La septième édition de l'indice Mo Ibrahim sur la gouvernance en Afrique (IIAG), qui, depuis 2007, mesure les progrès de la gouvernance africaine, vient de classer le Maroc 16ème (57,6 sur 100) sur une liste de 54 pays. En 2014, le Royaume a été rangé 14ème, soit deux places perdues. Ce score est supérieur aussi bien à la moyenne africaine qu'à la moyenne régionale pour l'Afrique du Nord, ce qui place le Maroc 2ème dans la région derrière la Tunisie. Pour évaluer l'état de gouvernance sur le continent, l'indice Ibrahim s'appuie sur 93 critères regroupés en quatre grandes catégories : la sécurité, l'Etat de droit, les droits de l'Homme, le développement durable et humain. L'indice 2015 souligne que seulement six pays ont enregistré des progrès dans chacune de ses quatre catégories. Il s'agit du Maroc, du Sénégal, de la Côte d'Ivoire, du Zimbabwe et de la Somalie. « Le Maroc est l'un des seuls six pays qui a pu montrer une amélioration dans les quatre critères de l'Indice Mo Ibrahim », souligne la Fondation Mo Ibrahim. Sur trois des quatre critères retenus, le Royaume est bien classé. Il est en effet 3ème en matière de développement économique durable, 12ème au niveau du développement humain et 18ème en termes de Sécurité et État de droits. En revanche, les performances du Maroc sont une nouvelle fois plombées par les Droits de l'Homme (42ème). « Je sais que cela va surprendre, commente Nathalie Delapalme ; mais parmi les pays qui améliorent le plus leur gouvernance globale, on trouve la Tunisie, le Maroc, Madagascar, le Togo et le Zimbabwe ». Le classement des 54 pays analysés demeure inchangé. On y trouve les mêmes premiers de la classe : Maurice, Cap Vert, Botswana, Afrique du Sud, Namibie, Seychelles, Ghana, Tunisie, Sénégal, Lesotho. « C'est un signal d'alarme pour chacun d'entre nous. Seules des améliorations partagées et durables dans chacun des domaines de gouvernance assureront aux Africains l'avenir qu'ils méritent et exigent », commente Mo Ibrahim lors de la présentation récemment de l'étude à Londres. « Il est remarquable que cinq des dix États de tête voient leurs performances reculer notamment en raison de l'environnement des affaires car leur solidité bancaire et leurs procédures douanières se dégradent, poursuit Nathalie Delapalme, directrice exécutive de la Fondation Mo Ibrahim. Le développement humain continue à progresser tiré par la santé ; toutefois, il y a un souci du côté de l'éducation qui s'améliore en qualité, mais qui débouche toujours difficilement sur un emploi ». Au bas du tableau, on trouve toujours la Guinée Bissau, la Guinée Équatoriale, la Libye, la République démocratique du Congo (RDC), le Tchad, l'Érythrée, le Soudan, la République centrafricaine, le Sud Soudan et la Somalie qui ferme la marche. Créée en 2006, la Fondation Mo Ibrahim est une Fondation africaine. Elle a été établi avec un objectif clair - de mettre la gouvernance au centre de toute conversation sur le développement africain.