L'ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné à 15 ans de prison pour corruption. La justice l'a reconnu coupable d'enrichissement illicite et de blanchiment d'argent, mettant en lumière un vaste système de détournement de fonds publics. Un nouveau chapitre s'ouvre dans l'affaire judiciaire qui secoue la classe politique mauritanienne. L'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné mercredi 14 mai 2025 à 15 ans de prison ferme par la cour d'appel de Nouakchott. Cette décision alourdit la peine initiale de cinq ans prononcée en décembre 2023, dans un dossier emblématique de corruption à grande échelle. La cour a retenu contre lui des chefs d'accusation lourds : abus de pouvoir, enrichissement illicite et blanchiment d'argent. Entre 2008 et 2019, période durant laquelle il a dirigé le pays, Ould Abdel Aziz aurait détourné d'importantes sommes d'argent public en usant de son influence pour alimenter un réseau opaque de sociétés écran et de comptes bancaires offshore. Les enquêteurs estiment que l'ancien chef de l'Etat aurait amassé une fortune de plusieurs dizaines de millions de dollars, notamment à travers des opérations immobilières et commerciales douteuses. Lire aussi : Le CESE alerte sur le sous-financement de l'agriculture familiale Ce verdict intervient au terme d'un procès en appel ouvert en novembre 2024 et clos fin avril 2025. Le ministère public avait requis une peine de 20 ans, dénonçant l'ampleur du préjudice subi par l'Etat mauritanien et la gravité des faits reprochés à l'accusé. Mohamed Ould Abdel Aziz, qui est en détention depuis janvier 2023, n'était pas seul sur le banc des accusés. Une dizaine de hauts responsables, parmi lesquels deux anciens premiers ministres, ont également été poursuivis dans le cadre du même dossier, illustrant la profondeur du système mis en place sous son régime. Cette condamnation marque un tournant pour la justice mauritanienne, qui semble vouloir envoyer un signal fort en matière de lutte contre la corruption et l'impunité. Elle pourrait également redéfinir les contours de la vie politique nationale, en ébranlant davantage les anciens réseaux de pouvoir et en renforçant les exigences de transparence dans la gouvernance du pays.