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Les institutions de Bretton Woods accordent 200 millions de dollars d'aide d'urgence au pays
La Banque mondiale, le FMI et la FAO se mobilisent pour Haïti La FAO lance un appel à l'aide en faveur des agriculteurs
Publié dans L'opinion le 20 - 01 - 2010

En réponse au séisme qui a frappé Haïti mardi dernier, la Banque mondiale a entrepris de mobiliser des ressources considérables au plan technique et financier afin d'aider ce pays pauvre à surmonter la pire catastrophe de toute son histoire.
Elle vient ainsi d'annoncer un programme d'aide sans précédent, d'un montant de 100 millions de dollars qui doit être décaissé immédiatement pour soutenir les efforts de reconstruction et de redressement dans cet État insulaire qui a été, selon les premières informations disponibles, littéralement dévasté par ce tremblement de terre de magnitude . Elle a également annoncé l'envoi sur place d'une équipe d'experts chargée d'évaluer les dommages et les besoins du pays pour l'avenir.
« Face à ce sinistre bouleversant, il est essentiel que la communauté internationale fournisse son appui au peuple haïtien en ces moments éprouvants », a déclaré à ce sujet le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, rapporte un communiqué de la Banque mondiale. « La Banque a entrepris de mobiliser une importante aide financière et d'envoyer sur le terrain une équipe qui aura pour mission d'aider à évaluer les dommages et les besoins de reconstruction. »
Quoique l'ampleur exacte des dégâts ne soit pas encore clairement établie, tous les témoignages et comptes rendus officiels font état d'une situation qualifiée de catastrophique. Le président haïtien René Préval a lancé mercredi un appel d'urgence pour son pays en état de choc, déclarant avoir lui-même entendu les cris des victimes ensevelies sous les décombres. « Il nous reste encore à faire une évaluation, mais la scène que nous avons ici est inimaginable », a-t-il dit, ajoutant que les équipes de secours doivent être prêtes à faire face à des milliers de morts et de blessés.
Par centaines, les habitants d'Haïti se sont retrouvés sans abri une fois que leurs habitations de construction précaire ont subi au plus fort les effets du séisme. Mais les bâtiments plus résistants ont eux aussi été endommagés : l'immeuble de la mission des Nations Unies s'est effondré et, selon les médias, 14 membres de son personnel ont perdu la vie et beaucoup d'autres sont restés pris sous les gravats.
En ce qui concerne la Banque mondiale, son bureau situé à Pétion-Ville, dans la banlieue de Port-au-Prince, a également été détruit, mais l'ensemble de son personnel a pu être localisé. Selon les chiffres avancés par la Croix-Rouge internationale, un tiers des 9 millions d'habitants que compte Haïti risque d'avoir besoin d'une aide d'urgence, mais il faudra encore un jour ou deux pour pouvoir se faire une idée plus précise des dégâts.
« Nous sommes unis de tout cœur et par la prière avec tous ceux frappés par ce séisme », a déclaré la directrice des opérations de la Banque mondiale pour les pays des Caraïbes, Yvonne Tsikata.
Elle a ajouté que les 100 millions dollars d'aide débloqués par la Banque ne seront pas affectés à des projets particuliers, mais serviront intégralement et directement à soutenir les efforts de reconstruction. Elle a aussi déclaré que la Banque va fournir le capital initial pour la mise en place d'un fonds fiduciaire, appelé Fonds pour la reconstruction d'Haïti, qui servira à attirer et regrouper les contributions de la communauté internationale au redressement et à la reconstruction du pays.
Compte tenu de l'étendue des dégâts, un effort concerté à l'échelle internationale sera en effet nécessaire pour cela, a-t-elle expliqué, ajoutant : « Bien qu'il soit encore trop tôt pour pouvoir évaluer dans toute son ampleur le choc subi par l'économie haïtienne, il semble qu'il va être des plus considérables. »
Pour l'avenir, cela va probablement amener la Banque à modifier la focalisation de ses projets en Haïti pour mettre l'accent sur des initiatives en matière de nutrition et de reconstruction. Ce sera aussi une occasion pour s'attacher en priorité à « mieux construire en Haïti, tout en renforçant les capacités des structures gouvernementales », a encore expliqué la responsable de la Banque.
Avec un revenu national brut par habitant de 560 dollars, Haïti est le pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental. Plus de la moitié de sa population a moins de 1 dollar par jour pour vivre, et 78 % moins de 2 dollars. Selon les estimations de la Banque, le taux de mortalité infantile y est élevé (60 pour 1 000 naissances), et le taux de prévalence du VIH chez les 15-49 ans est de 2,2 %.
Le nouveau financement de 100 millions de dollars est subordonné à l'approbation des Administrateurs de la Banque. Celle-ci a aujourd'hui 14 grands projets en cours en Haïti, couvrant des domaines tels que la gestion des risques de catastrophes, l'infrastructure, le développement de proximité, l'éducation et la gouvernance économique. Toute son aide est actuellement fournie sous forme de dons.
Depuis janvier 2005, l'Association internationale de développement (IDA), son guichet chargé d'accorder des crédits sans intérêts et des dons aux pays les plus pauvres du monde, a fourni au total 308 millions de dollars à Haïti. En outre, les fonds fiduciaires administrés par la Banque ont accordé à ce pays plus de 55 millions de dollars depuis 2003.
Par ailleurs, Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du Fonds Monétaire International (FMI), a annoncé jeudi dernier que le FMI allait fournir très rapidement à Haïti un financement d'urgence de 100 millions de dollars EU pour aider le pays à affronter les retombées du tremblement de terre violent et dévastateur qu'il vient de subir.
«J'ai demandé aux services du FMI d'étudier toutes les possibilités et je suis heureux de pouvoir annoncer aujourd'hui que nous serons en mesure de décaisser très rapidement 100 millions de dollars EU. Nous agissons en concertation avec d'autres organismes internationaux pour mobiliser de l'aide le plus vite possible afin d'accompagner Haïti dans la difficile tâche de reconstruction du pays », a déclaré M. Strauss-Kahn. Et d'ajouter : « Au nom de tous mes collègues du FMI, j'exprime ma plus profonde sympathie aux victimes de cette tragédie».
Selon un communiqué du FMI, le financement d'urgence prendrait la forme d'une augmentation des ressources accordées par le FMI dans le cadre de l'accord en vigueur avec Haïti au titre de la Facilité élargie de crédit (qui a succédé à la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance). Le nouveau financement de 100 millions de dollars EU doit être soumis à l'approbation du Conseil d'administration du FMI, qui pourrait se saisir de cette question en suivant les procédures accélérées.
Depuis 2006, le FMI a décaissé près de 170 millions de dollars EU dans le cadre de l'accord appuyé par la FRPC. Le programme avait été initialement approuvé en novembre 2006 pour un montant équivalant à environ 114,4 millions de dollars EU; en juin 2008, environ 25,4 millions de dollars EU ont été ajoutés pour aider Haïti à amortir l'impact de la montée des prix internationaux des produits alimentaires et énergétiques. En février 2009, le Conseil d'administration a approuvé une deuxième augmentation des concours financiers du FMI, pour un montant d'environ 38,1 millions de dollars EU afin de contribuer à combattre les retombées des cyclones qui avaient frappé le pays en 2008 ainsi que les conséquences du ralentissement de l'économie mondiale.
Haïti a reçu un allégement de dette de 1,2  milliard de dollars EU en juin 2009 pour avoir atteint le point d'achèvement de l'initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés, après approbation par les conseils d'administration du FMI et de la Banque mondiale.
Se mobilisant toujours pour Haïti, la FAO indique, pour sa part, qu'en Haïti l'agriculture nécessitera des fonds de l'ordre de 23 millions de dollars dans le cadre de l'appel des Nations Unies de 562 millions de dollars lancé à la communauté internationale au lendemain du tremblement de terre qui a dévasté ce pays le 12 janvier dernier.
Un communiqué de la FAO indique que ce montant permettra de soutenir la production agricole dans les champs et les jardins potagers non seulement dans les zones dévastées par le séisme, mais aussi dans les zones rurales qui n'ont pas été directement touchées, mais qui subiront néanmoins les effets du désastre qui a frappé principalement Port-au-Prince.
 « Nous nous attendons à des déplacements massifs de population et à des dégâts importants aux infrastructures agricoles. Aussi est-il crucial de faire tout notre possible pour soutenir la production agricole locale et assurer les moyens d'existence de la population », souligne M. Ari Tubo Ibrahim, Représentant de la FAO en Haïti.
Le pays dépend largement des importations de produits alimentaires depuis une vingtaine d'années. Environ 80% des Haïtiens trouvent une occupation dans le secteur agricole mais ils n'ont ni l'expertise nécessaire ni le matériel adéquat, et la FAO estime qu'environ la moitié de la population du pays est sous-alimentée.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé un appel à la communauté internationale pour une collecte de fonds destinée à lui permettre de nourrir quelque 2 millions de personnes suite au tremblement de terre.
Pour les familles pauvres, toujours selon la FAO, produire de quoi se nourrir entraîne des frais alors que le peu d'argent disponible doit couvrir des besoins primaires urgents. La prochaine saison des semis débutant en mars, le soutien aux agriculteurs au cours des prochaines semaines est vital afin d'empêcher la sécurité alimentaire nationale de dégénérer.
Des fonds sont également requis pour la remise en état des petites infrastructures agricoles détruites par le tremblement de terre, notamment les canaux d'irrigation, l'industrie de transformation agricole, les marchés, les routes et autres infrastructures essentielles.
Par ailleurs, la FAO indique qu'elle envisage également, vu le nombre incalculable de personnes déplacées, de lancer, en milieu urbain et périurbain, de projets agricoles s'appuyant sur les jardins potagers et dont profiteraient les victimes du séisme, en mettant l'accent sur l'accroissement de la production de denrées alimentaires pour améliorer la nutrition.
Tout en stimulant la nutrition, en particulier des enfants, les jardins potagers peuvent avoir un impact bénéfique important sur le moral des survivants du tremblement de terre. Et si cela est fait correctement, la pression sur l'environnement déjà si dégradé du pays s'en trouvera atténuée.
De quoi ont besoin les petits producteurs agricoles haïtiens? Essentiellement, d'outils agricoles, d'engrais, d'haricots de bonne qualité, de semences de maïs, de pois et de légumineuses ainsi que de bétail, notamment d'animaux de basse-cour (poules, porcs, etc.). Les produits horticoles assurant une bonne nutrition pousseront dans les trois mois s'ils sont plantés maintenant.
Il convient de rappeler qu'en 2008, les prix élevés des denrées alimentaires et du carburant avaient déclenché des manifestations violentes et des complications au plan politique en Haïti.


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