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Rapport éloquent du Réseau des Centres Annajda d'aide pour femmes victimes de violence: 11.337 cas de violence signalés, du 20 novembre 2015 au 20 novembre 2016: 96,34% des victimes sont des femmes et 3,65% sont des hommes
Publié dans L'opinion le 14 - 12 - 2016

En marge de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, dont les manifestations s'étalent du 25 novembre jusqu'au 10 décembre, Journée internationale des Droits de l'Homme, L'Opinion a contacté Mme Fatima Maghnaoui, Directrice du Centre Annajda de Rabat, pour plus de précisions sur le rapport annuel du réseau des différents centres Annajda d'accueil et d'hébergement des femmes victimes de violence, dépendant de l'Union de l'action féminine.
A mentionner que cette année, même si le rapport parle d'un faible taux d'agressions sexuelles ou viols, les centres ont relevé plusieurs cas de femmes qui ont refusé de témoigner ou de parler par crainte, par honte ou parce que la famille le leur interdit. D'autant plus que le centre Annajda a reçu plusieurs plaintes de filles qui ont été kidnappées, violées et séquestrées par des agresseurs en voitures de luxe. Seules quatre des 16 filles victimes de viol ont porté plainte, l'une d'elles s'est suicidée au mois d'octobre. Aux dernières nouvelles, deux des agresseurs ont été arrêtés par la police. Mais le plus à craindre dans ce dossier de violence n'est autre que l'impunité des auteurs de violence, ce qui pousse encore plus les victimes à s'abstenir de toute plainte, faute d'outil adéquat de protection qui n'est autre que ce projet de loi, sujet à polémique, en instance au Conseil de Gouvernement, depuis déjà trois mandats ministériels. A noter que, à ce dernier mandat, l'approche de Droits humains et du genre n'ont pas été pris en compte dans l'élaboration de la dernière mouture, les propositions de la société civile en ont été écartés, ce qui a poussé, faute de volonté politique, à une stagnation qui promet de s'éterniser.
Toutes les données collectées émanent des cas de femmes et de filles victimes de violences qui accèdent aux centres Annajda de Rabat, Casablanca, Kénitra, Fès, Meknès, Larache, Tanger, Tétouan, Settat, Khouribga, Bejjaad, Marrakech, Safi, Agadir, Errachidia et Dakhla. Ces associations font l'accueil, l'écoute, l'appui, l'orientation juridique des victimes de violence, mais aussi le recueil, l'étude et l'analyse des données, l'élaboration de rapports réguliers périodiques et annuels... En plus d'autres services tels que la sensibilisation, la conscientisation et le renforcement des compétences à travers des programmes de formation ciblés aux femmes victimes de violence bénéficiaires des services des centres. Outre l'appui juridique, psychologique, médical, social et même l'hébergement des femmes et de leurs enfants, dans certains cas quand, c'est possible. Car ce fléau se répercute aussi bien sur les femmes victimes de violences que sur toute la famille, voire la société. Toutes les données reflètent l'ampleur de ce que peuvent subir ces femmes violentées qui ont brisé le tabou à la recherche d'une issue.
Le réseau des centres d'accueil et d'hébergement Annajda ont accueilli 11.337 cas de violence dans une période d'un an, du 20 novembre 2015 au 20 novembre 2016, 96,34% des cas sont des femmes et 3,65% sont des hommes. Sans parler des communications téléphoniques journalières, qui atteignent parfois 5 appels par jour.
57,25 % des victimes viennent de régions urbaines, 19,34% du périurbain et 23,40% du monde rural.
Les femmes de moins de 18 ans représentent 4,18%. La tranche d'âge de 29 à 39 ans est la plus représentative avec 33,49 % suivie des 18-28 : 22,37% puis 40-50 ans : 21,18%, 51-61 : 11,67% et plus de 61 ans : 7,11%.
La représentativité des femmes analphabètes reste la plus flagrante dépassant le tiers : 32,15%. Les femmes qui ont le niveau d'enseignement primaire représentent 25,35%, celles du collège 24,74%, le niveau secondaire : 11,36 et l'universitaire : 4,70%.
S'agissant de la vie active de ces femmes, 43,08% sont femmes au foyer, 20, 03% sont des employées, 18,5% travaillent dans le secteur privé, 13,47% chôment, 4,49% sont des fonctionnaires, 3,63% sont des élèves et des étudiantes et 1,21% sont des retraitées.
En conclusion, 60% de ces femmes ont moins de 39 ans, ont un niveau scolaire bas avec plus de la moitié analphabètes ou du primaire. En plus, leur niveau socioéconomique est très bas, compte tenu du nombre de femmes au foyer et de femmes chômeurs. Les femmes qui ont un poste stable ne dépassent pas le quart des femmes qui ont accès aux centres d'accueil et d'hébergement.
Répartition de la violence : la violence psychique est vécue à 100% par toutes les femmes. La violence économique représente 37,44%, la violence physique : 31,61%, la violence juridique : 23,52% et la violence sexuelle : 7,41%.
82,35% des auteurs de violence physique sont les maris. Les voisins représentent 5,88% des auteurs de violence physique. 3,92% la subissent au niveau des écoles et du lieu de travail.
Pour ce qui est des auteurs de violence, les 40-50 ans sont les plus représentés avec 32,47%, 23,11% pour les 51-61 ans, 19,65% pour les 29-39 ans, 15,38% non identifiés, 6,83% ont plus de 61 ans et 2,56% ont entre 18 et 28 ans. Le rapport parle aussi du niveau d'instruction : 32,4% sont analphabètes, 23,66% ont le niveau primaire, 16,70 le collège, 12,47% le secondaire, 5,25% l'universitaire.
34,59% des auteurs de violence exercent une profession libérale, 31,43% sont des employés, 14,50% sont des chômeurs, 9,96% sont des fonctionnaires et 6,58% sont en retraite.
La relation avec la femme est pour la plupart matrimoniale : 71%, voisinage : 6,55%, famille du conjoint : 6,55%, l'ex mari (divorcé) : 5,73%, la famille : 3,27%, fiancé ou ami : 2,45%, collègue ou directeur hiérarchique : 2,45%.
Ces données marquent les mêmes conditions de vie et d'instruction autant pour les auteurs que pour les victimes auxquels s'ajoutent les aléas de la vie, des addictions telles que la drogue, l'alcoolisme ou les jeux de hasard, ou de violences qu'ils ont eux-mêmes vécu pendant l'enfance.
En conclusion, la précarité et la pauvreté, la discrimination, le chômage, sont autant de facteurs qui induisent la violence physique et attisent les disputes qui peuvent aller de propos verbaux, de coups et blessures aux brûlures et jusqu'aux meurtres. Certains cas de viol, d'inceste, de (pousser à la) prostitution, de harcèlement sexuel ont été répertoriés. La violence juridique est incarnée par le refus d'enregistrer les enfants à l'état civil, le refus d'authentification de l'acte de mariage, la hadana, la permission à la fille l'accès à l'école, donc la scolarisation, le travail de la femme. La violence économique est également palpable, comme ne pas subvenir aux besoins de la femme et des enfants ou de s'octroyer le salaire ou les biens de sa femme.
Toujours est-il que, comme relevé par Mme Maghnaoui, l'impunité des auteurs de violence est le grand fléau, ce qui décourage les femmes victimes à porter plainte et ils récidivent. La sanction des agresseurs est donc primordiale. C'est pour cela que l'on revendique une loi globale qui assure la prévention, la protection, la prise en charge et la sanction des agresseurs. Une loi basée sur le genre et les Droits humains.
ONU femmes, pour qui la violence à l'encontre des femmes est une violation des Droits de l'Homme, avait prévu 16 jours de sensibilisation et d'activisme contre ce fléau à mille facettes et qui prend de plus en plus d'ampleur.


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