, continue sa quête du titre    Le FC Séville mise sur Youssef En-Nesyri pour renflouer ses caisses    En Couv'. Gouvernement : trente mois de réalisations...    En Couv'. Mi-mandat, le gouvernement sur tous les fronts    M. Akhannouch s'entretient avec M. Bruno Le Maire de la coopération économique et commerciale maroco-française    Maroc-Portugal : des relations excellentes « ancrées dans des liens historiques »    SAR le Prince Moulay Rachid préside à Meknès un dîner offert par Sa Majesté le Roi en l'honneur des invités et participants à la 16ème édition du SIAM    Maroc-Brésil. L'ambition d'une réelle intégration économique    Bleu Panicum. Une culture fourragère prometteuse    Football espagnol / Ingérence étatique : FIFA et UEFA expriment leur inquiétude    FC Barcelone: Xavi entraîneur jusqu'en 2025    LDC de la CAF/ Aujourd'hui : Les demi-finales ''retour'' au début de la soirée    Météo: baisse des températures ce vendredi 26 avril    Les températures attendues ce vendredi 26 avril 2024    Les produits à base de cannabis bientôt sur le marché local    Jazzablanca : le tourbillon rock-blues « Zucchero » pour une première apparition au Maroc    Amnesty International condamne la « répression » des manifestations dans les universités américaines    Dispositifs médicaux : l'UE ouvre une enquête sur les marchés publics chinois    Sécheresse : l'Afrique australe menacée par une pénurie de céréales (FAO)    Palestine : Hamas déposerait les armes en cas de mise en œuvre d'une solution à deux Etats    Europe meets Morocco in the 26th edition of the Jazz au Chellah festival    IA Branding Factory : 11 coopératives bénéficiaires des prestations technologiques de l'IA    "Travel Diaries" : L'art new-yorkais s'invite au Musée Mohammed VI de Rabat    CDH: Omar Zniber tient une réunion de travail avec António Guterres    Maroc : Un serval, espèce en voie d'extinction, vu à Tanger    Ecosse : Rupture de l'accord de partage du pouvoir entre le SNP et les Verts    Dialogue social: Baitas assure de "la forte volonté politique" du gouvernement de traiter les différents dossiers    Le président sénégalais ordonne la création d'une commission d'indemnisation des victimes des violences politiques    Lubna Azabal, étoile marocaine, à la tête du jury des courts-métrages et de La Cinef à Cannes    Festival Angham: Meknès vibre aux rythmes issaouis et gnaouis    Dakhla: la Marine Royale porte assistance à 85 candidats à la migration irrégulière    Championnat arabe de handball U17 à Casablanca : L'Algérie prend la fuite    Meeting international Moulay El Hassan de para- athlétisme : Des formations au profit d'entraîneurs et d'arbitres nationaux et internationaux    Le Maroc dénonce vigoureusement l'incursion d'extrémistes dans l'esplanade de la Mosquée Al-Aqsa    Comment le Maroc s'est imposé sur le marché du doublage en France    L'ONMT met "Rabat, Ville Lumière" dans les starting-blocks des Tour-Opérateurs français    Dakhla: Ouverture du premier forum international sur le Sahara marocain    Cannabis licite : les surfaces cultivées multipliées par 10 en un an    Reportage : En France, des médecins marocains racontent leur quotidien [INTEGRAL]    Espagne : Après l'ouverture d'une enquête sur son épouse, Pedro Sanchez envisage de démissionner    Interview avec Abdulelah Alqurashi : « Produire le premier film saoudien classé R a été risqué, mais je brûlais de voir la réaction du public »    Les températures attendues ce jeudi 25 avril 2024    Les prévisions météo pour le jeudi 25 avril    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La faute à l'Occident
Publié dans L'observateur du Maroc le 04 - 02 - 2011

Les transitions entamées peuvent déboucher sur de véritables ruptures porteuses de modernité, comme elles peuvent déboucher sur de nouveaux autoritarismes. Il est clair que la Tunisie et l'Egypte ne sont pas comparables, ni par la taille, ni par l'histoire, ni par le positionnement stratégique. Au Caire se joue la paix au Moyen-Orient et la stabilité des monarchies pétrolières. Ceci donne une idée de la complexité des enjeux et de la nécessité pour l'Occident d'encourager une transition «encadrée». C'est probablement l'armée qui devra assurer cette transition.
Si on est dans cette situation paradoxale où des révolutions populaires se retrouvent sans projet structurant, c'est pour beaucoup la faute à l'Occident. Pour assurer la sécurité d'Israël et éviter «l'ogre islamiste», très virtuel parfois, partout dans la région arabe, les régimes dictatoriaux ont été soutenus à bras-le-corps.
Houssni Moubarak a établi des lois d'exception depuis 1981 suite aux émeutes consécutives au renchérissement des denrées alimentaires. Depuis 30 ans, il a verrouillé l'ensemble du système, réduit à néant les espaces de liberté et vidé de leur contenu les institutions de représentation du peuple. La conséquence a été le délitement des élites et l'absence de tout encadrement social. Les démocrates ont été les premières victimes de ce laminage en règle. Par cécité, l'Occident a laissé prospérer des politiques de la terre brulée qui ne profitent finalement qu'à l'ennemi déclaré : les islamistes.
Ceux-ci ne sont majoritaires ni en Tunisie, ni en Egypte. Seulement leur mode d'organisation s'appuyant sur les mosquées comme lieu de prêche populiste et les associations caritatives comme source de financement et d'encadrement de la population, en fait un redoutable challenger. Le vide créé par les régimes rend quasiment impossible l'émergence d'une force démocratique capable d'endiguer la colère populaire dans le sens d'une vraie démocratie.
L'on remarque cependant qu'ils adoptent une attitude d'une intelligence extrême. Parce qu'ils ont longtemps servi comme épouvantail, justifiant les pires violations des droits de l'homme, ils font profil bas. Ils ne se présentent pas comme les leaders du mouvement, ne s'approprient pas les succès et appellent à un large consensus. Cette attitude vise à rassurer à la fois le reste des forces politiques mais aussi l'Occident. Nul n'est dupe, et les hésitations occidentales le démontrent.
La politique occidentale de soutien à des régimes autoritaires et corrompus a atteint aujourd'hui ses limites. Elle a surtout produit des séquelles qui seront lentes à gommer.
Les foules, les intellectuels, même ceux qui revendiquent des valeurs universelles, la modernité, ont de forts sentiments antioccidentaux, que toute stratégie de containement des révolutions en cours ne fera que raviver au service, une nouvelle fois, du discours identitaire intégriste.
Quand les USA ont fermé les yeux sur le renversement du gouvernement iranien en 1954, ils ont préparé la révolution de Khomeiny, parce qu'ils ont disqualifié les élites occidentalisées.
Le nouveau contexte nécessite beaucoup de doigté. Il faut bien évidemment appuyer les transitions démocratiques, les libertés publiques et individuelles, mais aussi régler les conflits régionaux. On le voit avec le conflit au Sahara occidental, où le Polisario est devenu un vivier d'AQMI, menaçant la stabilité de tout le pourtour méditerranéen.
L'Occident doit redéfinir ses options pour la région, en respectant les aspirations populaires. Ce n'est pas d'une position étriquée qu'il s'agit, mais de la défense des intérêts bien compris. Parce qu'il est vain de croire, la situation de l'Irak le prouve, qu'on peut installer des démocraties sur commande. Il est aussi inutile de vouloir comprimer les aspirations démocratiques et égalitaires au nom de la stabilité.
La nouvelle démarche ne pourra s'appuyer sur les mêmes outils. Le rôle dévolu au Qatar comme force de pression est inopérant, populiste et peu crédible. L'Occident se doit d'assurer ses valeurs en cette période historique trouble pour éviter que les changements dérivent et créent le chaos, dans une sphère géostratégique qui est tout simplement la plus importante du globe… Avant qu'il ne soit trop tard.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.