À la faveur d'une rencontre marquée par un esprit de coopération et de partage d'expertise, le ministre éthiopien de l'Agriculture, Girma Amente, a reçu cette semaine, à Addis-Abeba, une délégation du groupe marocain OCP (Office chérifien des phosphates). Cet échange de haut niveau illustre la dynamique de la coopération Sud-Sud et la volonté des deux pays de renforcer leurs liens dans un secteur clé : l'agriculture. Le communiqué du ministère éthiopien précise que les discussions ont porté sur l'optimisation de l'approvisionnement en fertilisants, la mise en place de dispositifs techniques pour améliorer la productivité des sols et la consolidation d'un partenariat durable et mutuellement bénéfique. L'enjeu est de taille pour l'Ethiopie, dont l'agriculture constitue un pilier économique majeur, mais qui reste confrontée aux défis du climat, de l'urbanisation croissante et de la sécurité alimentaire. La délégation marocaine, composée notamment de cadres de la filiale OCP Africa, a présenté les initiatives pionnières mises en œuvre sur le continent. OCP Africa s'est imposée comme un catalyseur du développement agricole africain, en misant sur une approche intégrée : accompagnement des petits exploitants, modernisation des techniques culturales, analyses précises des sols et distribution d'engrais adaptés aux spécificités locales. Ces actions visent à valoriser la fertilité des terres africaines et à améliorer les rendements, tout en respectant les impératifs environnementaux. Lire aussi : OCP et SACE scellent un accord de financement vert de 365 M€ Le groupe OCP, dont l'Etat marocain détient la majorité, tire sa force de ses immenses réserves de phosphate naturel, les premières au monde. Mais au-delà de cette richesse minérale, c'est la vision portée par le groupe qui retient l'attention : celle d'une agriculture africaine plus résiliente, plus autonome et plus compétitive. Cette ambition s'inscrit pleinement dans les Objectifs de développement durable (ODD) et résonne avec les aspirations des économies africaines à s'affranchir de la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. La visite de la délégation à Addis-Abeba s'inscrit aussi dans un contexte de redéfinition des partenariats au sein du continent. La coopération Sud-Sud, que le Maroc promeut activement, constitue un levier puissant pour mutualiser les savoir-faire, partager les technologies et impulser une dynamique de croissance inclusive. Pour l'Ethiopie, cet engagement marocain apporte un soutien technique et logistique précieux, qui complète ses propres efforts de modernisation agricole. Au-delà des enjeux techniques et commerciaux, cette rencontre incarne une convergence stratégique. Elle témoigne d'une vision partagée où l'agriculture devient le moteur d'une souveraineté alimentaire renforcée et le socle d'un développement durable. À l'heure où l'Afrique est appelée à relever les défis conjoints de la croissance démographique et du changement climatique, l'initiative du groupe OCP et l'ouverture éthiopienne au partenariat témoignent d'un engagement concret en faveur d'une prospérité collective. La coopération Sud-Sud, réaffirmée lors de cet entretien, n'est donc plus un simple concept diplomatique : elle prend forme dans les champs, dans les engrais, et dans les échanges entre experts et ministres. Elle ouvre la voie à une transformation agricole capable de nourrir les populations et de consolider la résilience des économies africaines face aux crises systémiques. À l'évidence, la rencontre d'Addis-Abeba augure d'une ère nouvelle pour la coopération maroco-éthiopienne et, plus largement, pour l'essor agricole du continent.