Des journalistes et experts en média, participant samedi à une table ronde organisé dans le cadre du Salon international de Tanger des Livres et des Arts (SIT), ont relevé le rôle important que doivent jouer les médias pour informer et sensibiliser le public aux questions liées à l'environnement. Les intervenants qui ont souligné le foisonnement des outils d'information et des médias, qui permet à une plus grande audience d'accéder à l'information, ont, néanmoins, noté que la tendance marquée vers le sensationnel et un traitement superficiel de l'information ne permet pas la promotion du débat d'idées autour des questions essentielles pour la planète. Aujourd'hui, l'individu moyen consacre 3 à 4 heures par jour à la consommation des médias, tendance confortée par l'ouverture de l'espace audio-visuel et l'essor d'internet, a fait remarquer M. Mostapha Mellouk, professionnel de l'audiovisuel et ex-directeur général de Médi1 Sat. Les médias sont donc à même de jouer un rôle important dans la sensibilisation aux enjeux écologiques et l'avenir de l'environnement, a-t-il indiqué, estimant que l'action des médias doit être accompagnée d'un engagement réel des décideurs et d'actions sur le terrain. Le journaliste et professeur universitaire M. Fahd Yata a, pour sa part, évoqué la situation de la presse écrite par rapport à l'essor des nouveaux moyens de communication et d'information, plaidant pour une information de proximité qui s'intéresse aux sujets qui concernent de près les citoyens. Il a, dans ce sens, déploré que les questions de l'environnement ne suscitent que peu d'intérêt chez la presse écrite, trop attachée aux sujets de divertissement et aux divers. Abondant dans le même sens, M. Jamal Eddine Naji, journaliste, universitaire et expert international en sciences de l'information et de la communication, a mis l'accent sur la prédominance du fait divers et du sensationnel dans l'offre médiatique, aux dépens de l'information objective et du débat constructif portant sur les vrais problèmes de la société et de l'environnement. Il a, par ailleurs, relevé l'inégalité entre le Nord et le Sud en matière d'échange médiatique, précisant que la plupart des actualités du Nord s'imposent comme des évènements mondiaux, y compris au Sud, alors que cette région suscite rarement l'intérêt des médias du Nord. M. Naji a, dans ce cadre, appelé à promouvoir un échange plus équitable notamment entre les deux rives de la Méditerranée, et à traiter les grandes questions, comme celles de l'environnement, en partant du fait local, plus proche des citoyens. La coopération entre les médias des deux rives de la Méditerranée a également été soulignée par M. Henri Dumolié, vice-président du Centre international de coopération culturelle, qui a plaidé pour une réflexion commune sur les sujets d'intérêt global. Pour lui, les médias doivent suivre et rendre public le dialogue des professionnels et des décideurs sur les questions de l'environnement et du développement durable, contribuant ainsi à responsabiliser les gens.