Lors du Conseil des ministres qu'il a présidé, l ce lundi depuis le Palais Royal de Rabat, S.M. le Roi Mohammed VI a donné une nouvelle impulsion à la politique étrangère du Royaume en nommant dix nouveaux ambassadeurs, répartis sur quatre continents et choisis avec une précision qui en dit long sur la stratégie d'ouverture et de rayonnement diplomatique du Maroc. Loin d'être une simple formalité protocolaire, cette vague de nominations s'inscrit dans une vision stratégique cohérente : celle d'un Maroc résolument tourné vers le monde, qui entend diversifier ses alliances, renforcer ses partenariats économiques, politiques et sécuritaires, et affirmer sa voix sur les scènes régionales et internationales. Le communiqué officiel diffusé par le Palais Royal parle d'une « détermination du souverain à consolider les partenariats stratégiques du Royaume », un engagement que le Roi n'a cessé de réaffirmer depuis plusieurs années, notamment en Afrique, en Asie et auprès de partenaires émergents. Premier constat : l'Afrique reste au cœur de la stratégie diplomatique marocaine. Cinq des dix ambassadeurs désignés sont envoyés sur le continent. Youssef Imani rejoint l'Ethiopie, siège de l'Union africaine, où le Maroc, après son retour en 2017, continue de déployer une diplomatie active pour défendre ses intérêts et asseoir son influence panafricaine. Au sud du Sahara, Rabat mise sur des pays lusophones souvent négligés par les grandes puissances. Mohamed Salah Babana Alaoui part pour la Guinée-Bissau, tandis que Sidi Mohamed Biadillah est nommé au Mozambique. Deux pays qui occupent une place croissante dans la diplomatie économique marocaine, notamment dans les secteurs agricole, énergétique et des infrastructures. La Zambie n'est pas en reste, avec la nomination de Khalid Afkir. Ce pays, pivot de l'Afrique australe, est un partenaire stratégique pour le Maroc dans sa politique de coopération sud-sud. À Kigali, Nezha Alaoui M'Hamdi devra consolider le rapprochement amorcé entre Rabat et le Rwanda, pays dont la trajectoire économique inspire nombre d'Etats africains. Une diplomatie multiscalaire : du monde arabe à l'Asie émergente SM le Roi Mohammed VI ne néglige pas le monde arabe. Le choix d'El Hassan Lasri comme ambassadeur en Irak intervient à un moment où Rabat cherche à redonner du souffle à ses relations avec Bagdad, dans un contexte géopolitique complexe mais porteur d'opportunités économiques et sécuritaires. En Europe, le Maroc conforte sa présence à Varsovie, en Pologne, avec la nomination de Redouane Adghoghi. Ce choix illustre la volonté du Royaume de renforcer ses liens avec les pays d'Europe centrale, une région stratégique au sein de l'Union européenne, notamment en matière énergétique et de sécurité. Mais c'est en Asie que le Maroc affiche ses ambitions les plus discrètes, mais non moins stratégiques. La nomination de Nadia El Hnot aux Philippines et de Meryem Naji au Vietnam témoigne d'une ouverture vers l'Asie du Sud-Est, un espace économique dynamique où le Maroc cherche à s'ancrer durablement. Avec Amine Chabi envoyé au Pakistan, Rabat vise également à élargir son spectre en Asie centrale et du Sud, une région clé dans les équilibres géopolitiques globaux. Ces nominations confirment la place centrale que SM le Roi Mohammed VI accorde à la diplomatie dans le modèle de développement du Royaume. Depuis plus de deux décennies, le souverain a fait de la diversification des partenariats internationaux une priorité stratégique, rompant avec une diplomatie autrefois perçue comme trop eurocentrée. Loin d'être de simples figures de représentation, ces ambassadeurs sont les instruments d'une diplomatie de terrain, économique, culturelle et politique, au service des intérêts nationaux du Maroc. Leurs profils, choisis avec soin, devront porter la voix du Royaume dans des capitales souvent éloignées des projecteurs, mais essentielles dans les nouvelles géographies du pouvoir mondial.