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Derrière l'Ecran : Le paysage changeant de la post-production au Maroc [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 31 - 08 - 2023

Dans les coulisses du cinéma dans le monde, un univers d'innovation et de créativité s'épanouit dans l'ombre. La post-production, étape cruciale mais souvent méconnue, revêt une importance croissante dans la fabrication d'un film, même si l'on parle plus souvent d'écriture et de tournage. Qu'en est-il au Maroc ? Détails.
Depuis les couloirs souvent sombres d'une salle de montage, se fabrique un film pour la troisième fois après l'écriture et le tournage. La post-production est la phase finale de la création cinématographique, télévisuelle et vidéo, qui intervient après le tournage principal et avant la distribution du produit fini. C'est une étape essentielle dans laquelle le matériel brut enregistré pendant le tournage est transformé, édité, amélioré et finalisé pour créer le produit audiovisuel final. La post-production englobe plusieurs processus clés qui sont essentiels pour donner vie à une œuvre cinématographique ou vidéo de haute qualité, du montage image au montage son en passant par l'Etalonnage des couleurs, les effets visuels, les titres et génériques, le travail sur le son. Un travail aussi délicat que minutieux qui demande beaucoup d'attention, de patience et de temps.
« C'est d'abord une troisième écriture, une harmonie, c'est le temps, c'est le rythme, c'est le message à passer à travers le temps du silence, et le temps du regard. Il y a une définition technique évidemment mais c'est une réflexion pour moi. C'est comme une danse », explique Ghizlane Assif, chef monteuse connue et reconnue au Maroc. Une étape cruciale vécue différemment de la part des réalisateurs marocains. Pour Asmaa El Moudir, réalisatrice qui vient de rafler le Prix du Jury « Un certain Regard » à Cannes cette année avec « La mère de tous les mensonges », la post-production est un tourbillon d'émotion. La cinéaste est aussi monteuse, elle a les deux casquettes. « Pour moi, le montage c'est le cinéma. Ça m'a appris le rythme et le cinéma, c 'est le rythme. Généralement, il n'est pas conseillé de monter ses propres films mais je ne peux pas m'empêcher d'intervenir. Cette étape c'est ce qui donne le sens à un film mais il y a de nombreuses étapes pas toujours faciles et évidentes. Le début du montage est toujours compliqué, je suis toujours stressée, parce que c'est le film. C'est le moment où l'on révèle l'histoire. On est face à nos problèmes de tournage ou d'écriture. On est face aux incertitudes et à régler des problèmes. La deuxième partie, qui est le maquillage. L'étalonnage est magique. Le sens, les couleurs reviennent. Ça m'émeut à chaque fois. Je pleure beaucoup pendant l'étalonnage. Chaque étape dans la post-production a un sens ». Nourredine Lakhmari, réalisateur de la trilogie sur Casablanca partage la même expérience. Pour lui, le montage, qui est une troisième écriture, est douloureux. « C'est là où je vois toutes mes fautes. Mais j'aime cette étape parce qu'elle permet l'échange avec le monteur qui doit avoir la même vision que moi, qui connaît le cinéma. C'est un travail très enrichissant. Quand on avance ensemble, cela devient très agréable ». Pour Hicham Lasri, c'est là où le film existe vraiment, sous une forme matricielle. Pour lui, c'est une étape à la fois agréable et vitale.
« C'est ma partie préférée dans la fabrication du film. C'est un moment de solitude et de quiétude mais à la fois accompagné, puisqu'on est entouré contrairement à l'étape d'écriture. C'est vraiment le moment où naissent les films, c'est le moment où le sort du film se décide. Je suis extrêmement présent lors de cette étape, aucun Cut ne se fait sans ma présence. J'avoue être même un peu control freak », plaisante le réalisateur. « Il y a toujours une évolution intuitive. Et il y a le scénario fantôme à l'intérieur de chaque histoire que l'on découvre, teste à ce moment-là. Ça me permet d'inventer des séquences, de les déplacer. Il y a un travail de sculpture des rushs tellement intéressant. J'aime beaucoup travailler avec des monteurs mais je suis extrêmement présent ». Laila Marrakchi s'éloigne de la pression du tournage en montage, où il s'agit d'intime. « Le montage est une étape essentielle, c'est une autre forme d'écriture après le scénario, comment on écrit avec l'image. On peut changer un film, imposer des choses, inverser des scènes. Ce qui est aussi étonnant pour un réalisateur, c'est une étape où l'on redécouvre ses images et ses acteurs. Il y a beaucoup de belles et de mauvaises surprises ».

Etat des lieux au Maroc ?
Pour Hassan Benjelloun, il y a une évolution ces dernières années. Avant, les réalisateurs avaient recours à l'Espagne ou au Portugal. Aujourd'hui, avec le numérique, le réalisateur avoue que le Maroc est doté de laboratoires intéressants et de bonnes compétences. « On suit le monteur, la personne avec qui il y a affinité. Au Maroc, on a tout ce qu'il faut, à part les effets spéciaux. Pour cette étape, nous sommes encore obligés de nous déplacer en Europe », continue le réalisateur. « Il est vrai qu'il est plus facile d'aller ailleurs parce qu'on a toujours eu ce réflexe que ailleurs c'est mieux. Mais cette nouvelle génération est étonnante ! Les choses changent », rappelle Nourredine Lakhmari. Quant à Jilali Ferhati, le souci majeur de la post-production est d'omettre le fait que le scénario demande à être réécrit. « Pour renforcer ce que j'avance, je dirais que le scénario est un squelette et le montage serait la musculature et la forme et ainsi dire qu'une dynamique vient d'être créée... Parfois, on a recours à l'étranger tout simplement parce que nous n'avons pas la notion de rythme que demande un montage. Puis certainement, d'après quelques esprits, un étranger le ferait mieux, tout simplement ». Du côté de la production, l'avis est le même. Les producteurs sont présents dans la décision et le processus.
La productrice Lamia Chraïbi confie que le travail se fait avec des techniciens expérimentés avec des références, une culture générale, une plus-value nécessaire au réalisateur autre que seulement technique. « Ce sont des personnes passionnées dévouées et très engagées dans leur domaine avec des apports artistiques essentiels. Et au Maroc, ils ne sont pas très nombreux malheureusement. Généralement, on rencontre des « Presse boutons », donc quand on attend un peu plus de la personne que l'on engage, on va chercher à l'étranger. Mais engager des techniciens à l'étranger n'est pas seulement une affaire de talent, mais aussi pour répondre à des besoins administratifs. Quand il s'agit de projet de coproduction, chaque pays doit faire des dépenses sur son territoire et quand on coproduit avec l'Italie, l'Espagne ou la France, nous nous devons d'engager des techniciens venant de là-bas. Et généralement nous les prenons en post-production ». Une question de financement quand les projets bénéficient d'une aide européenne, parfois obligés de justifier certaines dépenses dans les pays qui leur ont octroyé ces aides.

Jihane BOUGRINE
3 questions à Julien Fouré
« Nous essayons donc à notre petite échelle de faire de la formation en parallèle de notre activité »

Pourquoi y a-t-il si peu de sociétés spécialisées dans la post-prod au Maroc ? Avez-vous pris un risque ou est-ce une aubaine ?

- Nous avons remarqué que les seules post-prod au Maroc sont intégrées à des grandes boîtes de production. C'est une aubaine car il était important de pouvoir créer une équipe. Nous avons donc recruté des jeunes diplômés ou autodidactes et nous essayons de les former en même temps qu'ils travaillent au métier d'assistant monteur qui est peu valorisé au Maroc. C'est important pour nous de rappeler aux écoles au Maroc que l'on ne sort pas chef monteur après les études et qu'il faut absolument passer par l'assistanat.
C'est un énorme risque aussi car nous avons réalisé que les coûts de post-production étaient jusqu'alors imbriqués dans les devis de prod et que les sociétés indépendantes avaient l'habitude de payer des services peu onéreux.

Qu'est-ce qu'un bon monteur, selon vous ?

- Un bon monteur doit être sensible, doit vouloir et savoir raconter des histoires. Un bon monteur doit être le prolongement cérébral de son réalisateur et doit savoir interpréter la volonté du réalisateur, l'appliquer à son montage tout en y intégrant sa touche ou ses propositions. Enfin, un bon monteur ne doit pas avoir trop d'ego, car, à la fin du montage, c'est le réalisateur qui signe le film et qui doit être fier et heureux de son film.

Est-ce facile de trouver de bons profils en post-production au Maroc ?

- Malheureusement non. Tout simplement parce qu'à l'inverse d'autres métiers comme chef op ou décorateur, les techniciens de post prod n'ont pas la chance de faire leurs armes sur des productions étrangères. Je m'explique : quand un chef opérateur sort d'école, il va commencer assistant caméra sur des productions étrangères et va apprendre le métier avec des grands du domaine.
Les films étrangers sont post produits dans leur pays d'origine et nous avons donc moins accès à des grands monteurs ou monteurs son.
Nous avons de superbes jeunes qui ont soif d'apprendre. Nous essayons donc à notre petite échelle de faire de la formation en parallèle de notre activité.
Post-production : Les détails de la réalisation

1. Montage : Le processus de montage consiste à sélectionner les séquences de tournage, les scènes et les plans qui seront utilisés dans le produit final.

1. Montage sonore : Cette étape implique la création et l'ajustement des éléments sonores tels que la musique, les dialogues, les effets sonores et les ambiances.

1. Etalonnage des couleurs : L'étalonnage des couleurs consiste à ajuster les couleurs et le contraste de chaque plan pour créer une apparence visuelle cohérente et artistique.

1. Effets visuels (VFX) : Si nécessaire, des effets visuels peuvent être ajoutés ou améliorés lors de la post-production.


1. Titres et génériques : Les titres d'ouverture, les crédits finaux et tout autre texte graphique sont ajoutés lors de cette étape.

1. Correction des erreurs et retouches : Tout problème technique ou visuel qui a pu survenir pendant le tournage peut être corrigé lors de la post-production.

1. Mixage audio final : Réalisé pour s'assurer que la qualité sonore est optimale sur différents systèmes de lecture.
Free Monkeyz : De Casablanca à Dakar
Free Monkeyz est une société de production et de post-production créée par un duo de réalisateurs/ scénaristes/monteurs formé par Julien Fouré et Youssef Barrada. « Nos multiples casquettes nous permettent d'intervenir à différents niveaux de la conception d'un film et de maîtriser la chaîne de production de A à Z.
Nous croyons en la force de l'image, en la narration filmique et en son impact sur les esprits », confie le duo qui décide de créer sa propre société avec deux objectifs : proposer de vrais services de post-production indépendants et créer une équipe pour se sentir moins seuls sur les projets. « Evoluant dans le domaine depuis plus d'une dizaine d'années, la société a réussi à créer une relation de confiance avec les meilleurs techniciens, artistes, post-producteurs et Créatifs, ce qui nous permet de nous adapter aux demandes de nos clients ».
« Chez nous, un projet est pris en charge par un assistant monteur, un monteur, un chef monteur et un superviseur de post-production. Notre équipe est donc capable d'assurer de nombreux services autour du simple montage ». Conscient du besoin au Maroc et en Afrique, les Free Monkeyz ont pour ambition de devenir une post-production disponible en Afrique francophone. « Nous aimerions créer des ponts avec le Sénégal, la Côte d'Ivoire et tous les pays qui ont besoin de services de post-production sans pour autant avoir toujours les moyens d'aller finaliser les films en Europe ».


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