Une délégation parlementaire italienne salue la dynamique de développement à Laâyoune-Sakia El Hamra    Vers un Maroc sans charbon en 2040, sous condition de financement international    Ligue 1 : Doublé de Hakimi contre Brest    LDC : Les FAR déroulent face à Horoya et filent vers la phase de groupes    Marathon de Casablanca. De grands athlètes mondiaux prennent part à la 16e édition    La Fairmont Golf Cup revient à Marrakech pour une nouvelle édition    Tanger: Plus de 400 MDH pour la réduction des disparités territoriales et sociales    Les 500 Global 2025: Tanger-Tétouan-Al Hoceima pèse 15 % de l'économie nationale    Le Maroc se hisse parmi les trois premiers exportateurs de pastèques du MENA, avec un prix record de 962 dollars la tonne    Argentine : Le président Milei ouvre le marché des changes aux Américains    Cybercriminalité: Le Maroc signe le Traité de l'ONU à Hanoï    Nasser Bourita et Cho Hyun réaffirment la volonté du Maroc et de la Corée du Sud d'élargir leur partenariat économique et diplomatique    Sahara : Antonio Guterres met en avant la coopération exemplaire du Maroc avec la Minurso    Agadir: Réception de 70 nouveaux autobus de transport urbain    Maroc : arrestation à Casablanca d'un ressortissant russe recherché par Interpol pour terrorisme    À El Kelâa des Sraghna, la police saisit 2 040 comprimés psychotropes et arrête deux trafiquants présumés    Bien boire, bien manger... et se marrer!    Une plateforme électronique pour faciliter l'intégration des Marocains d'Allemagne    Agadir: Installation de Nabil Hamina, nouveau président de l'Université Ibn Zohr    Essaouira : le Festival des Andalousies Atlantiques fête son 20ème anniversaire    Sahara : L'Algérie critique le lobbying de la France et des Emirats arabes unis à l'ONU    Droits humains et électoraux : Amina Bouayach reçoit l'Ordre du mérite 2025 à Madrid    Morocco's Atlas Lionesses fall to Scotland 2-1 in Casablanca friendly    Sahara: Argelia critica el cabildeo de Francia y Emiratos Árabes Unidos en la ONU    Marsa Maroc y CMA Terminals desarrollarán terminal de contenedores en Nador West Med    CAN Maroc 2025 : Lancement des offres d'hospitalité et de la 2e phase de vente des billets    Maroc - Algérie : Les chances de la Pax Americana [INTEGRAL]    CCAF / Aujourd'hui, Stade Tunisien vs OCS : Horaire ? Chaîne ?    Match test : Les Lionnes s'inclinent face à l'Ecosse    SM le Roi adresse un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de feu Mohamed Razin    Scandale politique en Algérie : la fuite d'un sénateur vers l'Espagne, signe d'un régime à bout de souffle ?    Inauguration de l'Organisation internationale de la médiation à Hong Kong pour renforcer le droit international    La police espagnole retrouve le tableau de Picasso disparu lors d'un transfert    La position du Kenya sur le Sahara balise la voie à une coopération maritime renforcée    Port Nador West : Marsa Maroc et CMA CGM scellent un accord    Le Maroc et le Kenya approfondissent leur coopération maritime et logistique, Rabat soutient la candidature de Nairobi au Conseil de l'OMI    Coupe du monde féminine U17 : La sélection nationale progresse au fil des matchs    Médiateur du Royaume: L'accès à la plateforme MARFI9I ouvert aux usagers du «Pass Jeunes»    Energie : le pétrole bondit après les sanctions américaines sur deux groupes pétroliers russes    Domaine privé de l'Etat : 148 projets approuvés pour une superficie globale de 20.771 Ha au S1-2025    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Tiflet accueille le Festival "NAFAS", un espace de dialogue et de créativité pour la jeunesse    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    Téhéran étend méthodiquement son influence politique, économique et religieuse en Tunisie pour garantir un ancrage en Afrique du Nord alerte un rapport israélien    France : Le Maroc s'invite à l'Olympia pour les 50 ans de la Marche verte    Mohammed VI exprime ses condoléances à la famille d'Abdelkader Moutaa    Météorologie : Le Maroc et la Finlande signent à Genève un mémorandum d'entente    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La guerre des langues bat son plein au Maroc
Publié dans PanoraPost le 29 - 12 - 2015

Au commencement, c'était la constitution et sa consécration de la langue arabe au Maroc (ce qui est un peu normal d'ailleurs...). Puis les litiges ont commencé, basculant en une véritable guerre entre les défenseurs de la langue arabe et ceux qui préconisent l'introduction d'autres langues d'apprentissage au Maroc. Etat des lieux.
Tout le monde a en mémoire la proposition de Noureddine Ayouch consistant à accueillir les jeunes élèves dans les premiers cycles d'éducation dans leur langue maternelle, c'est-à-dire le dialectal, la darija. C'est de là que tout était parti, et le point d'orgue de cette bataille avait été la fameuse émission sur 2M, « opposant » Ayouch à l'universitaire Abdallah Laroui.
Puis, les choses ayant évolué d'une manière anarchique et conflictuelle, et le système d'enseignement s'étant trouvé dans une impasse, le roi Mohammed VI avait mis en place le Conseil supérieur de l'éducation et de la formation. Cet organisme a été chargé de (re)penser l'éducation nationale dans son ensemble, y compris les langues d'apprentissage. Il a donc produit son rapport, approuvé par le roi Mohammed VI, lequel est revenu sur la question lors de son dernier discours du trône, louant les vertus et mérites des langues étrangères dans le système d'enseignement national.
Réécoutons cet extrait du discours du 30 juillet : « Contrairement à ce que prétendent certains, l'ouverture sur les langues et les autres cultures, ne portera aucunement atteinte à l'identité nationale. Bien au contraire, elle contribuera à l'enrichir, d'autant plus que l'identité marocaine est, grâce à Dieu, séculaire et bien enracinée (...). La réforme de l'enseignement doit viser au premier chef à permettre à l'apprenant d'acquérir les connaissances et les habiletés et de maîtriser les langues nationales et étrangères, notamment dans les filières scientifiques et techniques qui ouvrent les portes de l'insertion sociale ».
A partir de là, les choses sont plus claires... Oui à l'arabe comme langue nationale. Non à la peur de voir la culture marocaine déracinée si introduction de langues étrangères il y a. Oui à la maîtrise des langues nationales et étrangères dans les filières scientifiques.
Et c'est exactement ce qu'a fait le ministre de l'Education nationale Rachid Belmokhtar, avant de se faire rabrouer publiquement par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane lequel s'est fait recadrer quelques semaines plus tard par le patron du Conseil de l'éducation et conseiller du roi Omar Azzimane.
Cela a eu comme résultat l'adresse de Benkirane au 3ème congrès de la Coalition nationale pour la langue arabe. Sans s'y déplacer personnellement, le chef du gouvernement a indiqué que la langue arabe a été consacrée par la constitution et que, à ce titre, elle doit être soutenue et portée pour sa généralisation, tout en assurant la présence des langues étrangères dans un équilibre entre identité et ouverture. C'est la politique du « grand écart » du chef du gouvernement. Il revient sur la question de l'identité pour satisfaire son électorat, et bien que le roi ait minimisé le risque d'atteinte à cette identité en s'ouvrant sur des langues étrangères ; mais il appuie l'introduction des langues étrangères, pour essayer de rester dans le droit sillage de l'esprit du discours royal.
Pour sa part, le président de la Coalition, plus libre de ses pensées, est revenu sur cette question d'identité, soutenant massivement la position de Benkirane contre son ministre et critiquant fortement ceux qu'il appelle « les défenseurs du français ». Il est rejoint par le ministre de la Communication Mustapha el Khalfi qui fait un numéro d'équilibriste en défendant la langue arabe comme composante de l'identité nationale, en évitant de s'en prendre aux francophones et en appelant la Haute autorité de la communication audiovisuelle à prendre ses responsabilités en soutenant un usage plus important de l'arabe dans les médias nationaux.
Mais c'est le ministre de l'enseignement supérieur Lahcen Daoudi qui aura su le mieux résumer les choses en rappelant que le problème n'est pas dans la langue mais dans le système d'apprentissage dans sa globalité : « Un bachelier ne parle ni l'arabe ni le français, ni aucune langue dans un niveau convenable. Le problème n'est donc pas dans l'apprentissage des langues ou les langues d'apprentissage, mais dans l'apprentissage tout court. Ce débat en cours est un faux problème ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.