Une délégation des îles Canaries en mission économique à Dakhla    Aziz Akhannouch à la Chambre des conseillers : "La justice spatiale n'est pas un slogan vide ni une priorité passagère"    Rabat: coup d'envoi de l'édition 2025 de l'Africa Investment Forum    Bank Al-Maghrib a émis 654 millions de billets neufs en 2024    BMCI: Sebastien Rollet nommé nouveau Secrétaire général    Le Maroc accélère dans le paiement mobile, porté par une adoption massive des M-Wallets    Le Caire : Le Maroc participe à la 21e session ordinaire du bureau exécutif du Conseil des ministres arabes de l'information    Santé : un souffle nouveau pour l'accès aux soins dans les zones reculées    Le couscous, ambassadeur chaleureux du Maroc en Chine    Egalité : lancement de la campagne «16 jours d'activisme» au Maroc    Bourse de Casablanca : ouverture sur une note positive    M-Wallets : l'encours global émis par les établissements augmente à 13,7 MDH en 2024    Le littoral marocain : Un coût environnemental estimé à 260 millions de dollars par an    Cours des devises du mercredi 26 novembre 2025    La procédure civile au menu du Conseil de gouvernement    Tanger : Le rappeur Maes condamné à sept ans de prison    Bloqué, affaibli, surveillé : le président algérien est-il empêché de quitter l'Algérie?    Espagne: quatre Marocains d'une même famille meurent intoxiqués à Malaga    Brésil : Jair Bolsonaro commence à purger sa peine de 27 ans de prison pour tentative de coup d'Etat    Israël confirme la réception d'une dépouille d'otage, les médiateurs discutent de la deuxième phase de l'accord de trêve    Fenerbahçe ferme la porte à un départ d'En-Nesyri cet hiver    Le Real Madrid espérait le retour d'Achraf Hakimi en 2026    Jamal Sellami distingué en Jordanie lors des festivités marquant les 75 ans de la Fédération    Mondial 2026: La FIFA publie la procédure du Tirage au sort, le Maroc dans le chapeau 2    Yassir Zabiri : Je vais faire de mon mieux pour être sélectionné    Souffian El Karouani suscite l'intérêt de deux clubs portugais    Nuñez salue l'excellente coopération entre le Maroc et la France dans le domaine sécuritaire    Sahara marocain : Moscou réaffirme son soutien à une issue politique et à la relance du dialogue    ONU: L'Algérie désavouée pour sa tentative de travestir la résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara marocain    Températures prévues pour jeudi 27 novembre 2025    Le temps qu'il fera ce mercredi 26 novembre 2025    El Jadida : Prolongation de la garde à vue du streamer Ilyas El Malki    Malaga : quatre membres d'une famille marocaine meurent intoxiqués    Accidents de la route: 43 morts et 3.042 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière    [Vidéo] À Valence, le Maroc dévoile la richesse culturelle de ses provinces du Sud    "Les lacs naturels du Maroc, un trésor à ciel ouvert" : un voyage inédit au cœur du patrimoine aquatique du Royaume    Mondial 2026 : Le Maroc dans le chapeau 2 des tirages au sort final    Démantèlement d'un réseau clandestin de parapente entre Belyounech et Ceuta    Abdellatif Hammouchi reçoit à Marrakech le Chef de la Police des Nations Unies et le Sous-Secrétaire général chargé de l'Etat de droit    Le festival La Belle Hip Hop tient sa première édition au Maroc    La musique, ciment des héritages culturels et artistiques au Maroc    CAN au Maroc : Fatima Nouali dénonce la marginalisation de son projet artistique    Yallah' Afrika ! : l'Afrique créative s'expose à Rabat    SM le Roi adresse un message au Président du Comité des Nations Unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien    ONU-Maroc: Le SG de l'ONU salue l'approche "ouverte et inclusive" de l'ambassadeur Omar Hilale à la Conférence sur le désarmement au Moyen-Orient    Le ministre de l'Intérieur s'entretient à Marrakech avec son homologue français    Décès de la légende du reggae Jimmy Cliff    "santa claus, le lutin et le bonhomme de neige" : Un spectacle féerique pour toute la famille au cœur du pôle nord !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Déconfinement. Cafetiers et restaurateurs refusent la reprise
Publié dans L'observateur du Maroc le 27 - 05 - 2020

Contrairement à ce qui a été annoncé, les cafés et restaurants ne comptent pas reprendre leur activité cette semaine. Ils sont unanimes : pas de réouverture tant que leurs problèmes ne sont pas résolus.
Mounia Kabiri Kettani
Leur peine est triple. Ils sont en arrêt d'activité depuis près de deux mois et demi, sont contraints de payer les loyers et charges fixes, et obligés de s'acquitter des impôts et taxes. Les patrons de cafés et de restaurants sont dans la tourmente. Ils ont envoyé un bouquet de courriers au gouvernement, à leur ministère de tutelle et au comité de veille économique. Ils attendent toujours des réponses. Mais l'annonce du chef de gouvernement Saâd Eddine El Othmani lors d'une rencontre en ligne avec d'autres chefs de partis concernant une éventuelle reprise après Aid El Fitr, avec la mise en place d'un guide sanitaire, a fait sortir les professionnels du secteur de leurs gonds. «Nous n'allons pas rouvrir, tant qu'on n'a pas écouté nos doléances », martèle le président de l'association nationale des propriétaires de cafés et restaurants (ANPCR), Noureddine Harrak qui ajoute que «la décision de fermeture est tombée déjà comme un couperet. Elle a été décrétée à 11H du matin pour prise d'effet à 18H. Sans prévenir », rappelle-t-il. Du coup,plusieurs professionnels se sont retrouvés avec des stocks très importants de produits périssables. « Aujourd'hui, on répète la même erreur. Et on décide encore de manière unilatérale la reprise sans rencontre avec les pouvoirs publics, ni visibilité sur une éventuelle relance », déplore Harrak.
Revoir le système
Selon le présent de l'association des propriétaires de cafés et restaurants d'Oujda, Ahmed El Mossaid, le secteur souffre depuis de longues années d'un ensemble de contraintes qui entravent sa continuité et son développement. Le coronavirus a aggravé la situation. Pour lui, comme pour les autres professionnels, c'est l'occasion de mettre tout le système à plat et trouver des solutions viables et sérieuses pour un véritable redémarrage. Dans le détail, le président de l'association de la section Casablanca-Settat, Mohamed Haoumi, explique que le secteur est non seulement confronté à de lourdes charges fiscales (14 taxes et impôts), mais aussi à l'importance de l'informel et la concurrence déloyale de la part de cafés et restaurants mobiles exemptés d'impôts. De plus, dit-il, « durant les dernières années, on assiste à la multiplication de points de vente avec une réduction des revenus». Autre hic non des moindres, l'absence d'une loi pour organiser le secteur qui compte près de 200.000 cafés et restaurants au niveau national et emploie plus de 1,5 million de salariés.
L'effet Covid
La décision de fermeture le 16 mars dernier décrétée comme mesure de lutte contre la propagation du covid-19 a eu des impacts conséquents sur l'activité. D'après Noureddine El Harrak, avec la baisse du rideau, plus de 50% de professionnels se sont retrouvés sans source de revenus. Plus de 10.000 acteurs n'ont plus de quoi subvenir à leurs besoins et vivent grâce à l'endettement. Seuls 30% des salariés du secteur sont déclarés à la CNSS et ont pu bénéficier de l'indemnité forfaitaire prévue par le CVE. Selon El Harrak la responsabilité incombe à l'Etat. « Vu les le poids des charges qu'impose l'Etat au secteur, certains sont contraints de contourner la loi et ne déclarent pas la totalité des travailleurs », regrette t-il. Concrètement, « plus de 60% des cafés sont situés dans des quartiers populaires et emploient au minimum 6 employés (3 personnes le matin et 3 autres l'après midi). Ils réalisent des recettes journalières qui ne dépassent pas 600 voire 700 DH, et ils sont obligés de payer leurs salariés et verser 800 DH par personne à la CNSS. « Donc finalement, le revenu global sera égal ou inférieur à celui des charges sociales de la CNSS et les salaires. Ceci pousse certains à travailler dans l'illégalité », ajoute El Harrak qui a déjà adressé une plainte dans ce sens au ministère du travail. Sans résultats, regrette-t-il.
Cri de détresse
« On ne veut plus mentir. Et si on refuse de reprendre l'activité aujourd'hui, c'est justement parce qu'on veut la mise en place d'un cadre approprié qui encourage les acteurs du secteur à sortir de l'informel, à travailler conformément à la législation, à assurer leurs obligations vis-à vis de leurs salariés, des services de l'impôt… », insiste le président de l'ANPCR. Or, « dans les conditions actuelles, il nous serait impossible de le faire ». Côté impôts et taxes, les professionnels déplorent l'imposition sur la base du chiffre d‘affaires que l'exercice soit bénéficiaire ou déficitaire. Ils demandent ainsi une révision globale du système actuel et, pour cette année, une exonération totale des charges fiscales pendant au moins six mois. Cette mesure leur permettra, comme l'explique Ahmed El Mossaid, de payer les créances qui s'accumulent depuis le début du confinement, notamment les loyers, les factures d'eau, d'électricité, d'internet, de téléphone, dettes envers les fournisseurs… «Dès la levée du rideau, tous les créanciers viendront demander leurs droits. Même si on demande des reports de délais de paiements, il nous sera difficile de régler nos obligations à temps, d'autant plus que le redémarrage sera très lent et progressif avec des recettes qui ne dépasseraient pas les 10% au début pour monter par la suite à 30% dans deux ou trois mois. Donc, finalement, aucune visibilité sur la période à venir », affirme El Harrak.
Conditions de déconfinement
Pour le déconfinement, tous les secteurs ont prévu des guides sanitaires pour respecter les mesures de précaution nécessaires. Pour le secteur des cafés et restaurants rien de concret pour le moment, à part cette annonce d'El Othmani. Mais les professionnels ont déjà une idée sur ce qui se prépare.
En dehors des gestes barrières entre clients eux-mêmes et entre clients et personnel, de l'espacement des tables ou une installation de barrières de plexiglas pour pouvoir séparer des tables trop proches, Mohamed Haoumi, évoque une désinfection régulière des locaux, la mise en place d'un tapis pour la désinfection des chaussures à l'entrée, le remplacement des robinetsdes toilettes par des équipements infra rouge… «Ce sont des investissements supplémentaires dont la majorité coûtent chers et qu'on ne peut pas supporter pour le moment », reconnait Haoumi. Même son de cloche chez Ahmed El Mossaid qui ne cache pas son inquiétude : « Si on ouvre avec un guide sanitaire, on ira droit vers la banqueroute. On ne pourra jamais être rentable dans ces conditions », prévient-il. L'une des solutions envisageables serait la reprise uniquement des activités de vente à emporter et de livraison. Là encore, « tout le monde ne va pas pouvoir improviser la vente à emporter ou livraison comme ça, du jour au lendemain», assure El Mossaid.
Mais alors, quand pourront-ils reprendre leur activité ? Aucune date n'est avancée pour le moment. Mais une chose est sûre, selon Noureddine El Harrak,la reprise se fera «dès la mise en place d'un plan qui impliquerait toutes les parties prenantes ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.