La Chambre des représentants des Etats-Unis a validé une proposition visant à inclure le Sahara dans l'aide destinée au Maroc. Le texte doit toutefois continuer vers le Congrès avant sa promulgation. Bonne nouvelle pour le royaume. Alors que la Chambre des représentants avait donné du fil à retordre au Maroc, il y a presque un an, s'agissant des aides américaines destinées au Sahara, la proposition du projet du budget 2020 des Etats-Unis diffère de l'année dernière. «Les fonds affectés au titre III de la présente loi sont mis à disposition pour l'assistance au Sahara occidental», lit-on dans le texte du projet de budget, publié sur le site de la Chambre des représentants. «Au plus tard 90 jours après la promulgation de la présente loi et avant l'obligation de ces fonds, le secrétaire d'Etat, en consultation avec l'Administrateur de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international, consulte les comités des crédits sur les utilisations proposées de ces fonds», poursuit l'article, qui reprend mot à mot les termes de l'article validé en janvier dernier par le Congress, au terme du vote du budget 2019. Une approbation rassurante pour le Maroc, qui a mené en janvier dernier une bataille rude, tentant de contrer une proposition de la majorité démocrate visant à exclure le territoire du Sahara des fonds d'aides destinés au royaume. Des tentatives vaines pour parasiter l'axe Washington-Rabat L'année dernière, la majorité démocrate à la Chambre des députés des Etats-Unis avait rompu avec sa règle instaurée depuis 2015. Elle donnait, depuis, son feu vert à l'USAID pour contribuer au financement de projets de développement au Sahara. Mais pour le budget 2019, les Démocrates avaient proposé d'exclure la province, provoquant des grincements de dents des partisans du royaume et des officiels marocains. Le Maroc, qui pariait sur le Congress américain, n'avait pu souffler que lorsque la Chambre des représentants avait fini par revoir sa copie du texte, le tout grâce à Nita M. Lowey. Mais la bataille de cette année est loin d'être gagnée, car le texte doit encore passer par le Congrès américain avant d'être promulguée. De plus, le Maroc ne peut plus compter sur la présidente de la Commission des crédits, considérée comme une «amie» du Maroc. Elle a, en effet, pris sa retraite en novembre dernier. Cette première victoire du Maroc peut être expliquée par plusieurs facteurs. La situation en Algérie obligeant son lobby à revoir ses cartes, et la préparation du 15ème congrès du Front Polisario devant permettre à Brahim Ghali de briguer un deuxième mandat, y ont contribué. Cela n'a toutefois pas empêché certains relais médiatiques du Polisario d'exhumer une veille intox pour «prédire» un froid diplomatique entre Rabat et Washington. L'information, publiée par le média algérien El Massa le 8 décembre dernier, et reprise par des médias pro-Polisario, attribue à David Greene, le chargé d'affaires à l'ambassade des Etats-Unis à Rabat, des propos que seules les plateformes du Polisario et les médias de l'Algérie semblent avoir relayé.