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La crise de la pharmacie d'officine et son impact sur la santé publique
Publié dans L'opinion le 15 - 02 - 2020

Comment se fait-il que le pharmacien marocain, technicien du remède, soit si peu considéré par les décideurs politiques de notre pays ? Après sa formation universitaire de six ans, ne peut-il pas prétendre à un meilleur statut social alors que les 12.000 officines marocaines accueillent quotidiennement près d'un million de visiteurs pour prendre en charge leurs problèmes de santé ?
Le pharmacien d'officine n'est pas un commerçant comme les autres. Il n'exerce pas librement. Il est soumis à une réglementation très complexe car la mauvaise utilisation du médicament (mésusage) peut transformer celui-ci en poison. Les médicaments qu'il « vend » sont en effet soumis à une réglementation tarifaire qui dépend des lois qui régissent et contrôlent la production pharmaceutique. Le patron de ce grand système c'est l'Etat. Si bien que le pharmacien est en réalité le chef d'une entreprise semi-étatisée. Son revenu est ainsi contrôlé par l'Etat alors que son entreprise officinale est soumise aux mêmes devoirs financiers qu'une entreprise privée.
En considérant l'acte pharmaceutique comme un simple acte commercial, certains décideurs politiques marocains ont largement contribué à la dégradation de la situation de la pharmacie d'officine au Maroc, alors que le pharmacien occupe une place de premier choix dans l'éventail des professionnels de santé des patients.
Son rôle dépasse de beaucoup la simple vente de médicaments. Il fait de lui un acteur de santé de première ligne qui a déjà contribué, dans le passé, à la réussite des programmes initiés par son ministère de tutelle (Planning familial, promotion de l'allaitement maternel, lutte contre les épidémies). C'est le seul professionnel de santé accessible sans rendez-vous, dans les régions les plus reculées du Royaume. L'officine est par nature facilement accessible et les conseils y sont dispensés gratuitement. Le pharmacien d'officine joue un rôle essentiel dans les systèmes de santé des pays, en validant les ordonnances prescrites par les médecins et en dispensant les médicaments.
Son implication est rarement évoquée chez nous alors qu'il se situe au carrefour de la chaîne des soins de la population marocaine. Par ses compétences et ses conseils, il aide et motive le patient dans la prise de son traitement. Ses conseils ne se limitent pas à la seule prise des médicaments. Sa formation pluridisciplinaire lui permet d'intervenir dans le domaine de l'hygiène, de la nutrition, de l'éducation sanitaire ou, plus globalement, à la santé publique. Le pharmacien a la compétence qui lui permet de répondre à des demandes « santé » sans empiéter sur le domaine du médecin.
Lors de plaintes formulées par le patient, il reste attentif à certains symptômes, que nous appelons les « signaux d'alarme », qui lui permettent de référer à bon escient le patient vers son médecin de famille ou, le cas échéant, de lui dispenser une médication de conseil. C'est une mission essentielle ! Plutôt qu'un « concurrent » du médecin de famille, le pharmacien est perçu comme son partenaire à part entière dans les pays qui jouissent d'une politique de santé de santé efficiente.
L'explosion démographique non contrôlée des pharmaciens marocains, rajoutée à la baisse des prix des médicaments, a plongé l'officine dans une profonde crise, dont elle aura le plus grand mal à se relever si des mesures urgentes ne sont pas prises par les pouvoirs publics. De quelques dizaines de pharmaciens marocains, installés dans leur officine, en 1960, la profession est passée à plus de 12.000 pharmacies aujourd'hui alors que l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande une pharmacie pour 5.000 habitants.
L'augmentation vertigineuse du nombre de pharmaciens n'a pas été accompagnée par la promulgation des lois nécessaires au développement et à la stabilité de la profession officinale. Le Dahir de 1960 n'a été remis en question qu'en 2004 avec la publication du Code de la Pharmacie et du Médicament. Nous sommes toujours en attente des décrets d'application de ce nouveau texte de loi...
Le Dahir qui régit les substances vénéneuses n'a subi aucune modification depuis 1922. Le numérus clausus, censé assurer la viabilité économique de l'entreprise officinale, n'a jamais été pris en considération par nos décideurs politiques alors que la profession de pharmacien d'officine assure une authentique responsabilité sociale en accompagnant nos concitoyens les plus vulnérables, les malades.
Pour assurer leur disponibilité, aux malades, les pharmaciens réclament instamment la mise en place d'une politique pharmaceutique à l'image de celle de nos pays frères, avec :

* L'instauration du numérus clausus pour assurer la viabilité économique de l'entreprise officinale ;
* Le droit de substituer un médicament par le générique équivalent ;
* La limitation du nombre de marques et de conditionnements des nouveaux médicaments génériques afin d'alléger la gestion du stock officinal qui pèse de plus en plus lourd alors que les chiffres d'affaires de leurs officines ne cessent de baisser.

Si nos responsables politiques ne prennent pas ces mesures de toute urgence, le pharmacien marocain aura le plus grand mal à rester fidèle au serment de Galien qu'il a prononcé, le jour de la remise de son diplôme, et au cours duquel il a juré de « De ne jamais oublier de respecter sa responsabilité et ses devoirs envers le malade et sa dignité humaine ».


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