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«Kasbah des Oudayas, mon havre de prédilection»
Publié dans Albayane le 13 - 03 - 2016

Depuis la nuit des temps, la Kasbah des Oudayas n'a jamais cessé d'exister malgré la colonisation des civilisations antiques : phénicienne, ou romaine, et le tremblement de terre qui a détruit en partie la Tour Hassan. Cité fabuleuse et chargée d'histoire, nous redécouvrons cet espace idyllique autrefois habité par des peintres orientalistes de renom tels que Jean-Gaston Mantel et Jean-Emile Laurent Laurent, grâce à Hassan Megri, un artiste exceptionnel qui a choisi d'y vivre aussi, avec une passion des plus fortes, il y a déjà quelques décennies. L'artiste peintre, rénovateur de la calligraphie iconographique persane, auteur compositeur et créateur du Mouvement Musical Mégri nous raconte à bâtons rompus, son idylle pour ce mystérieux site surnommé autrefois le Sala, la Mehdia ou encore le Ribat el Fath des conquêtes islamiques. Les propos.
Al Bayane : Certains artistes choisissent leur espace d'inspiration en fréquentant des lieux paradisiaques voire étranges et mystérieux pour saisir l'instant de créativité. Pourquoi avoir choisi les Oudayas ?
Hassan Mégri : Certes, les artistes esthètes et idéalistes ont de tout temps recherché le sublime, l'insolite et le charismatique pour s'inspirer des vertus et des atouts de certains lieux oniriques et fascinants qui incitent à la créativité spontanée. Or, mon état d'âme et ma nature d'artiste peintre calligraphe et de surcroit, musicien innovateur ont manifestement réagi, avec force, dès les premiers instants de ma visite dans cette mystérieuse Kasbah des Oudayas qui allait devenir mon havre de prédilection et mon port d'attache avec (dans le jargon des historiens et des archéologues) ce qu'on appelle l'extra-muros de l'enceinte de la cité. Mais, ce qui m'a impressionné le plus c'est cette luminosité flamboyante qui met en exergue la beauté des magnifiques remparts et la splendeur des vestiges du site dont l'architecture arabo islamique est rehaussée par une agréable saveur de l'art andalou de Grenade, Séville ou l'Alhambra. Je fais allusion à cette majestueuse Porte de Bab El Kébir, celle-ci étant ornée par une superbe calligraphie coranique gravée sur de la pierre taillée par des mains de maitres artistes (mâalmine). En revanche, je fus sidéré par la magnificence du Palais Royal construit par la dynastie Alaouite, puis transformé durant le protectorat en un Musée ethnographique dans lequel furent exposés de merveilleux bijoux amazighs, des collections rares de vêtements traditionnels, d'armes blanches, puis des variétés d'anciens instruments de musique, ainsi que de superbes céramiques provenant du Souss, du Sahara marocain et d'autres régions du Maroc. Quant aux Jardins Andalous, j'ai eu l'impression, au milieu de cette multitude de fleurs aux parfums enivrants, de me transporter dans un temps des mille et une nuits, en laissant évader mon imagination à travers leurs merveilleux contes, car j'y revins souvent pour mon bon plaisir. C'est ainsi que je fus attiré par cette Kasbah que j'allais découvrir de jour en jour en y prenant refuge à jamais. Bien sûr d'autres endroits me furent familiers comme le café Maure où l'on sert le café turc à la manière traditionnelle ainsi que le thé à la menthe agrémenté par ces délicieux gâteaux aux amandes, tels les cornes de gazelle, les cigares mielleux, les macarons, la ghribya r'batie...Il m'était agréable et même parfois utile d'y recevoir ou d'inviter des amis marocains et étrangers afin de passer des instants mémorables et inoubliables, surtout qu'on pouvait voir à partir de ce café traditionnel orné de zelliges et de foussayfisa, des chalutiers, des barques, des voiliers et parfois des jet-ski circulant sur le magnifique fleuve du Bouregreg....On se croirait constamment en vacances avec cette sensation du voyage, chère aux milliers de touristes qui se donnent rendez vous dans cet espace où l'on parle toutes les langues de la Planète. Il suffit de s'asseoir sur ces nattes judicieusement tressées et de siroter un succulent thé à la menthe et c'est le Monde qui vient à vous. N'est-ce pas magique et attrayant ?
Le site des Oudayas a été classé Patrimoine mondial de l'Unesco. Votre réaction ?
Cette Cité antique de la Kasbah des Oudayas mérite sa sauvegarde et même sa restauration à plus d'un titre. Certes, fleuron des sites historiques du Royaume, puis classée en tant que Patrimoine Universel de l'UNESCO à l'instar de la tour Hassan, le Mausolée Mohammed V, le Chellah et l'ancienne Médina de Rabat, la Kasbah des Oudayas est devenue un réel pôle d'attraction incontournable pour les nombreux visiteurs en quête d'exotisme et de découverte de lieux particulièrement magiques voire féériques et combien envoûtants. Or, Cité ancestrale chargée d'histoire et témoin d'un passé glorieux lors des conquêtes islamiques via la péninsule Ibérique et l'Afrique, cet antique Ribat el Fath est de toute évidence l'unique endroit de villégiature le plus prisé des R'batis qui s'y ressourcent pleinement, loin des contraintes quotidiennes du centre ville de Rabat, la Capitale de la Culture en effervescence, celle-ci étant étouffée par le flux intense de la technologie de pointe et du modernisme. Cependant, la Kasbah des Oudayas est dans ma vision un grand Musée architectural socio religieux à l'image des villes antiques du Monde arabo islamique groupant ainsi, Palais somptueux, Ryad , mosquée Al Atiq, maisons blanches et basses terrasses, four traditionnel, étroites ruelles, anciennes portes en bois sculpté, dotées de dortoir ou de fer forgé, de fontaines publiques ... On y retrouve encore les anciennes traditions, us et coutumes, les fêtes religieuses y sont pratiquées avec foi et ferveur et surtout le bon voisinage avec un esprit de communauté exemplaire....
Sur le plan historique, il s'avère que ce site a réellement joué plusieurs rôles d'importance capitale depuis les Phéniciens, les Carthaginois et les Romains en tant que comptoir commercial ou camp militaire de défense stratégique... Toutefois, durant les conquêtes islamiques, ce fut un Ribat Al fath et un lieu de rencontre de tous les combattants venant de partout pour épancher l'Islam en Afrique et en Andalousie...
Culturellement, la Kasbah des Oudayas possède des ressources adéquates pour l'épanouissement et l'enrichissement de notre Culture à travers le monde par le biais des touristes qui visitent à longueur d'année nos espaces culturels, notamment le Musée ethnographique des Oudayas, la Galerie de Bab El Kébir, la Galerie Nouiga d'Art moderne, ainsi que des lieux privés d'expositions d'arts plastiques, sans oublier le grand Festival des Arts et de la Culture «Eté des Oudayas» organisé au sein de ce Site par le Ministère de la Culture en collaboration avec le Comité National de la Musique (membre du Conseil International de la Musique, Partenaire Officiel de l'UNESCO).
Néanmoins, des fouilles archéologiques ont dévoilé la présence des Romains dans ce site stratégique, en mettant à jour les vestiges d'anciens aqueducs qui jadis, alimentaient ces lieux en eau douce. On a même retrouvé des silos enterrés le long de la prestigieuse muraille de la Kasbah et ce, pour protéger et réserver de grandes quantités de blé nécessaires aux habitants. Mais chose curieuse et bien mystérieuse, ce sont les souterrains existant sous ce site qui posent certaines questions pour les chercheurs et les historiens. Toutefois, il semblerait qu'il y ait une autre cité sous la Kasbah, tout comme la ville de Troie qui, au fil des siècles, a été reconstruite sept fois de suite selon des archéologues de bonne foi. Le séisme de Lisbonne a-t-il fatalement effacé l'agglomération en question ? Hélas, nous ne pouvons entreprendre des fouilles sérieuses au risque de détruire la Kasbah des Oudayas qui est déjà un Patrimoine ancestral d'une grande richesse que nous devons sauvegarder pour la grande Histoire.


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