En presque trois mois de mobilisation, la police a, selon les chiffres du ministre de l'Intérieur, réussi à faire baisser la criminalité au Maroc. Mohamed Hassad en est même d'ailleurs surpris. L'action contre le phénomène du tcharmil a fait tomber des hauts gradés dans les rangs de la police et des préfets ont été contraints de quitter leurs postes. Le ministre de l'Intérieur s'est dit, hier après-midi, agréablement surpris de la baisse du taux de la criminalité au Maroc, durant le premier semestre. Devant les députés, Mohamed Hassad a, bien entendu, attribué ce résultat aux instructions du roi Mohammed VI énoncées dans la lettre royale, datant du 7 avril dernier, au titulaire du maroquin de l'Intérieur. Un message à l'origine d'une large mobilisation des forces de l'ordre dans les quatre coins du royaume. Une opération couronnée par de nombreuses interpellations dans les milieux du trafic de drogue (cannabis, cocaïne et karkoubi), les criminels en fuite et a fait tomber plusieurs hauts gradés. «Les criminels se sont-ils cachés ?», s'interroge Hassad A l'occasion de la séance hebdomadaire des questions orales du mardi à la Chambre des représentants, et avec chiffres à l'appui, le ministre de l'Intérieur a souligné que durant les six premiers mois de cette année, les assassinats ont diminué de 30% par rapport à la même période en 2013, notant que ses services ont enregistré 200 cas. Et il en est de même pour les agressions physiques et les vols qui ont baissé, respectivement de 20 et 25%. Hassad s'est dit très satisfait du retour du sentiment de sécurité chez les citoyens, au point de se demander «si les criminels se sont cachés» pendant cette fin de premier semestre. Des policiers expulsés de la DGSN Cette grande rafle dans les milieux de la délinquance a fait tomber des préfets de police, des hauts gardés dans les rangs de la gendarmerie et les forces auxiliaires. Le tcharmil existe également en uniforme. Depuis le 7 avril, date de la lettre royale à Mohamed Hassad, la Direction générale de la sûreté nationale a «remercié» les préfets de Fès et Tétouan et le tout dernier de la liste est celui de Tanger. Tous ont été, soit affectés au siège de la DGSN sans qu'ils aient la moindre responsabilité, soit poussés vers la retraite. Des commissaires, des officiers principaux et des inspecteurs ont subi le même sort. Deux mois après les lettres de «remerciement», les services de Bouchaib Rmil étudieraient, selon une source, la possibilité d'expulser les policiers ripoux "pour cumul de fautes professionnelles graves".