Les militants d'Amnesty International au Maroc accusés d'être des agents de l'étranger Amnesty International organisé - branche Maroc – a organisé une rencontre sous le thème : «Message aux parlementaires: pour une session législative visant à abolir la peine de mort.» L'objectif de cette activité, qui intervient à la veille de la Conférence régionale pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord sur la peine de mort, est d'exhorter les parlementaires marocains à saisir l'occasion de l'ouverture de la session législative pour traduire l'article 20 de la Constitution marocaine en réalité, et ce afin d'abolir la peine de mort, tant à travers l'outil législatif qu'au niveau de la pratique. Toutefois, les éléments habillés en civil, et prétendant appartenir aux forces de Sécurité, ont essayé de gâcher cette rencontre, en s'en prenant aux participants à travers des insultes et en les accusant d'être des agents de tierces parties. Et sans la retenue manifestée par les organisateurs, la situation aurait pris une mauvaise tournure et porter, par là même, une sérieuse atteinte à la réputation de notre pays. Amnesty International, tout en exprimant son profond ressentiment vis-à-vis d'un tel comportement rétrograde, qui n'est pas sans rappeler les fantômes du passé lamentable des droits de l'homme au Maroc, appelle le gouvernement une fois de plus à respecter le droit à la liberté d'expression, de réunion et d'association, et à assurer la protection des défenseurs des droits de l'homme et autres manifestants pacifiques contre la violence, l'arrestation ou la détention arbitraires. La persistance d'un grand fossé entre la loi et la pratique dans le pays est une indication du refus volontaire des autorités à se conformer à leurs obligations découlant du droit international en matière des droits de l'homme. Et ce du moment que les lois qui sont censées accroître la protection, sont prises à la légère ou ignorées, voire ne sont pas mises en œuvre comme garantie pour le maintien des libertés. Amnesty International-Maroc condamne donc sans réserve le harcèlement dont elle a fait l'objet au cours de la présentation de scènes d'une pièce de théâtre sur la peine de mort devant le Parlement et en pleine avenue Mohamed V dans la soirée du 16 octobre 2012. Il ne fait aucun doute que le gouvernement a le droit, et surtout le devoir de sécuriser l'espace public et d'assurer la sécurité des citoyens, mais les autorités, dans l'exercice de ces responsabilités ceci, doivent se conformer, en tout temps, aux lois et normes internationales relatives aux droits de l'homme. Les forces de l'ordre doivent toujours accomplir ce devoir dans le plein respect de la dignité humaine, la protection et la préservation des droits de l'homme de toutes les personnes. Il est temps donc de mettre un terme au harcèlement des militants des droits de l'homme et aux restrictions dont ils sont victimes dans l'exercice pacifique de leur action, et de garantir leur droit à la liberté d'expression et de réunion et d'association et d'association. Par conséquent, il urge de prendre des mesures supplémentaires pour assurer liberté, justice et dignité pour tous les citoyens, avec tout ce que cela implique comme consolidation des garanties constitutionnelles des droits de l'homme, de plan national de lutte contre l'impunité, de réforme de la Justice, de ratification des conventions internationales relatives aux droits de l'homme... Après plusieurs de progrès réels, les droits humains doivent être aujourd'hui renforcés davantage, à travers des mesures concrètes et profondes, et ce pour éviter tout retour en arrière.