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Va-t-on écœurer le repreneur de Redal jusqu'à ce qu'il s'enfuit
Publié dans L'opinion le 02 - 03 - 2014

La gestion déléguée a pourtant donné ses preuves : Le Conseil de la ville saboterait-il le transfert de délégation du service de distribution d'eau et d'électricité et d'assainissement de la capitale
Cela fait maintenant un an que le groupe français Veolia a décidé de céder la totalité de ses activités au Maroc pour 370 millions d'Euros. Veolia, qui opère depuis 2002, par contrats de gestion délégués, dans la distribution de l'eau et de l'électricité et la gestion de l'assainissement, à travers ses filiales Redal à Rabat-Salé et Amendis, à Tanger et Tétouan, devrait laisser place au fonds d'investissement britannique Actis. Et ce, si ce fonds britannique, qui détient une capacité installée de 9.000 MW, un portefeuille client de quelques 2 millions de consommateurs d'énergie électrique et gère 5 milliards de dollars d'actifs dans des pays émergents, essentiellement dans les services collectifs, ne décide pas de tout laisser tomber en raison du retard accumulé dans l'obtention du feu vert des autorités délégantes de la Redal, alors que c'est déjà le cas pour les autorités de tutelle.
«Nous sommes entrain de laisser filer bêtement un solide repreneur des contrats de gestion délégués détenus par Veolia, alors que ce groupe britannique est capable d'injecter des fonds importants pour investir dans la construction d'infrastructures et la dotation en équipements. Huit mois qu'ont duré les travaux sur les considérations techniques avec nos ingénieurs de l'autorité de tutelle, c'est-à-dire le Ministère de l'intérieur, au cours desquels nous avons tout épluché avec les cadres du groupe gestionnaire. C'est fini depuis décembre de l'année dernière. Mais depuis lors, les gens attendent que les élus locaux du Conseil de la ville de Rabat donnent leur avis. Pour on ne sait quels petits calculs politiciens, le projet est retardé et les gens attendent toujours», explique, outré, un ancien fonctionnaire fin connaisseur du dossier. «De par mes anciennes responsabilités, je ne peux m'exprimer publiquement sans entraîner quelques gênes, mais je peux vous assurer que le faux débat sur l'échec de la gestion déléguée sert juste à noyer le poisson. Personne ne va faire croire aux habitants de Rabat et Salé que les choses n'ont pas profondément changé en matière de distribution de l'eau, de l'électricité et de la gestion de l'assainissement liquide depuis que c'est un gestionnaire délégué qui en assume la responsabilité. Je suis dans le secteur bien avant que ces activités ne soient concédées et j'ai pu, en tant que fonctionnaire ayant des compétences techniques, constater la différence».
Ancien cadre technique à la retraite, notre rbati courroucé tient à clarifier les choses: «Je ne défends pas les groupes délégataires, mais l'environnement dans la capitale et ma propre poche de citoyen marocain. Hélas, encore une fois, la politique politicienne risque de coûter au contribuable marocain beaucoup d'argent pour couvrir les bêtises d'un populisme politicien écoeurant. Quelques politiciens se plaisent à caresser les consommateurs dans le sens du poil en répétant à la presse qu'il faudrait une reprise de la gestion de la distribution de l'eau, de l'électricité et l'assainissement liquide par les communes. Pourquoi ne disent-ils pas aux gens ce que coûte chaque année aux citoyens la reprise par la Société de développement local de Rabat des activités de transport public urbain dans la capitale ? Depuis que le concessionnaire de Stareo a jeté l'éponge, le contribuable marocain verse chaque année d'importantes subventions à la société de développement local pour que l'activité de transport public urbain à Rabat ne s'arrête pas. Mais ça, les petits politiciens en mal de notoriété ou au service de sombres intérêts se gardent bien de le révéler aux gens. Je n'ai pas du tout envie de voir le même scénario se répéter avec la distribution de l'eau, de l'électricité et l'assainissement liquide. Si les groupes étrangers qui investissent chez nous ne sont pas satisfaits, ils vont tout simplement partir. Mais nous, les Marocains, nous allons payer à travers nos impôts les bêtises de quelques politiciens, outre le fait que la réputation de notre pays ne va pas manquer d'en souffrir auprès des investisseurs étrangers.
Bien sûr que les investisseurs étrangers cherchent à dégager des bénéfices, sinon pourquoi ils viendraient investir ? Il faut arrêter de mentir aux gens, l'essentiel dans ces contrats de gestion déléguée, c'est qu'il soit gagnant- gagnant. Nous en tant que citoyens, qu'est-ce qu'on veut ? Avoir de l'électricité, de l'eau et être branché au réseau d'assainissement ? On sait qu'il faudrait payer pour ça. Et si c'est trop cher et que les citoyens veulent que l'Etat subventionne les prix, c'est au gouvernement qu'il faudrait s'adresser, pas à un investisseur étranger venu au Maroc pour remplir un contrat et faire des bénéfices. L'investisseur étranger, dans le cas de figure le délégataire du service de distribution de l'eau et de l'électricité, on ne peut lui demander de compte qu'au niveau du respect des engagements pris par contrat. Un professionnel, ça coûte cher, mais c'est toujours moins cher que la gabegie des amateurs».
A ce niveau, il est vrai que les chiffres de la Redal que notre rbati féru de chiffres nous a rapporté parlent d'eux-mêmes.
De gros moyens privés pour de grandes réalisations publiques
L'accès à l'eau potable et à l'assainissement, enjeu essentiel à l'amélioration des conditions de vie des populations, fût une charge contractuelle que le délégataire se devait de relever. Or, le principal obstacle au raccordement au réseau est, bien sûr, le coût du branchement.
Aussi, en concertation avec l'autorité délégante, Redal a mis en place, dès 2003 à Rabat, un programme de branchements sociaux mettant en oeuvre des mécanismes financiers originaux. Le résultat est la réalisation de 49 703 branchements sociaux eau potable, dont ont bénéficié 230 000 personnes.
En matière de distribution de l'eau potable, l'objectif contractuel a aussi été largement dépassé. Le rendement du réseau est passé de 68%, en 2002, à 80%, en 2011, soit une amélioration de plus de 12 points. L'indice linéaire des pertes a reculé de quelque 25,5 m3/km/jouren 2002 à moins de 14 m3/km/jour, en 2011. Cette performance a permis, d'autre part, avec l'augmentation du volume de la capacité de stockage, de renforcer la sécurité d'approvisionnement en eau potable de la Wilaya de Rabat-Salé.
La réserve journalière en eau potable a progressé, en effet, de 26 heures, en 2002, à 30 heures, en 2011, et ce malgré une hausse des ventes de 34 %. Et ce grâce à la construction de six réservoirs d'eau potable, Loulada, Sala Al Jadida, Kariat, Lalla Zina Skhirat et Témara bas, qui ont été mis en service de 2002 à 2008, le volume de la réserve s'est renforcé d'une capacité de stockage de 75 500 m3, passant de 253 500 m3, en 2002, à 329 000 m3, en 2011. Le taux de desserte d'eau potable est passé de 81,3 %, en 2002, à presque 96%, en 2011, soit une augmentation de près de 15 points, correspondant à environ 580.000 habitants nouvellement branchés.
Afin de se conformer aux normes de qualité des eaux distribuées applicables au Maroc, Redal a procédé à la construction d'un nouveau laboratoire, conforme aux normes internationales les plus strictes, visant également à son accréditation. Fonctionnel depuis le mois d'octobre 2008, ce laboratoire effectue des analyses physico-chimiques et bactériologiques autant sur l'eau potable que les eaux usées et les eaux de baignade. Sur les 81 000 analyses qui y ont été réalisées, en 2011, sur les eaux potables, 4 non conformités seulement ont été relevées. Le nombre de non conformités constatées a subi une diminution très nette depuis 2002, due à une meilleure maîtrise de la qualité de l'eau.
Partant d'un niveau de 74,5%, en 2002, le taux de desserte en assainissement liquide a atteint la valeur de 89,8 %, en 2011, soit une augmentation de 15 points. Cela représente environ 570 000 habitants supplémentaires bénéficiant désormais de ce service. Mais l'assainissement, c'est également un effort annuel d'entretien et de curage des conduites du réseau d'évacuation. Dans les faits, ce sont, en moyenne, chaque année, 450 km de linéaires curés, le nombre des regards curés a augmenté de 70%, entre 2002 et 2011, et de 200% en ce qui concerne les grilles et avaloirs curés. Le programme de maintenance préventive et curative des réseaux d'assainissement a nécessité la mise en place d'une organisation spécifique avec des moyens et matériels renforcés pendant la période hivernale et la réalisation de travaux structurants pour éliminer les risques d'inondations et les points noirs.
Il a fallu, également, procéder au renouvellement, au renforcement et à l'extension des réseaux et des ouvrages de collecte des eaux pluviales, effort qui a exigé le lancement de chantiers importants, tels que celui des réseaux pluviaux de Skhirat et Témara. Globalement, la situation globale de la desserte en assainissement s'est nettement améliorée, puisque la quasi-totalité des quartiers est désormais équipée de réseaux. Il faut toutefois signaler que des besoins supplémentaires importants ont été constatés, alors que le programme de travaux programmés est toujours en cours d'exécution. C'est à ce genre de besoin que se ressent le besoin d'un repreneur de la Redal avec suffisamment de fonds pour financer la construction de nouveaux ouvrages et la réalisation de nouveaux travaux.
Ainsi, malgré de nombreuses difficultés, une part significative du système de dépollution est achevée. La station de traitement de Skhirat a été mise en service, l'émissaire en mer pour la zone de Rabat-Témara est opérationnel et les travaux de la station de pré-traitement de Rabat-Témara sont en cours. Sauf que les travaux de l'émissaire en mer et de la station de pré-traitement de Salé-Bouknadel restent encore à réaliser, du fait d'un obstacle d'ordre foncier. Globalement, à la fin de l'année 2011, le système d'interception de la rive gauche du Bouregreg a été accompli à 95%, avec la construction de cinq stations de pompage et 20 km de conduites. Quand à celui de la rive droite, composé de huit stations de pompage et 14 km d'intercepteurs à installer, les travaux sont terminés au quatre cinquième.
Des compétences marocaines et des fonds étrangers au service des Rbatis
Par ailleurs, une opération similaire à celle d'extension de l'accès à l'eau potable, dite de «généralisation de l'accès à l'électricité», a été menée au niveau des quartiers périphériques de la Wilaya. Elle a porté la réalisation de 42 600 branchements sociaux électricité, au profit de 200 000 personnes. Pour y parvenir, il a fallu forfaitiser le devis de branchement et accorder des facilités de paiement aux nouveaux clients. Cela a, toutefois, contribué à dynamiser de manière notable les demandes de raccordement au service.
Le taux de desserte en électricité est ainsi passé de 81,3%, en 2002, à 98,8%, en 2011, soit une progression exceptionnelle de 17,5 points. Ainsi la population desservie a-t-elle augmenté d'environ 650 000 habitants.
Le rendement des réseaux électriques dans la Wilaya de Rabat-Salé est passé de 85% en 2002 à 92,4% en 2011, soit une amélioration de 7,4 points en dix ans. Le contrat n'exigeait du concessionnaire délégué qu'une amélioration de 1,02 point. Les exigences contractuelles de rendements ont été dépassées depuis 2009. La puissance appelée est toujours restée inférieure à la puissance garantie, permettant ainsi de garantir des conditions de sécurité d'approvisionnement conformes aux standards internationaux.
«Et puis, que de gros mensonges diffusés au sein d'une opinion publique non avertie concernant le sujet de la fixation des tarifs. Il est totalement impossible pour le gestionnaire délégué, par disposition contractuelle, d'augmenter les tarifs sans l'autorisation des autorités déléguées et de tutelle», tient à souligner en fin de discussion notre retraité rbati toujours passionné par l'ingénierie de voirie.
Le groupe Veolia Environnement, qui est engagé dans un processus de restructuration et de désendettement, laisse donc la place de gestionnaire délégué de Redal au fonds d'investissement britannique Atis, si tout se déroule normalement. Mais pour assurer la continuité dans de bonnes conditions, un accord d'assistance technique de 3 ans a été signé entre les deux parties. La tâche du gestionnaire délégué de la Redal, assurée essentiellement par des cadres marocains, qui ont bénéficié d'un transfert de compétences, n'est, en effet, pas minime. La Wilaya de Rabat-Salé compte plus de 2,1 millions d'habitants, répartis sur 14 communes. 2,09 millions d'habitants de la Wilaya ont aujourd'hui accès à l'électricité, près de 2 millions à l'eau potable et plus de 1,8 million à l'assainissement. La Redal, ce sont également des activités qui génèrent 2 600 millions de Dhs de chiffre d'affaires annuel et emploient près de 1.700 personnes. Actuellement, 99% des habitants de la capitale sont desservis en électricité, 96% en eau potable et 90% en assainissement. Il y a une douzaine d'années seulement, la situation était loin d'être aussi satisfaisante.
En tant que consommateurs, on fait surtout attention aux montants des factures d'eau et d'électricité, mais on oublie souvent que ces commodités de la vie quotidienne ont exigé des investissements que l'opérateur va chercher logiquement à amortir et fructifier et des travaux d'entretien qui ont un coût qu'il faudrait bien supporter. Le fait est que l'on tente d'occulter le problème de pouvoir d'achat des citoyens derrière celui du coût de la vie.
Les politiciens ont bien le droit de mettre en place le système de contrôle qui leur convient. De la même manière, ils sont comptables de leurs manquements. Et laisser traîner en longueur le transfert de délégation du service de distribution d'eau et d'électricité et d'assainissement de la capitale pour des considérations occultes, risque d'avoir des retombées néfastes sur la gestion locale dans ces secteurs, donc sur l'intérêt public. Qu'ils assument donc leur pleine responsabilité.


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