Même si la crise franco-marocaine est passée, l'hebdomadaire l'Obs a réservé cinq pages aux «origines» de la brouille. Dans sa rétrospective, la publication révèle Hammouchi a réussi à quitter la France le 20 février 2014 sans laisser la moindre trace. Néanmoins, elle n'a pas enquêté sur les possibles soutiens ayant permis au patron de la DGST de quitter l'hexagone de cette façon. La nomination de Abdellatif Hammouchi à la tête de la DGSN continue de susciter l'intérêt des médias français. C'est le cas de l'hebdomadaire l'Obs. Dans son édition de cette semaine, la publication revient sur l'origine des onze mois de tension diplomatique entre Rabat et Paris. Hammouchi quitte la France sans le moindre problème La rétrospective des événements s'attarde particulièrement sur la date 20 février 2014. Ce jour-là, une escouade de la police française débarque au siège du ministère français de l'Intérieur, où se tenait une réunion du G4 (France, Espagne, Portugal et le Maroc). Agissant sur ordre du juge d'instruction Sabine Khéri, les policiers étaient à la recherche de Hammouchi. La juge souhaitait entendre le patron de la DGST «en sa qualité de témoin» sur des plaintes déposées par trois personnes, à savoir Mostafa Naïm, Adil Lamtalsi et Zakaria Moumn, se présentant comme «des victimes de torture» des services secrets marocains. Hammouchi ne sera finalement pas inquiété et aurait même réussi à quitter le France sans le moindre problème. L'hebdomadaire affirme d'ailleurs qu'il n'y a aucune trace du passage de Hammouchi en France en ce jour du 20 février 2014. «Ni à la place Beauvau (siège du ministère de l'Intérieur) ni dans les ordinateurs de la police de l'air et des frontières», révèle le journal français cité par Demainonline. Pourtant, L'Obs se dit convaincu que le patron du DGST se trouvait bien à la fameuse réunion au côté du ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad. Seulement, la publication n'a pas souhaité pousser son enquête un peu plus loin pour dévoiler l'identité des véritables parties qui seraient venues en aide à Hammouchi. Celui-ci a surement dû bénéficier du soutien du ministère français de l'intérieur dirigé aux moments des faits par Manuel Valls, et pourquoi pas même de la DGSE (la direction générale de la sécurité extérieure, service de contre-espionnage). C'était la seule manière possible pour Abdellatif Hammouchi de quitter la France sans laisser de trace «comme il sied à un homme de l'ombre», constate l'Obs. Le site le360 réplique à l'Obs Le site le360 a réagi, dans un papier, à l'«enquête» de l'hebdomadaire français. Il commence par rappeler les «antécédents judiciaires» de Mostafa Naïm, Adil Lamtalsi et Zakaria Moumni pour ensuite consacrer un paragraphe à ce qu'il appelle «les raisons de la fixation». Le média les résume en «la nouvelle convention d'entraide judiciaire entre le Maroc et la France qui est en cours d'adoption définitive et qu'un collectif d'ONG, au parti pris férocement hostile au royaume, a décidé de torpiller, on ne sait dans quel objectif». Des parties qui «veulent à tout prix conformer le royaume à l'image qu' (elles) s'en font, quand bien même cette image serait surannée, dépassée ou erronée», estime le360.