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Réchauffement climatique et gestion désastreuse de nos municipalités urbaines
Publié dans L'opinion le 12 - 08 - 2022

Tout récemment le wali Bank al Maghrib, M. Jouahri, affirmait que le problème majeur de notre société était la gouvernance, la qualité de nos gestionnaires. Nous en avons un exemple édifiant, à travers les actions mises en œuvre par certaines municipalités et communes urbaines de notre pays, visant à détruire les arbres dans certaines avenues et les remplacer par des palmiers ornementaux. Ces actions ont été décidées par des responsables qui ne demandent pas conseils auprès de paysagistes, ne se documentent pas et ne voyagent pas.
En Floride aux USA, pays connu pour ses palmiers de la ville de Miami Beach, est en train de renoncer à ses palmiers pour faire face au réchauffement climatique. Voir l'article dans le lien suivant.
Penni Redford, de la résilience et du changement climatique, gérant de West Palm Beach, explique que les palmiers ne retiennent pas le carbone de la même façon que les arbres indigènes de la canopée et ne fournissent pas d'ombre. « Ils ne rafraîchissent pas les rues et les trottoirs pour aider à contrer l'effet d'îlot de chaleur urbain que font les arbres de la canopée ».

Comparé à un arbre (chênes, acajou, pins et cèdres) qui retient jusqu'à 1361 kg (3 000 livres) de CO2, le palmier moyen du sud de la Floride n'absorbe que 2,27 kg (5 livres) de CO2 par an. Dans la mesure où les palmiers ne produisent pas de bois, ils sont donc pauvres pour stocker le carbone.
Il faut savoir qu'un véhicule de tourisme standard émet 4,536 tonnes métriques (10 000 livres) de CO2 par an ; il faut par conséquent beaucoup d'arbres pour faire face à l'émission du carbone des véhicules qui circule dans nos villes, et davantage pendant cet été.

Penni Redford explique que le chêne vivant du sud, Quercus Virginia, « résiste à des inondations et des ouragans, aux embruns salés, fournit un habitat aux oiseaux et à une variété de mousses et de broméliacées dans le sud de la Floride ».

Par conséquent les experts avancent tous que planter des arbres pour éliminer le dioxyde de carbone de l'atmosphère est un élément majeur pour espérer réduire les effets du changement climatique. Il suffit de bien choisir les types d'arbres, et sauvegarder les arbres plus âgés dont disposent les villes.
A Tanger, une vidéo qui a récemment circulé sur les réseaux sociaux a défrayé la chronique. Une véritable hécatombe est en train de se passer avec une destruction des arbres des avenues et leur remplacement par des palmiers.

Il y a quelques années un expert de l'Institut Agronomique, Professeur Bennasseur Alaoui, avait tiré sonnette d'alarme s'agissant de la ville de Khénifra, sa ville natale, qui a connu l'enlèvement de plusieurs espèces d'arbres, dont certaines ont été plantées lors du protectorat français, et de les remplacer par des palmiers ornementaux. C'est le cas de l'eucalyptus, du peuplier pleureur, du mûrier, mais aussi du brachychiton (Brachychiton acerifolius), espèce provenant d'Australie utilisée dans les Etats du Sud des USA, car résistant à la sécheresse et conseillée pour les familles dont les personnes souffrent d'allergies au pollen. L'argument avancé par les « génies » des anciens conseils de la municipalité de cette ville est qu'il occasionne des allergies et consomme beaucoup d'eau. Les élus à Khénifra seraient-ils donc plus clairvoyants que les élus aux USA ?
Les écrits de Professeur Bennasseur n'ont eu aucun écho. Il avait proposé pourtant à la municipalité à travers les multiples réseaux sociaux fréquentés, aussi bien par les habitants que par les élus locaux, de planter dans les avenues et tout au long de la rivière, le chêne vert, le caroubier, l'arbousier, le laurier, le jujubier et d'autres arbres utiles et adaptés au climat de la région. Les intérêts matériels n'ont pas d'oreille. Aujourd'hui Khénifra, est devenue une immense plaque chauffante, dégarnie de tout arbre, alors que la ville est située au sein de la région du Moyen Atlas central, considéré comme le château d'eau du Maroc, et traversée par la fameuse rivière d'Oum Erbi'. Malheureusement, c'est le cas également de plusieurs autres villes du royaume.

A Rabat, on ne peut qu'être reconnaissant à Feu Sa Majesté le Roi Hassan II qui a créé la fameuse ceinture verte autour de la ville. Une idée de génie. S'il ne l'avait pas fait, Rabat aurait rejoint Skhirat, et nous aurions d'immenses favelas comme Rio de Janeiro au Brésil, avec leur cortège de problèmes de délinquance à gérer.
On ne peut qu'être reconnaissant également à Sa Majesté Mohammed VI pour avoir embelli Rabat de verdure, et empêché que les « carnassiers » de l'immobilier, transforment cette ville en un immense bloc compacte d'immeubles.

La Chine s'est fixé pour objectif de planter et de conserver 70 milliards d'arbres d'ici à 2030 dans le cadre du mouvement mondial en faveur de l'arbre. C'est l'équivalent de plus de 19 million d'arbres plantés par jour.

Au cours de la dernière décennie, la Chine a régénéré plus de 70 millions d'hectares de couverture forestière. Le pays a largement bénéficié de solutions en matière de conservation de la biodiversité, d'utilisation durable et de gouvernance climatique, ce qui a permis de restaurer des zones humides et des forêts qui luttent également contre la désertification.
Le 14e "plan quinquennal" de la Chine a pour objectif déclaré de porter la couverture forestière à 24,1 % d'ici 2025, et le volume du stock forestier à 19 milliards de mètres cubes. Les efforts d'écologisation fondés sur la science et la coopération interministérielle ont constitué le vecteur essentiel de la restauration des écosystèmes forestiers.

La Chine a montré son engagement ferme de préserver l'Accord de Paris et le Cadre mondial pour la biodiversité post-2020.

Nos responsables se documentent-ils ? Ne peuvent-ils tirer des enseignements de l'expérience chinoise ?

On est forcé de se poser la question : est-ce des marchés publics mirobolants (un palmier est vendu à partir de 1000 dh le mètre ; un palmier de cinq mètres se vend de 5000 dh à 9000 dh) qui permettent de se sucrer au passage ? Est-ce de l'incompétence de nos dirigeants locaux ?

On ne peut que craindre le pire, lorsque le processus de régionalisation avancé sera achevé.

Il est temps de penser sérieusement à la gouvernance urbaine, et aux ressources humaines adaptées ; recruter des compétences nouvelles, des paysagistes, des spécialistes de l'urbanité et des collectivités territoriales, des environnementalistes urbains, des gestionnaires des espaces verts et nous en passons, pour mieux préparer la régionalisation. C'est la seule solution pour contrebalancer, dans les municipalités, l'incompétence des politiciens dont certains courent après l'enrichissement personnel.



Rachid Hamimaz
Economiste, Professeur IAV Hassan II
[email protected]
Si Bennasseur Alaoui
Professeur d'Agronomie et auditeur en Agriculture biologique IAV Hassan II
[email protected]


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