L'exposition qui a eu lieu à la galerie Chaibia Tallal dans la mythique cité portugaise à El Jadida, a proposé une sélection des meilleures estampes ayant été produites lors des résidences d'artistes de l'Institut français de Tétouan, ainsi que des pièces réalisées dans le cadre de commandes pour la Galerie Delacroix à Tanger. C'est une exposition qui s'articulait autour d'une cinquantaine d'œuvres réalisées par des artistes principalement marocains et français et témoignant d'un dialogue ininterrompu, entre graveurs des deux rives de la Méditerranée. Quant au visiteur, il était invité à son tour à s'intéresser à la thématique du « reproductible ». Partant de la tradition ancestrale de la gravure, l'estampe sort du champ de la « pièce unique » pour aller vers des œuvres à plus large diffusion, sous forme de « multiples », aux caractéristiques techniques spécifiques : lithographie, eau-forte, aquatinte ... «En travaillant la matière, j'ai découvert que le papier, au lieu d'être un support de l'œuvre d'art, pouvait être l'œuvre d'art elle-même», révèle Tibari Kantour, l'un des artistes. Cette exposition, « De l'estampe au multiple » a offert la possibilité de découvrir ou de revoir un choix d'œuvres de Saâd Ben Cheffaj, Christiane Vielle, El Houssaïne Mimouni, Bouchaïb Maoual, Mustapha Yesfi, Terry Connor, Abdel Bassit Ben Dahman, Tibari Kantour, Bouchaïb Habbouli, Abdelkrim El Asfar, Abdelkrim Al Azhar... Elle avait un double objectif : Un intérêt purement technique d'abord, puisqu'elle a permet de renouer avec les techniques désormais historiques de l'estampe, comme le burin, la pointe sèche, l'eau-forte, l'aquatinte ; et un autre artistique, car l'œuvre d'art n'a de cesse que de faire surgir les outils et formes les plus aptes à laisser s'exprimer chaque individualité. Et, grâce au talent et aux techniques utilisés par les artistes, un mélange de puissance, de beauté ou encore d'énergie, se dégageait des œuvres exposées.