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La langue amazigh n'attend pas Godot pour renaître
Publié dans Agadirnet le 06 - 09 - 2007

Signe de la vitalité retrouvée de la culture berbère, une version traduite du texte de Samuel Beckett est en cours de publication.
Faire attendre Vladimir et Estragon après Godot en berbère. Une version du texte de Samuel Beckett en amazigh - les militants pour la défense de la culture de ce peuple rejettent le mot «Berbère» - est en cours de publication. Le poète Mohamed Ouagrar l'a fait passer d'une langue à l'autre et l'institut français d'Agadir l'a fait jouer en décembre.
Etrangeté. L'amazigh est essentiellement oral et quotidien. De cette langue séculaire, il restait un alphabet : quelques traces écrites sur des épitaphes… Mohamed Ouagrar a souvent été face à l'absence de mots. Il a été les collecter chez les anciens. «Auprès de ceux qui n'ont qu'une seule langue, un berbère très pur, et qui ne connaissent pas un mot d'arabe» , dit-il . Une démarche qu'avaient suivie Chadia Derkaoui, linguiste, et Zohra Makach, professeure de théâtre à l'université d'Agadir, quand ­elles avaient traduit les Justes en 2004. «La justice, la révolution, sont des concepts que nous avons eu du mal à faire passer en amazigh. Nous étions confrontées à l'étrangeté de notre langue maternelle que nous n'avons jamais apprise…»
La parution prochaine d' En attendant Godot témoigne du renouveau de la culture amazigh. La langue avait résisté au phénicien, au latin… mais le XXe siècle a bien failli avoir ses mots. «Le cloisonnement géographique des Berbères l'a longtemps sauvée, explique Chadia Derkaoui . Mais avec l'alphabétisation et le développement des moyens de communication, elle est devenue très fragile. Après le protectorat français, le royaume avait une obsession : l'unité. Pas question de permettre l'apprentissage des langues maternelles.» Hassan II étouffe la langue et la culture berbère .
Mais en 2001, Mohamed VI - qui assume une berbérité venue de sa mère - déclare que la langue amazigh est un élément fondamental de l'identité nationale marocaine. L'Institut royal pour la culture amazigh (Ircam) codifie alors la langue à reconstruire. L'amazigh est désormais enseigné dans plusieurs écoles et en septembre dernier, l'université d'Agadir a ouvert un master en langue et culture amazigh.
Sur une feuille blanche, Mohamed Ouagrar trace des symboles. Des bâtons, des fourches et des croix. Après 2001, il a bien fallu coucher cette langue sur le papier… et choisir un alphabet. Lettres arabes, solution supportée par les panarabistes et les islamistes, ou latines, option préconisée par les ­chercheurs berbères qui ont souvent fait leurs études en France ? «Pour sortir de l'impasse, l'Ircam a choisi l'alphabet d'origine de la langue amazigh, l'alphabet tifinagh, proche du phénicien», rap­porte Chadia Derkaoui.
« Agenda». A l'origine, l'ama­zigh pouvait s'écrire de droite à gauche, de bas en haut… L'Ircam a tranché : il se lira de gauche à droite. Depuis, l'amazigh reprend vie peu à peu. Les Fleurs du mal, le Petit prince ou Roberto Zucco de Koltès ont été traduits. Et l'attente de Godot, donc, dans une langue où pourtant, le mot «agenda» n'existe pas. «Dans une langue orale, que faire d'un objet où écrire des rendez-vous ?», s'amuse Chadia Derkaoui.


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