Abelilah Benkirane est vent debout contre la décision du conseil national du PJD de reporter le 9e congrès ordinaire de son parti jusqu'à l'année prochaine, comme proposé par le secrétariat général. «Après avoir pris acte de cette décision (...), je considère que je ne suis pas concerné par une quelconque candidature de ma personne si le congrès extraordinaire (prévu le 30 octobre) approuve cette proposition», a-t-il menacé dans un message manuscrit diffusé sur Facebook. Hier, Benkirane a essayé de transmettre son désaccord vis-à-vis de cette initiative du secrétariat général du PJD par la voix de Hassan Hamourou, membre du conseil national du parti et président de la Commission centrale de la jeunesse. Un message qui, visiblement, n'a pas eu l'adhésion de la majorité du «parlement» de la formation islamiste. Tirant les leçons de cet échec, il a décidé d'opérer cette sortie pour rendre publique le désaccord. Il reste à Benkirane une semaine avant le congrès extraordinaire pour imposer son agenda. Ce nouveau front de tension est le dernier acte de la confrontation ouverte, depuis 2017, entre l'ancien chef du gouvernement et ses opposants au sein du parti. Des opposants qui souhaitent revenir aux commandes du PJD après une parenthèse de 12 mois, ce que rejette catégoriquement Benkirane. Sa nouvelle sortie a permis de révéler que l'homme n'a pas renoncé à un come-back à la tête du PJD mais à condition qu'il ne soit pas un secrétaire général de transition. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'ancien n°1 du PJD recourt aux menaces pour imposer ses idées à ses «frères». Il avait déjà eu gain de cause lors du vote des députés de son parti contre la loi organique portant légalisation du cannabis.