Fouad Akhrif explore avec les responsables jordaniens de nouveaux horizons municipaux entre Amman et Rabat    Corruption au Maroc : Un frein à l'export, mais un "coup de pouce" aux ventes locales    Arafat Najib, le gardien d'Al-Aqsa... des années de résistance face à l'exil et à l'arrestation    L'AS Roma insiste pour Nayef Aguerd, mais West Ham refuse un prêt    Real Madrid : Vinicius Jr provoque la colère de Florentino Perez après l'humiliation face au PSG    CAN féminine 2024 : Victoire contre le Sénégal et première place pour les Lionnes de l'Atlas    Un objet céleste mystérieux venu de l'extérieur du système solaire s'approche du Soleil à une vitesse fulgurante, suscitant la perplexité des scientifiques    Alerte météo : vague de chaleur de mardi à vendredi dans plusieurs régions    Marruecos: El Comité de Liberación de Ceuta y Melilla renace de sus cenizas    Sáhara: El Istiqlal preocupado por la «falta de claridad» del PP español    Clap de fin haut en couleur pour Jazzablanca    Maroc : Le Comité de libération de Ceuta et Melilla renait de ses cendres    Ballon d'Or 2025 : Un front africain se forme pour soutenir Hakimi    Copa América Féminine 2025 : Le Chili démarre fort ; cette nuit le Brésil entre en lice    CAN Féminine : Jorge Vilda fier de ses joueuses après la victoire contre le Sénégal    Le Maroc atteint les quarts de finale de la CAN féminine en battant le Sénégal    Les cavaliers de la DGSN brillent au championnat national équestre    Trump menace d'imposer des tarifs douaniers de 30% à l'UE et au Mexique    Bitcoin: le portefeuille du Salvador dépasse 700 millions de dollars    Singapour maintient sa position de premier centre maritime mondial    Coopération Sud-Sud: le Maroc a fait de la solidarité et du codéveloppement un pilier de sa politique étrangère    Plus de 311.600 candidats scolarisés décrochent leur baccalauréat en 2025    Stagiaires.ma: Plus de 400.000 candidats inscrits et 12 millions de candidatures générées sur six mois    MAGAZINE : Kouider Bennani, le cinéma quand on aime la vie    Polisario invité au Congrès du PP espagnol: Nizar Baraka recadre Feijóo sur la marocanité du Sahara    Région RSK : un taux de réussite de 93,23% au baccalauréat    La Mauritanie dément toute réunion entre son président et Netanyahu    Le régime de Tebboune face au risque de faillite : la chute des réserves de change annonce une crise économique imminente en Algérie    5G au Maroc : L'ANRT lance l'appel à concurrence pour les futurs opérateurs    France : Cinq mois de prison avec sursis pour un étudiant pour un piratage pro-palestinien ciblant des étudiants juifs    Diaspo #397 : Lamiss Amya, la violoniste marocaine qui fusionne techno et racines orientales    Pastilla à l'honneur : Le Maroc décroche la 3e place au concours gastronomique de Washington    50e session de l'APF: Rachid Talbi Alami et les présidents des parlements participants reçus à l'Elysée    Droits de douane: Trump revient à la charge contre l'UE, Bruxelles souhaite un accord    Béni Mellal : L'Intérieur annonce la fin d'un sit-in périlleux et l'ouverture d'une enquête    Rencontre sino-américaine à Kuala Lumpur : ouvre-t-elle la voie à une désescalade entre Pékin et Washington ?    Un nouveau plan d'action pour les échanges entre civilisations dévoilé lors d'un sous-forum    Gazoduc Africain Atlantique : Réunions à Rabat du Comité technique et du Comité de pilotage    L'indice mondial des prix alimentaires progresse légèrement en juin selon la FAO    L'ICESCO renforce le dialogue civilisationnel lors d'une rencontre de haut niveau avec des responsables chinois    Mehdi Bensaïd lance des projets culturels et pose la première pierre du chantier de restauration de Sijilmassa    La cigogne et l'entrepreneur    REIM Partners investit plus d'un milliard de dirhams dans le premier OPCI dédié à la santé    L'OMPIC participe à la 1ère réunion de l'Alliance francophone de la propriété intellectuelle    Dar Taarji dévoile AKAN, une collection singulière de boutique-hôtels de charme    Marrakech : L'influenceuse Fidji Ruiz hospitalisée avec son mari Anas après un grave accident de la route    Gouvernance des données : Pilier négligé de notre stratégie digitale ? [INTEGRAL]    L'intelligence artificielle, catalyseur de réinvention de l'action publique au Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Diaspo #41 : Youssef Sbai et l'Italie, l'histoire d'une intégration exemplaire
Publié dans Yabiladi le 19 - 05 - 2018

Multi-casquettes, Youssef Sbai a plus d'une corde à son arc. Ce Marocain résidant en Italie depuis les années 1980 a sa propre entreprise d'export, prépare son doctorat et forme des policiers et des fonctionnaires de l'administration pénitentiaire pour qu'ils comprennent mieux l'islam.
Youssef Sbai est l'exemple type du Marocain parfaitement intégré dans son pays d'adoption. L'homme de 58 ans est curieux, passionné et avide de connaissance, ce qui l'a mené à commencer un doctorat, il y a quelques années, pour mieux comprendre le monde qui l'entoure et répondre à des questions qui le taraudent.
Né à Rabat, Youssef Sbai obtient son baccalauréat au lycée Moulay Youssef, pour ensuite prendre son envol vers l'Italie afin d'étudier l'architecture. «Je me suis inscrit à travers l'ambassade italienne à Rabat, j'ai obtenu une bourse du ministère de l'Education marocain qui l'octroyait à tous les étudiants qui partaient en Italie», confie à Yabiladi le doctorant.
Direction Gênes, au nord-ouest de l'Italie, pour ses études. Après une brève expérience dans une entreprise italienne d'export de marbre italien vers l'Arabie saoudite, ce père de trois enfants crée sa propre entreprise d'export de marbre vers le Maroc. «C'est mon travail principal», déclare Youssef Sbai en éclatant de rire.
Curiosité et partage
L'architecte a toujours eu une flamme de militantisme. A son arrivée en Italie, il intègre l'union des étudiants musulmans en Italie. En 1990, il en devient le président. L'année d'après, il devient l'un des fondateurs de l'union des communautés et organisations islamiques en Italie, puis entre 2012 et 2015, il occupe le poste du vice-président de cette dernière.
Malgré toutes ces activités et un travail en tant que chef d'entreprise, il en fallait plus à Youssef Sbai :
«En 2010, j'ai participé à des cours que l'université à Turin adressaient aux leaders des organisations islamiques. Ces cours, supervisés par le ministère italien de l'Intérieur, étaient destinés à acquérir des instruments pour mieux comprendre la société italienne et son rapport avec la communauté musulmane.»
L'année d'après, Youssef Sbai se lance dans un master à l'université de Padoue, intitulé «Etudes sur l'islam en Europe». Une fois le diplôme en poche, il enseigne au sein du même master et enchaîne en postulant pour un doctorat en sciences sociales. «Ma thèse porte sur le 'discours religieux dans les mosquées en Italie', du point de vue sociologique. Là, je suis arrivé à l'étape ultime de ce doctorat», nous précise le professeur.
Youssef Sbai en compagnie du pape François. / Ph. Youssef Sbai
Pour être plus objectif dans sa recherche scientifique, Youssef Sbai a arrêté ses activités en tant que militant depuis 2015 : «Je me suis rendu compte que je ne peux pas faire les deux en même temps, c'est contradictoire. Vous ne pouvez pas être chercheur dans un domaine où vous militez.»
L'une des autres casquettes de Youssef Sbai est celle de professeur dans les écoles de police et à l'Institut supérieur des études pénitentiaires. «La première chose que je fais est de déconstruire l'image stigmatisée de l'islam», nous indique-t-il. Pour atteindre son but, il n'hésite pas à «toujours donner l'exemple avec le Maroc» et son vivre-ensemble. Il nous l'explique :
«Je donne l'exemple des églises catholiques ou protestantes, plus de 80, qui se situent au Maroc. Je parle des dizaines d'associations chrétiennes et juives qui se existent au Maroc et qui vivent en harmonie au sein de la société marocaine.»
Il ajoute également que le personnel pénitentiaire et les policiers «pensent que tous les musulmans sont un bloc statique, ils ne savent pas que l'islam est pluriel. [Sa] tâche est de leur faire comprendre que l'islam en Italie est multicolore, que ce n'est pas un islam unique».
«Je suis fier d'occuper ce rôle. L'enseignement est basé sur divers niveaux, le personnel pénitentiaire est divers, il y a les gardiens, les éducateurs, les psychologues, les psychiatres, les administrateurs, des directeurs de l'Institut pénitentiaire. Parfois on rencontre même des juges et des hauts fonctionnaires du ministère. Mon rôle est de leur faire connaître l'islam.»
Youssef Sbai
Ce modèle d'enseignement de l'islam dans les prisons a acquis une notoriété au sein de l'Europe, étant donné qu'il est unique et ne se trouve qu'en Italie. «J'ai été invité par la commission spéciale sur le terrorisme du Parlement européen, en avril dernier, pour présenter le cas de l'Italie dans la lutte contre la radicalisation. Les parlementaires étaient très curieux de notre expérience», confie avec fierté, Youssef Sbai.
De gauche à droite, Nathalie Griesbeck, présidente de la Commission spécialisée sur le terrorisme, Youssef Sbai et au milieu, Caterina Chinnici, parlementaire européenne de l'Italie. / Ph. Youssef Sbai
Malgré cette vie trépidante, le Marocain n'en oublie pas ses racines, puisqu'il revient régulièrement au royaume. «Je reviens, trois à cinq fois par an. Je suis très attaché au pays parce que toute ma famille y vit encore. En plus avec mon travail, l'export de marbre, je me déplace souvent pour voir mes clients», ajoute-t-il.
Gérer toutes ces activités demande beaucoup d'organisation, comme le concède Youssef Sbai. Mais une fois doctorat terminé, il envisage de prendre un peu de temps pour lui, afin de mieux penser à ses ambitions pour le futur.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.