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Mort du cinéma
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Publié dans Albayane le 03 - 12 - 2013


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La compétition officielle est le centre névralgique d'une manifestation cinématographique. Elle dit, en filigrane et en pointillés, sa ligne éditoriale, le cinéma qu'elle promeut et souhaite voir s'épanouir. Ce n'est pas toujours une tâche aisée. Avec le calendrier chargé des festivals sur le plan international, les directeurs artistiques trouvent de plus en plus des difficultés à monter une sélection originale qui ne soit pas une copie des autres compétitions.
La carte de visite d'un festival se voit toujours rehaussée quand ce dernier donne lieu à l'émergence d'un nouveau talent ou contribue à faire découvrir un nouveau continent cinématographique. Le FIFM n'échappe pas à ce paradigme. Après un début marqué par beaucoup d'éclectisme, voire d'absence de visibilité, la compétition officielle de Marrakech prend peu à peu ses marques et s'installe comme le lieu de rencontre et de promotion d'un cinéma jeune, souvent un premier ou un deuxième film, issu d'une géographie physique et esthétique diversifiée mais portée par le souci de la découverte.
La treizième édition propose cette année 15 longs métrages inscrits dans la même logique d'embrasser la vaste planète du cinéma ; avec la présence de points phares qui ont marqué les autres éditions, l'Argentine, la Corée du sud, le Japon et bien sûr la France, l'Espagne et la Suède comme référents cinéphiliques incontournables. L'Amérique latine, dont les représentants ont toujours fait bonne figure au FIFM, est représentée par plusieurs coproductions autour du Venezuela notamment
Le premier jour de la compétition nous a mis face à deux films qui s'inscrivent, Ô hasard de la programmation, dans une démarche d'interrogation sur le devenir du cinéma. D'une manière franche et directe par le film espagnol The wishful thinkers de Jonas Trueba, et d'une manière implicite dans le film italien Viva la liberta de Roberto Ando.
On est dans un dispositif qui rappelle une certaine démarche de la modernité cinématographique des années 60 et 70, avec le cinéma dans le cinéma. Le film espagnol met en scène effectivement un jeune cinéaste confronté à la réalité de la création dans un double contexte de crise, celle du cinéma et celle de la société. L'interrogation est menée à travers une dramaturgie minimaliste ou le dénuement et l'absence de perspectives passent par une esthétique de l'image qui complète le propos des protagonistes. Quand le personnage central passe par des moments de doute, la caméra reste fuyante, multiplie les angles ; quand on le suit chez lui, au début du film il y a un magnifique jeu de restructuration de l'espace par une combinaison du son et de l'image : avec l'ouverture et la fermeture de la fenêtre ; tantôt c'est le bruit de la ville qui fait irruption, tantôt c'est l'enfermement sur soi dans une profonde réflexion. Un échange a lieu sur le réalisme, du point de vue de l'actrice étrangère (suissesse vivant en Espagne, les réalisateurs la confinent dans le rôle de l'étrangère alors qu'elle rêve d'un rôle tout simplement... ou encore du point de vue du thème avec cette réflexion de la jeune journaliste quand le cinéaste lui dit le cinéma c'est come la vie : il y a du drame, de la joie... ; pourquoi alors aller au cinéma... la mort du cinéma comme une fatalité. La scène finale vient heureusement neutraliser cette perspective par l'entée en scène de l'enfance, du jeu...
Le film italien, Viva la liberta, de Roberto Ando met en scène la politique dans le cadre d'une comédie portée par la figure du double. Le leader d'un parti d'opposition, on comprend grâce à un portrait du mythique leader historique du PC italien Enrico Berlinguer que l'allusion va aux partis de gauche, en baisse dans les sondages va s'éclipser (sur les traces d'une vieille histoire d'amour) pour laisser ses camardes dans l'embarras. Sauf que la situation va se débloquer avec l'entrée en scène au sens théâtral du mot, puisque ça va être organisé, de son frère jumeau, philosophe qui se soigne pour dépression. Les cinéphiles ne manqueront pas de penser à Bienvenue Mister Chance (de Al Ashby et l'inoubliable Peter Sellers) avec cette substitution qui va faire entrer de la fraicheur dans un monde figé. La force du discours nouveau prôné par le double est présentée en montage parallèle avec le tournage d'un film auquel assiste le vrai secrétaire du parti. Le subterfuge fait mouche ; le parti monte dans les sondages mais le jeu montre vite ses limites. Et le masque réapparaît. Au bénéfice du cinéma et du jeu d'acteur... Toni Servillo est tout simplement sublime dans ce va et vient entre l'envers et l'endroit. Pour le jury, le prix d'interprétation pointe déjà à l'horizon doré de Marrakech.


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