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S.M. le Roi Mohammed VI et Casablanca : un quart de siècle d'une relation singulière
Publié dans Maroc Diplomatique le 16 - 09 - 2025

Depuis son intronisation, le souverain a fait de la capitale économique une vitrine de son règne, à travers de grands projets urbains, économiques, sociaux et culturels.
À peine intronisé, le 23 juillet 1999, S.M. le Roi Mohammed VI choisit Casablanca pour sa première grande apparition publique. Le discours prononcé le 12 octobre de la même année, devant les responsables et élus locaux, constitue un jalon fondateur. Pour la première fois, S.M. le Roi expose le « concept d'autorité », définissant la fonction des représentants de l'Etat comme un service rendu aux citoyens plutôt qu'un pouvoir exercé sur eux. Ce message, largement perçu comme une rupture avec les pratiques du passé, ancre Casablanca comme la scène inaugurale d'une gouvernance nouvelle.
Au cours de ces premières années, les Interventions Royales se concentrent sur les infrastructures sociales et économiques. L'aménagement de la Corniche et la modernisation des espaces publics, la création des premiers centres de santé et de formation professionnelle ainsi que l'impulsion donnée aux programmes de logement social destinés à résorber les bidonvilles traduisent une volonté de modernisation rapide. Casablanca, métropole en proie à une forte pression démographique, oscille alors entre le risque du chaos urbain et l'espérance d'une transformation accélérée.
La décennie suivante marque un tournant décisif. Les années 2000 et le début des années 2010 sont marqués par une accélération des chantiers structurants. En 2009, l'inauguration du tramway reliant Sidi Moumen à Aïn Diab symbolise une nouvelle ère de mobilité urbaine et contribue à redessiner l'image de la ville. L'année suivante, l'ouverture de la deuxième autoroute Casablanca–Rabat fluidifie la liaison entre la capitale économique et la capitale politique. Parallèlement, le développement de l'aéroport Mohammed V avec un nouveau terminal renforce le rôle de Casablanca comme hub aérien régional. Ces avancées s'accompagnent d'un effort notable dans le domaine de l'assainissement, avec la construction d'une station d'épuration destinée à améliorer les conditions sanitaires et environnementales.
Lire aussi : Discours du Trône 2025 : SM le Roi Mohammed VI dessine un projet de société ambitieux pour un Maroc moderne et prospère
Dans le même temps, Casablanca prend une dimension culturelle renouvelée. La rénovation du Théâtre Mohammed V et l'essor d'initiatives artistiques, soutenus par la Présence Royale, confèrent à la ville une vitalité qui dépasse la seule sphère économique. La capitale économique commence alors à s'affirmer comme un centre culturel et symbolique du royaume.
À partir de 2015, l'ambition se déplace vers la transformation de Casablanca en une métropole aux standards internationaux. L'extension du tramway, l'aménagement du littoral de Dar Bouazza et la modernisation de la Corniche d'Aïn Diab témoignent de cette volonté de hisser la ville au rang des grandes capitales mondiales. La création de centres hospitaliers et universitaires illustre l'importance accordée à la santé et à la formation, tandis que la modernisation de la gare Casa-Voyageurs, connectée à la ligne à grande vitesse Tanger–Casablanca inaugurée en 2018, confirme cette dynamique. À travers ces projets, la métropole se rapproche de l'image d'une « ville globale », où la mobilité, l'architecture et les infrastructures traduisent une modernité assumée. La présence royale, régulière et soutenue, rythme l'avancement de ces chantiers et incarne une gouvernance qui articule croissance économique et transformation urbaine.
La période 2020–2025, marquée par la pandémie de Covid-19, redéfinit les priorités. Casablanca devient un centre de la relance économique et des projets structurants. L'extension du tramway et le déploiement de lignes de bus en site propre poursuivent la modernisation des transports. L'accélération des projets hospitaliers et sociaux renforce la résilience sanitaire, tandis que l'aménagement des grands boulevards et des espaces publics traduit une attention particulière portée aux quartiers périphériques.
Mais c'est dans le domaine sportif que la métropole prend une dimension inédite. La victoire de la candidature marocaine pour l'organisation de la Coupe du monde 2030, en partenariat avec l'Espagne et le Portugal, place Casablanca au cœur des ambitions internationales. S.M. le Roi suit personnellement la construction du Grand Stade Hassan II à Benslimane, d'une capacité de 115 000 places, ainsi que la rénovation du stade Mohammed V. Ces projets s'inscrivent dans une logique claire : inscrire le Maroc dans le cercle des pays capables d'accueillir les plus grands événements sportifs mondiaux.
Le Discours Royal du 30 juillet 2025 vient donner un cadre idéologique à ces transformations. En appelant à « réduire la fracture et combattre la vision d'un Maroc à deux vitesses », S.M. le Roi Mohammed VI souligne que Casablanca doit incarner à la fois vitrine de modernité et espace d'inclusion sociale. La capitale économique devient ainsi un terrain d'expérimentation pour une vision nationale de développement équilibré.
De 1999 à 2025, la relation entre S.M. le Roi Mohammed VI et Casablanca illustre la trajectoire du Maroc contemporain. Chaque décennie a vu naître des projets transformateurs : le logement social, la santé et la Corniche dans les années 2000 ; le tramway, les autoroutes, l'aéroport et les chantiers d'assainissement dans les années 2010 ; la LGV, les projets hospitaliers, le réaménagement du littoral et les grands stades dans les années 2020.
Cette continuité témoigne d'un choix politique clair : faire de Casablanca la métropole par excellence, moteur économique et vitrine internationale. Mais elle met aussi en lumière les tensions persistantes, car la ville demeure confrontée à la pauvreté urbaine, aux inégalités sociales et aux défis environnementaux. Sous le regard constant de S.M. le Roi, Casablanca apparaît à la fois comme laboratoire du développement marocain et miroir de ses contradictions. En 2030, lorsque la planète aura les yeux tournés vers elle, la question centrale restera entière : la métropole sera-t-elle le symbole d'un Maroc moderne et inclusif, ou la démonstration des limites d'un développement à deux vitesses ?


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