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Les ONG de défense des enfants au Maroc en colère : "La pédophilie n'est pas un délit, mais un crime"
Publié dans Yabiladi le 30 - 01 - 2015

«C'est du n'importe quoi !», clame la présidente de l'association Al Karam, Karima Mkika qui ne décolère pas. Jointe par Yabiladi, elle réagit ainsi à la peine de deux ans d'emprisonnement ferme assortie d'une amende de 40 000 dirhams prononcée jeudi 29 janvier par le tribunal correctionnel de Marrakech contre Jean-Luc G., un ressortissant français résident dans la ville ocre arrêté récemment pour «viols sur mineurs» et «détournements de mineurs».
«A la limite on aurait pu prononcer la peine maximale contre lui», estime Mme Mkika. Son association œuvrant à Marrakech, elle affirme être au parfum de la récurrence d'actes pédophiles à l'encontre des enfants. «Il faut correctement sanctionner pour qu'il n'y ait plus d'autres cas. Ce sont des enfants d'une dizaine d'années, c'est de toute leur psychologie dont ces pédophiles abusent», explique-t-elle, ajoutant qu' «il faut que justice fasse son travail».
«Pourquoi le correctionnel et non le pénal ?»
Il faut en effet que la justice fasse son travail, dans un même cri du cœur de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) qui s'est portée partie civile dans cette affaire. «La condamnation, c'est bien. Nous l'avons toujours réclamée. Mais les faits pour lesquels il [le pédophile français, ndlr] était poursuivi sont très graves pour qu'il soit jugé par un tribunal correctionnel. Le viol des enfants doit être jugé au pénal», argue Tarik Saoud, responsable de la section de Marrakech, dans un entretien avec Yabiladi. De plus, dit-il, les deux ans de prisons écopés par Jean Luc G., «ce n'est pas assez, on n'est pas satisfait de ce verdict».
Sentiment partagé par les avocats des victimes. Ils feront appel lundi prochain pour que l'affaire soit portée devant une chambre criminelle. «La pédophilie n'est pas un délit, mais un crime», insiste l'un d'eux Me Abouzaid Taher, interrogé par Yabiladi. Ce ressortissant français «a quand même fait 11 victimes. C'est juste que seules deux d'entre elles [les deux frères, ndlr] se sont personnellement présentées devant les juges», souligne cet avocat au barreau de Marrakech.
Quand un père est de connivence
Par ailleurs cette affaire n'est plus juste focalisée sur le pédophile, mais aussi sur le père des deux victimes entendues par la justice. L'homme a été arrêté et sera jugé à partir du 4 février prochain, car soupçonné d'avoir fait pression sur ses fils pour qu'ils changent leur témoignage. En fait ce père s'était désisté des poursuites contre le pédophile et c'est une collègue avocat qui avait remarqué dans leurs attitudes que les enfants semblaient avoir été menacés. Ce que nous a confirmé la mère», raconte Me Abouzaid. C'est alors que les avocats ont emmené les enfants et leur mère devant le procureur à qui ils ont raconté toute la vérité. «Ils ont confirmé que leur père et mari avait reçu de l'argent mais qu'ils étaient tous contre», souligne l'avocat.
D'après Me Abouzaid, «c'est pour cette raison» que Jean-Luc G. s'est présenté à la dernière audience sans défense. «La justice lui a donnée la possibilité d'avoir un avocat, mais il a refusé, disant qu'il allait se défendre seul», affirme-t-il.
«Il faut une liste noire des pédophiles»
Cette affaire remet inéluctablement sur la table la problématique du traitement judiciaire des cas de pédophilie au Maroc. Ces derniers temps, les tribunaux se sont - plusieurs fois - prononcés, mais avec des peines toujours jugées légères. Pas plus tard qu'il y a deux semaines, un ressortissant italien s'en sortait avec seulement trois mois de prison alors qu'il avait été arrêté, cachant un gamin de 12 ans sous le siège de son véhicule. Sans parler du journaliste allemand condamné à six mois de prison en mars dernier, ou encore le pédophile marrakchi condamné à deux ans d'emprisonnement seulement alors qu'il avait été pris en flagrant délit. A ce jour, seul le verdict de 20 ans de prison prononcé en juillet dernier contre un Britannique avait procuré un sentiment de satisfaction à la société civile et aux ONG.
Ainsi après le laisser-faire d'autrefois, c'est le manque de fermeté de la justice marocaine qui suscite, aujourd'hui, l'indignation. En plus des peines maximales réclamées par l'ensemble des associations de défense des droits des enfants à l'encontre des pédophiles marocains et étrangers, la présidente d'Al Karam propose un plus pour ceux venus d'ailleurs : «il faut une liste noire des pédophiles au Maroc pour qu'ils n'aient plus accès au territoire national».


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