L'ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, est libre. Les autorités ont levé les mesures de contrôle judiciaire auxquelles il était soumis, depuis juin 2021. Dans le sillage de cette décision, l'ex-chef d'Etat (2008-2019), est sorti, dans la nuit du mercredi au jeudi, pour saluer ses fidèles, rassemblés devant son domicile à Nouakchott, juste après le départ des policiers qui le quadrillaient, indique un média local. Pour rappel, la justice mauritanienne avait imposé un contrôle judiciaire strict à Ould Abdel Aziz, lui enjoignant de rester chez lui et de ne recevoir que son avocat ou un membre de sa famille. L'ancien président avait été en prison de juin 2021 à janvier 2022. Il a été relâché pour des «raisons de santé». Longtemps considéré comme l'homme fort au pays, avant même qu'il ne destitue le président civil, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi (2007-2008) par un coup d'Etat. Ce n'est qu'après avoir passé le témoin à son «frère d'arme» Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani que les ennuis ont commencé. Après le rapport d'une commission parlementaire sur les dix années de sa présidence, il est poursuivi pour «corruption, blanchiment d'argent, enrichissement illicite, dilapidation de biens publics, octroi d'avantages indus et obstruction au déroulement de la justice». Des accusations que l'ex-président a toujours niées, criant au «règlement de comptes». Après la levée des mesures de contrôle judiciaire, Mohamed Ould Abdel Aziz pourrait se rendre en France afin d'y passer un contrôle médical, annonce l'hebdomadaire Jeune Afrique. Ses conseillers assurent qu'il rentera au pays après son séjour français. Pour rappel, en décembre 2021, l'ex-chef d'Etat avait lancé une OPA réussie sur une petite formation de gauche, le Parti Unioniste démocratique socialiste, créée par un ancien sous-officier de l'armée mauritanienne juste après sa sortie de prison.