Malgré les craintes et les réticences que suscite la 5G, cette nouvelle technologie s'implante d'ores et déjà, et va bientôt relancer le dynamisme de la région MENA, ou du moins c'est ce que rapporte « Middle East and North Africa (MENA) Data Center Market - Industry Outlook & Forecast 2021-2026 ». Selon le rapport « Middle East and North Africa (MENA) Data Center Market - Industry Outlook & Forecast 2021-2026 », le marché des centres de données de la région Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, en termes d'investissements, devrait connaitre une croissance annuelle moyenne de 7,81% au cours de la période 2020-2026. Le rapport précise que le déploiement du réseau commercial 5G a entraîné une augmentation de la demande d'Internet à large bande dans plusieurs villes des pays de la région, soulignant que les centres de données en périphérie créeront un modèle décentralisé, où les installations hyperscales connecteront plusieurs centres de données en périphérie. Le rapport a également mis en exergue la progression des infrastructures dans la région et le déploiement des réseaux 5G, particulièrement dans les pays du Golfe, notant que cette dynamique va stimuler les innovations dans le domaine de l'alimentation des centres de données, avec des offres d'infrastructure modulaire accrues. En outre, l'étude rappelle qu'en Afrique du Nord, les gouvernements et les opérateurs télécoms travaillent au déploiement de la 5G dans les prochaines années, précisant que le Royaume ne déroge pas à la règle. Depuis début 2020, le Maroc a suscité l'intérêt de « Huawei » qui cherche à offrir ses services en collaboration avec les sociétés de télécommunications telles que Maroc Telecom, Orange et Inwi. Et ce, en vue de développer son activité au niveau continental, sachant que le bureau de Casablanca couvre toute l'Afrique du Nord. Hub africain, le Maroc est une opportunité En plus du géant chinois des télécoms, Huawei, l'Afrique et la région MENA suscitent également l'intérêt des équipementiers de renommée mondiale, à l'image du suédois Ericsson, qui y manifeste de fortes ambitions. Après la signature de sept accords pour la 5G en Arabie Saoudite, au Qatar, Bahraïn, Emirats Arabes Unis et aussi en Afrique du sud, celui-ci vise actuellement le Maroc. «Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires marocains pour lancer des solutions qui correspondent aux besoins des opérateurs locaux. Les essais que nous avons entamés, comme la démo Music Connect déployée au Festival Mawazine en 2019, ont bien réussi», avait souligné Nora Wahby, directrice d'Ericsson pour l'Afrique de l'Ouest et le Maroc. En effet, les opérateurs télécoms sont prêts depuis deux ans et n'attendent que les licences d'exploitation des fréquences leur soient octroyées par le régulateur du secteur. Réglementation « pierre d'achoppement » Hormis les infrastructures intrinsèques, la réglementation et la création de contenu devraient être au rendez-vous. Il s'avère indispensable de construire les piliers sur lesquels repose la transformation numérique, à savoir la connectivité, le cloud ainsi que la data. Pour le Maroc, le problème se pose avec acuité au niveau de l'hébergement, au grand dam des professionnels. Bien que le marché soit dominé par les « Gafam », des alternatives sont présumables. En effet, le cadre législatif ne favorise pas, pour l'heure, l'implantation de ces Gafam. Car la loi relative au secteur des télécommunications ne procure pas le droit aux opérateurs d'infrastructure étrangers d'opérer au Maroc. Les équipements pour le déploiement de la 5G au Maroc sont fins prêts, malgré que la législation ne suit pas encore. Les opérateurs téléphoniques n'attendent plus que le Gendarme du marché des télécoms, l'ANRT, qui devrait lancer un appel d'offres pour attribuer les nouvelles licences liées à l'exploitation du réseau 5G.
