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Rétro-Verso : Le télégramme marocain... une suite sans fin ?
Publié dans L'opinion le 12 - 07 - 2023

Le saviez-vous ? Au Maroc, il est encore possible d'envoyer des télégrammes, surtout localement et a fortiori dans le secteur judiciaire. Seulement voilà, le seul bémol réside dans le fait qu'à l'échelle mondiale, beaucoup de pays ont prononcé l'oraison funèbre de ce service vieux de plus de 140 ans. SUITE...
Qui se souvient des bons vieux télégrammes ? Ces messages composés de mots imprimés sur un ruban de papier, collés par la suite dans une enveloppe spécifique dans l'optique d'être remis au domicile de son destinataire ? Ce mode de correspondance qui nous plonge au cœur des films marocains des années 70, réalisés par Moumen Smihi, Mustapha Derkaoui ou Jilali Ferhaty ...
Ce moyen de communication que nos aînés ont connu, aimé ou même abhorré, a longuement cohabité avec ses frères le téléphone fixe et le téléfax. Mais à plus d'un égard, il s'est distingué par sa concision : pour une poignée de dirhams et dans 30 mots, l'on était censé dire l'essentiel de notre message. Pour un mot de plus, il fallait payer près de la moitié du prix d'envoi. Au diable les longues épithètes ! Place aux abréviations, aux acronymes et à la brièveté. Le délai d'attente, quant à lui, était d'une journée, tout au minimum.
Mais pourrait-on envoyer des télégrammes à partir du Maroc, aujourd'hui ? La réponse de notre contact à Barid Al-Maghrib est, sans grande surprise, «techniquement, oui mais dans les faits, il est rarissime de faire usage de ce moyen de communication ». Toujours selon ses mots : «Les appels téléphoniques ne sont plus aussi onéreux que par le passé. De plus, le service de messagerie courte, les courriels et les réseaux sociaux font que presque personne ne se soucie de l'existence du télégramme », renchérit-il.
Il est donc rarissime de croiser au détour d'une agence de poste un télégraphiste, qui soit rodé à l'usage du transcripteur qui a pour tâche d'émettre ces messages en code Morse, soit ce code international de transmission de texte basé sur des impulsions brèves.
Mais quoi que l'on dise, le télégramme a longuement été un service emblématique dans la panoplie des services de télécommunications et a rapproché les individus de leurs proches et amis vivant au fin fond des quatre coins du monde, a fortiori dans les zones enclavées ou mal desservies par les réseaux de communication. Comme un oiseau de bon augure, il a fait des millions d'heureux de par la ronde, surtout pour annoncer les bonnes nouvelles ou pour donner un aspect cocasse à une invitation à l'ère du tout-cliquable et du tout-partageable.

Stop et fin...

Au-delà de nos frontières, dans l'Hexagone par exemple, le dernier télégramme a été envoyé le 30 avril 2018, marquant la rupture de cent trente-neuf ans de services. Géré par la société de télécommunications Orange depuis 2013, ce service de messagerie en code Morse est tombé en désuétude cédant peu à peu du terrain aux nouveaux moyens de communication. «Le flux de télégrammes était passé de 300.000 par an en 2010 à environ 30.000 en 2017. Il était grand temps d'arrêter", pourrait-on lire dans un communiqué de l'opérateur.
A l'échelle mondiale, le télégramme, avant sa disparition progressive, n'a pas toujours eu la même apparence que l'on peut voir dans les documentaires historiques ou dans le cinéma américain d'un autre temps. Lors des années 90, le télégramme a fait l'objet d'un coup de bistouri, a «changé de look » et est devenu plus performant et bien plus rapide.
A l'approche des années 2000 et compte tenu de la généralisation du web à l'échelle mondiale, le bon vieux télégramme a cédé la place aux messages électroniques.
A l'heure où les cybercafés ont supplanté les téléboutiques (taxiphones), le télégramme a rapidement pris une connotation administrative, un peu snob, et est devenu l'apanage d'une minorité si aisée qu'elle ne voyait pas d'inconvénient à envoyer un semblant de SMS pour près de 200 dirhams.
«Les télégrammes étaient surtout monnaie courante dans les hautes sphères judiciaires en raison de leur caractère certifié. Pouvait également être déposé en guide de preuve devant un tribunal le reçu automatique émis lors de sa livraison », précise notre source.

Le télégramme comme arme de répression
Il y a peu ou prou un siècle, au milieu des années 1930, les avancées de la technologie télégraphique ont rendu possible la duplication automatique à distance d'un texte tapé sur le clavier d'une machine à écrire.
En effet, en 1934, le tout premier grand réseau télex fut établi en Allemagne. Tout le matériel était issu des usines SIEMENS et ce nouveau réseau de transmission était au départ prévu pour les communications civiles et militaires des autorités gouvernementales du Reich allemand. Les premiers télex sont notamment exploités par les autorités policières telles que la Gestapo, la Kriminal Polizei et la S.S. Leur premier et dernier objectif est l'arrestation de tous les opposants des nazis. Ils sont ensuite abondamment utilisés pour les opérations militaires effectuées par l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale ou pour ordonner toutes les opérations de déportation prévues pour les personnes d'origine juive ou pour la détention de résistants entre 1939 et 1945.
Rappelons que le «Kriminalpolizeiamt », comme son nom s'écrit en allemand, ou «Kripo» en abrégé, est le service de police criminelle qui, sous le IIIè Reich, est devenu un outil de répression politique implacable, tandis que la Gestapo était la police politique de l'Etat nazi. Le mot est une abréviation de son nom allemand officiel, « Geheime Staatspolizei », dont la traduction littérale est « police secrète d'Etat». Quant à la Schutzstaffel, « escadron de protection » en allemand, plus communément désignée par son sigle SS, il s'agit de l'une des organisations maitresses du régime national-socialiste.

Technologie : T comme Télex
Télex. Ce mot vous interpelle-t-il ? Il s'agit d'un service de dactylographie à distance par téléscripteur. Comme la télécopie ou le télégramme, le télex est un procédé permettant la reproduction à distance d'un document, par l'intermédiaire du réseau téléphonique.
Il s'agit, somme toute, d'un réseau mis en place en France, par le ministère des P.T.T. après la Seconde Guerre mondiale. Le 18 juin 1946 marqua le coup d'envoi de cette invention et ce, à la lumière des instructions données à la Libération intervenue plus tôt, soit en 1944 par le général de Gaulle, qui mettait à l'index le retard français en matière de transmissions modernes, par rapport aux Allemands. Dans l'historiographie française et dans les moult documentations de la Bibliothèque nationale de France, nous pouvons lire que les postes du réseau Télex furent, au départ, l'apanage des services de l'Etat. Ce fut surtout le cas pour les communications de type chiffré pour les différents services et directions des ministères de l'Intérieur, des Affaires Etrangères et des Armées. Quelques années plus tard, le grand public a pu en profiter. Mais à quoi servait-il ? Et bien, il servit principalement aux commandes de diverses sociétés privées, qui l'exigeaient en tant que preuve formelle en papier du message de départ ou celui d'arrivée. Il était reconnu par la Justice comme preuve irréfragable, dans les procès devant les tribunaux ou dans les contentieux d'ordre privé.
En France métropolitaine comme au niveau des départements d'Outre-mer, le nombre total d'abonnés au réseau Télex a d'emblée avoisiné 600.000. A environ un an de l'interruption de l'exploitation du réseau émetteur des télégrammes, soit le 31 janvier 2017, Orange, la société succédant à France Télécom, décida d'annoncer la fin de l'exploitation de ce réseau, qui ne comptait plus que quelques milliers d'abonnés.

Derrière le succès de cette invention, il y a lieu de mentionner le débit de 45,5 bits par seconde, haut voire révolutionnaire pour l'époque, avec une seule et unique ligne téléphonique à longue distance qui pouvait être subdivisée en 25 canaux. Le Télex permettait, donc, une communication fiable et la moins coûteuse pour une si longue distance.
Dès 1960 plusieurs pays entreprirent de faire usage des caractères « chiffrés » du code Baudot pour l'acheminement des messages. Les liaisons étaient mises en place par les services postaux et télégraphiques gouvernementaux pour communiquer avec le reste du monde.

En bref : Le télégramme d'ici et d'ailleurs
Au Canada, le télégramme n'a pas du tout disparu, est loin d'être caduc et n'est aucunement ridicule d'en parler en 2023. Très vieux, mais loin d'être obsolète. Prenant connaissance de son utilité dans le monde des affaires, une société canadienne, basée à Toronto, en assure encore la transmission et compte, bon an, mal an, pas moins de 20.000 messages envoyés. En 2006, un citoyen de cette contrée nordique a décidé de créer cette entreprise avec, comme simple plaidoyer «le téléphone fixe et le téléfax ont survécu malgré la prolifération des réseaux sociaux, donc pourquoi ne pas faire vivre le télégramme qui, à quelques détails près, a la même utilité et le même passé commun ».
De ce fait, Colin Stove fait vivre quotidiennement une invention que d'aucuns croyaient morte. Toutefois, alors que l'Inde a annoncé, il y a environ dix ans, la fin de l'ère des télégrammes, service brimé par la montée au pouvoir de la téléphonie sans fil, la pérennité de cette forme d'échange au Canada étonne toujours. «Beaucoup de données laissent à supputer que le Canada souhaite être le dernier pays au monde à utiliser le télégramme. Qu'il y parvienne serait un fait historique assez marquant, tout de même », subodore un contact à Barid- Al Maghrib, contacté par nos soins.
Mais il est tout aussi plausible qu'elle n'y parvienne point, car les compagnies de télégrammes des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne préfèrent, elles aussi, réfléchir mûrement avant de laisser glisser la clef sous la porte. Autrement dit, aujourd'hui, les télégrammes partent du Canada finissent leur trajet au Canada, mais aussi aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Italie en Irlande et... au Maroc !

Kézako ? Avez-vous dit câblogramme ?
Le câblogramme. «Sûrement une autre invention surannée », diraient certains d'entre vous, et ce n'est pas une si mauvaise réponse. Autrement dit, il s'agit d'un télégramme, un texte écrit en clair ou en code, transmis essentiellement par un câble électrique enterré, sous-marin ou aérien.

Ce mode perfectionné de télégraphie coûtait cher, mais a fait l'objet d'un progrès car il était accessible aux personnes privées et aux entreprises, et non plus aux seules structures gouvernementales.
Les câbles sous-marins entraînèrent de vives démêlées politiques et commerciaux entre les grandes puissances mondiales de 1850 à 1939 donnant lieu ensuite à la conclusion de à moult conventions diplomatiques.
Car au début du XXe siècle la radiotransmission commença à se répandre et, grâce à ce progrès technique, le câblogramme fut partiellement remplacé par le radiogramme utilisant la télégraphie sans fil. Vers 1930 apparut le Télex qui évitait la présence d'opérateurs radiotélégraphistes Morse grâce à des décodeurs automatiques cédant la place au code Baudot.


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