De Fès aux eaux lointaines d'Astrakhan, Ayoub Asouane trace un parcours d'exception. Passionné par l'univers marin, ce jeune a conquis la Russie en devenant « Ambassadeur de la jeunesse » et en étant sacré « Meilleur Etudiant de l'Année » à quatre reprises consécutives. Une reconnaissance inédite pour un étranger, couronnée par une médaille des mains du Président russe lui-même. Interview. -Pourriez-vous nous parler de votre parcours académique au Maroc, notamment de votre formation à l'Institut Marin d'Al Hoceima ? Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers le domaine maritime ? -Après l'obtention de mon baccalauréat en sciences physiques, j'ai tenté les concours de médecine, mais sans succès. J'ai alors intégré la Faculté des Sciences de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah à Fès, où j'ai étudié la biologie. Cependant, en 2017, j'ai pris une décision déterminante : rejoindre l'Institut de Technologie des Pêches Maritimes d'Al Hoceima. C'est là que mon parcours a réellement commencé à s'épanouir. Bien que je sois originaire de Fès, une ville sans accès direct à la mer, j'ai toujours été passionné par l'univers marin. Cette passion m'a permis de réussir brillamment mes études, au point d'obtenir la première place à l'Institut, en spécialité "Capitaine de pêche". Grâce à cela, une bourse m'a été attribuée pour poursuivre mes études en Russie, à l'Université Technique d'Etat d'Astrakhan, où je suis arrivé en 2019. -Vous avez obtenu le titre d'« Etudiant de l'Année en Russie » quatre années consécutives, une première pour un Marocain. Quelle a été votre réaction à cette reconnaissance, et que représente-t-elle pour vous personnellement et pour votre pays ? -En Russie, j'ai remporté à quatre reprises consécutives le concours de « Meilleur Etudiant de l'Année ». Ce succès a renforcé ma place au sein de l'Université d'Astrakhan et a fait la fierté de la ville. Honnêtement, je ne m'attendais pas à remporter un concours aussi prestigieux, surtout à échelle internationale. De nombreux étudiants russes et étrangers y participent. Ce qui a fait la différence, c'est ma confiance en moi et la richesse du patrimoine culturel de mon pays. Lors de l'épreuve orale, j'ai choisi de parler du Maroc avec fierté, habillé en costume traditionnel, et j'ai répondu aux questions du jury avec assurance. L'épreuve écrite était en mathématiques, un domaine dans lequel j'avais déjà excellé lors des Olympiades. Cette distinction est très précieuse pour moi et pour mon pays. Le moment où j'ai entendu "le gagnant vient du Royaume du Maroc" a été un immense honneur. J'ai vu des gens vouloir en savoir plus sur moi, et j'ai ressenti une fierté indescriptible. -Quels ont été les moments clés ou les projets spécifiques qui, selon vous, ont le plus contribué à cette distinction au sein de l'Université Technique d'Etat d'Astrakhan ? -Le moment le plus marquant a été sans doute mon couronnement par le Président de la Fédération de Russie, qui m'a remis une médaille et un diplôme signé de sa main. C'était un rêve devenu réalité, et cela a attiré l'attention de nombreux médias et chaînes russes, car c'était la première fois qu'un étudiant étranger, en l'occurrence marocain, recevait un tel honneur. En plus de cela, j'ai été nommé "Ambassadeur de la jeunesse en Russie", et j'ai obtenu un financement de la part du maire de la ville pour développer deux projets : un projet écologique et un autre lié aux navires maritimes. -Comment avez-vous géré l'adaptation culturelle et académique à un nouvel environnement comme la Russie ? -La Russie est un pays très accueillant, riche culturellement et marqué par la diversité de ses fêtes et traditions. J'ai rapidement trouvé ma place et je me suis senti intégré. J'ai participé à plusieurs festivals internationaux, dont "La Route vers Yalta", où j'ai représenté le Maroc parmi 15 pays. J'ai également été nommé "Artiste du Festival Mondial de la Jeunesse" et président du programme Tavrida, où j'ai sorti trois chansons disponibles sur les plateformes numériques. J'ai aussi été très actif dans le volontariat et les forums internationaux. Sur le plan académique, les débuts n'étaient pas simples. Il fallait d'abord apprendre le russe, suivre des cours avec des enseignants russes... mais avec le temps, et grâce à ma détermination, j'ai fini par exceller et devenir le premier de ma promotion. -Quelles sont vos ambitions professionnelles à long terme ? -Mon ambition est de construire un pont solide entre le Maroc et la Russie afin que la jeunesse marocaine puisse bénéficier du potentiel scientifique et technologique russe, tout en permettant à la Russie de découvrir les talents marocains. Je veux aussi être un capitaine pas comme les autres, un capitaine qui unit culture et métier, qui inspire et qui connecte les peuples à travers la mer. -Comment envisagez-vous de mettre à profit votre expertise et votre expérience acquise en Russie au service du Maroc à votre retour ? - Mon expérience en Russie a été une école de vie. J'y ai découvert des compétences et des idées que nous n'avons pas encore exploitées au Maroc. Mon objectif est de transposer certains projets russes vers le contexte marocain, notamment dans les domaines maritime et environnemental. Notre pays est plein de talents et de potentiels. Il est temps de mettre en place des ponts d'innovation et de coopération pour que cette jeunesse puisse aller encore plus loin. Portrait Ayoub Souane, un phare marocain en Russie Ayoub Souane, originaire de Fès, a suivi un parcours remarquable. Passionné par la mer, il a étudié à l'Institut de Technologie des Pêches Maritimes d'Al Hoceima, où il a fini majeur de sa promotion en Capitaine de pêche. Cette réussite lui a permis d'obtenir une bourse pour étudier en Russie, à l'Université d'Astrakhan, à partir de 2019. En Russie, Ayoub a connu un succès exceptionnel. Il a remporté quatre fois de suite le titre de « Meilleur Etudiant de l'Année », une première pour un Marocain et pour un étranger. Il attribue ce succès à sa confiance et à la richesse de la culture marocaine qu'il a fièrement représentée. Cet exploit lui a valu une médaille et un diplôme signés par le Président russe lui-même, faisant de lui le premier étranger à recevoir un tel honneur. Grâce à ces distinctions, Ayoub a été nommé "Ambassadeur de la jeunesse en Russie" et a obtenu un financement pour développer des projets écologiques et maritimes. Il a participé à de nombreux festivals et forums internationaux. L'ambition d'Ayoub est de créer des liens solides entre le Maroc et la Russie. Il souhaite permettre à la jeunesse marocaine de profiter des avancées scientifiques et technologiques russes, tout en valorisant les talents marocains. Son but est de devenir un capitaine de navire qui unit les cultures et inspire les peuples. Il envisage de rapporter son expérience en Russie pour développer des projets innovants au Maroc, notamment dans les secteurs maritimes et environnementaux, convaincu du potentiel de son pays.