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Réponse à ces «Marocains» qui escomptent le pire pour leur pays…
L'évolution sereine plutôt que le chaos !
Publié dans L'opinion le 04 - 02 - 2011

«Oiseaux de mauvais augure» ! On ne saurait trouver meilleure expression que celle utilisée par notre confrère et rédacteur en chef, Jamal Hajjam, pour désigner ces marocains qui se plaisent, tout en y incitant, à prédire troubles et chaos pour leur pays. Plutôt que de rendre hommage à la stabilité dont jouit le Maroc en ces temps de grave instabilité qui fait vaciller quelques pays du monde arabe, ils escomptent au contraire une situation similaire dans leur propre pays !
Si ce n'est pas de la haine envers son pays, ce n'est sûrement pas de l'amour, en tout cas.
Et comme par hasard, ces drôles d'oiseaux ne résident pas au Maroc. Donc, non seulement ces personnes sont mal placées pour traiter de la situation sociopolitique dans leur pays qu'ils ont quitté, mais en outre, ils n'auront pas à faire les frais des désordres qu'ils appellent de leurs vœux.
Les marocains qui vivent au Maroc, et même ceux de la diaspora restés attachés à leur mère patrie, sont loin de souhaiter de tels tristes scénarios, mais bien le contraire. Ils s'estiment bien heureux que sécurité et stabilité soit assurées chez eux, grâce à la légitimité de leur monarchie, au degré d'évolution et à la pluralité de leur démocratie.
Pourquoi s'acharner à mettre le Maroc dans le même sac que les pays arabes secoués par de graves tensions sociopolitiques ? Quel service croient-ils ainsi rendre à leurs concitoyens ? Qu'est-ce que les Marocains ont à gagner à voir leur pays sombrer dans le chaos ?
Le Marocain est par nature très revendicatif. Les grèves sporadiques dans divers secteurs d'activités et administrations publiques, les manifestations de divers mouvements sociaux, quasi permanentes devant le siège du parlement, dans la capitale du royaume, sont là pour le prouver. Mais le Marocain est aussi très pragmatique. Il veut mieux vivre dans son pays, pas y mettre le feu pour tout détruire. Les chômeurs veulent trouver emploi, non pas ruiner leurs proches qui les soutiennent.
Le Maroc est non seulement un pays qui tire une bonne partie de ses recettes des activités touristiques, mais il est aussi parfaitement conscient qu'il a besoin d'attirer toujours plus d'investissements étrangers pour stimuler son développement, ce à quoi pouvoirs publics et opérateurs privés ne cessent de s'employer. Que la stabilité sociopolitique du Maroc vienne à chavirer et l'on peut dire adieu investisseurs et touristes étrangers. Des milliers d'emplois seraient ainsi menacés de disparition et, de ce fait, de familles privées de revenus. Quel marocain véritablement attaché à son pays peut-il souhaiter une telle perspective ?
Tout le monde connaît la capacité des foules en colère à troubler l'ordre. Les foules de manifestants, en atteignant une masse critique, sont capables de constituer une vague déferlante d'une très grande puissance destructrice mais momentanée. Construire une alternative qui réponde véritablement aux attentes de ces foules est toutefois beaucoup moins évident.
La révolution du peuple tunisien, que les médias occidentaux ont baptisé de « Jasmin », cette dénomination n'étant pas le fruit de la créativité des manifestants tunisiens, a-t-elle débouché sur ce à quoi aspiraient les Tunisiens ? Le départ de Benali n'a pas signifié la fin du «bénalisme», alors que les opportunistes politiques se sont mis soudain à pulluler dans un pays où il n'y a pas longtemps encore, les partis d'opposition ont surtout brillé par leur discrétion.
«Pour quelque chose » vaut mieux que « contre quelqu'un»
Que voit-on actuellement en Egypte ? Un pays livré à une profonde et grave instabilité sociopolitique où les militaires continuent néanmoins à apporter leur soutien au président Housni Moubarak. L'opposition égyptienne ? Ces événements auront surtout permis de dévoiler au reste du monde à quel point elle est disparate et incapable de constituer un bloc homogène qui puisse se substituer au régime qu'elle veut faire chuter. La volonté de tomber le président Moubarak est d'ailleurs le seul point commun entre les différents mouvements d'opposition égyptiens, un arc en ciel idéologique qui va des néo-Nassériens aux Frères musulmans en passant pas les libéraux et les progressistes.
Le vieux Raïss égyptien finira bien par renoncer au pouvoir, que ce soit maintenant ou dans huit mois, après les élections présidentielles prévues en ce délai. Mais l'Egypte sera-t-elle débarrassée pour autant de son élite politique décriée ou parlera-t-on à nouveau de «moubarakisme» sans Moubarak ?
Alors que les régimes de Benali et de Moubarak ont longtemps bénéficié du soutien inconditionnel des puissances occidentales, ces dernières n'ont pas hésité à les lâcher dès qu'il est devenu évident que leur pérennité avait été gravement érodée par leur impopularité.
Ces puissances occidentales, dont les services de renseignement scannent en permanence la situation sociopolitique des pays du monde arabe, en particulier depuis un certain 11 septembre 2001, viennent elles à peine de se rendre compte que ces régimes arabes aujourd'hui ébranlés qu'elles ont si longtemps soutenu ne sont pas démocratiques et que les économies de ces pays ont été mises en coupe réglée par quelques clans ? Bien sûr que non.
Les dirigeants politiques des puissances occidentales auraient-ils été pris par une grave crise de conscience envers les peuples arabes dont ils ont toujours soutenu les tyrans et veulent maintenant se racheter en appuyant les revendications démocratiques de ces peuples ? Sont-ils devenus prêts à respecter les choix politiques des peuples arabes exprimés librement ? Il est permis d'en douter quand des «personnalités» connues pour leurs liens avec les puissances occidentales sont brusquement poussées au devant de la scène politique comme des «solutions de rechange». On reprend les mêmes choix politiques que les régimes précédents, saupoudrés cette fois-ci de déclarations pompeuses sur la démocratie et la liberté. De nouvelles têtes, esthétiquement façonnée avec les dernières techniques de marketing politique, pour les mettre en œuvre. Et on recommence comme avant.
Les peuples arabes n'ont qu'à demander aux peuples des pays de l'ex-bloc soviétique ce que leur ont rapporté les révolutions dites colorées. La Révolution des Roses, en 2003, a rapporté aux Géorgiens Mikheil Saakachvili, qui les a mené à une cinglante défaite militaire contre la Russie, sans résoudre pour autant les problèmes socio-économiques pour lesquels il a été élu. Pas plus d'ailleurs que Viktor Iouchtchenko, porté au pouvoir par la Révolution Orange en Ukraine, en 2004, mais que les Ukrainiens se sont bien gardés d'élire à nouveau à la présidence l'année écoulée. Ils lui ont préféré Viktor Fedorovytch Ianoukovytch, celui là même qu'ils avaient chassé du pouvoir poussé par la vague «Orange»…
Des révolutions de couleurs… sans lendemain !
Au Moyen Orient, les «ingénieurs» des révolutions colorées ont révélé leurs limites conceptuelles. La Révolution du Cèdre, en 2005, au Liban, a eu l'effet d'un ballon troué. Le Hezbollah, qui a prouvé sa capacité de résilience, est non moins influent qu'avant alors que les promoteurs de la Révolution du Cèdre paraissent de plus en plus fragiles. La Révolution verte en Iran, en 2009, ne semble pas avoir réussi à ébranler le pouvoir des Ayatollahs et de leur protégé, le président Mahmoud Ahmadinejad.
Il a été question d'une Révolution pourpre en Irak sous occupation américaine, mais il n'est même pas sérieux d'en parler.
Il faut donc interpréter correctement le revirement soudain de ces puissances occidentales, concernant leurs relations avec les régimes arabes confrontés à de forts mouvements de contestation sociopolitique. Elles cherchent d'abord et avant tout à défendre leurs propres intérêts, ce qui est dans l'ordre naturel des choses.
Seulement, il n'est pas forcément dans l'ordre naturel des choses que les peuples arabes foncent têtes baissées quand il paraît évident que certaines parties, loin d'être bien attentionnées, agitent un chiffon rouge pour orienter la charge des manifestants dans le sens désiré.
Les récents événements en Tunisie et en Egypte ont aiguisé la conscience des Marocains de la stabilité sociopolitique et la sécurité que leur garantissent leur monarchie constitutionnelle et leur pluralisme politique.
Une révolution consiste à décrire une trajectoire en ellipse pour revenir à son point de départ, comme le fait chaque année la Terre autour du Soleil. Le terme «évolution» est le plus indiqué pour décrire la trajectoire que les Marocains veulent voir leur pays continuer à poursuivre. L'évolution se fait par étapes, non sans dégâts sociaux, mais certainement sans chaos et sans effusion de sang.
S'il y a des leçons à tirer par les Marocains des récents événements en Tunisie et en Egypte, c'est qu'ils se doivent de renforcer et d'immuniser leur système politique pluraliste en continuant à rejeter le concept de parti unique au pouvoir et en dynamisant le rôle des différents partis sur la scène politique nationale.
Tant que les Marocains peuvent exprimer leurs avis différents et défendre leurs intérêts divergents à travers les principaux acteurs de la scène politique que sont les partis, il n'y a aucune raison de craindre de séisme sociopolitique.
Libéralisme ? Socialisme de marché ? Centrisme ? Islamisme ? Toutes ces tendances sont représentées sur la scène politique nationale par des partis qui se réclament de ces courants idéologiques. Chacun est libre de penser ce qu'il veut et de l'exprimer librement, pourvu que ce ne soit pas des appels à la violence.
Ainsi sont libres et même invités à s'exprimer tous ceux qui ont quelque chose d'utile à dire, qui ont des solutions concrètes à proposer pour résoudre les problèmes socioéconomiques, tout aussi concrets pour les classes sociales les plus défavorisées.
S'il y a quelqu'un qui serait en possession d'un procédé miracle pour créer massivement des emplois et éliminer le chômage, d'une formule magique pour éradiquer la pauvreté et faire vivre tous les Marocains dans la prospérité, alors «mrahba», bienvenu, comme on dit en darija. Qu'il éclaire, béni soit-il, les Marocains de ses lumières, ils sont preneurs.
Sinon, les Marocains n'ont nullement besoin de se voir répéter par organes de presse étrangers interposés ce qu'ils savent pertinemment bien déjà, à savoir que leur pays est confronté à des obstacles et à des difficultés sur son chemin vers le développement, mais qu'il s'emploie d'ailleurs à circonscrire de manière résolue. Répéter des évidences, même avec un style fort élégant ou sur le ton de l'expertise académique, c'est comme enfoncer une porte ouverte, c'est dénudé de toute utilité. C'est même un peu démoralisant pour un peuple qui ne ménage pas quotidiennement ses efforts pour édifier un avenir meilleur.
Le Marocain, comme souligné auparavant, est à la fois revendicatif et très pragmatique. Il veut mieux vivre et ne se gêne pas pour le faire savoir, tout en étant parfaitement conscient que la stabilité sociopolitique de son pays est la branche sur laquelle il est assis.
Il n'est pas bête pour vouloir la scier.
Quand aux oiseaux de mauvais augure, il n'y a meilleure réponse à leur donner que de paraphraser le proverbe arabe. «Si vous n'avez pas honte, dîtes ce que vous voulez»!


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