Est-ce le stade ultime de la folie ? Impunité et complicité ont nourri et encouragé cette folie meurtrière du gouvernement d'extrême droite en Israël pour accélérer le processus génocidaire à Gaza, devenue une « fosse commune à ciel ouvert ». Malgré les critiques et les appels internationaux pour mettre fin à la situation génocidaire qui prévaut depuis plus de 22 mois, le 8 août, le gouvernement d'extrême droite d'Israël a donné le feu vert pour le plan d'occupation des zones non encore occupées militairement à Gaza. Même au sein d'Israël, de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer cette décision et s'y opposer. D'après ce plan, il serait question de détruire et d'éliminer les derniers bastions de Hamas et de mettre en place un gouvernement militaire. Rappelons qu'Israël a refusé que l'Autorité palestinienne (AP), malgré ses faiblesses et sa soumission totale, prenne la relève de Hamas. De ce fait, elle entend assumer la mission d'occupation directe en y instaurant un gouvernement militaire, à l'image de la Cisjordanie. D'après le journal israélien Ha'Aretz, « des officiers supérieurs seront nommés gouverneurs dans les cinq gouvernorats de la bande de Gaza, avec des fonctionnaires détachés auprès du gouvernement militaire pour exercer des fonctions d'officiers d'état-major dans des bureaux civils ». Lire aussi | Australie-Palestine: le sens profond d'une reconnaissance Mais, d'après le même journal, « nommer des gouverneurs, installer des points de contrôle et nommer des voyous et des gangsters comme gardes de sécurité pour escorter les convois d'aide et assurer leur distribution à la population ne suffira pas à Israël pour remplir les obligations minimales envers le droit international en matière d'occupation, et encore moins pour établir une autre infrastructure civile ». En fait, le plan prévoit une « prise de contrôle progressive » de la bande de Gaza en ciblant les zones jusqu'à présent relativement épargnées par l'armée sioniste, pour « resserrer l'étau sur le Hamas et obtenir la libération des otages ». La ville de Gaza sera la 1ère étape dans ce plan. La population de cette ville devra être évacuée en deux mois, avant le siège de la ville, c'est-à-dire son bombardement intensif, puis le lancement d'opérations au sol. N'est-ce pas en fait la phase finale d'extermination des Palestiniens à Gaza qui se prépare ? Pour Ha'Aretz, « tout cela offre un terreau fertile pour l'essor d'une nouvelle génération des mouvements armés de résistance et d'organisations terroristes palestiniennes », encore plus radicales et plus déterminées. Et de rappeler qu'il n'y a pas d'autre solution que la voie diplomatique pour mettre fin au conflit. Pour Ha'Aretz, « le plan de Netanyahou pour s'emparer de Gaza met Israël sur la voie d'une guerre permanente ». Des parents d'otages ont même lancé un appel pour une grève générale, le 17 août. Pour les Palestiniens à la ville de Gaza, partir est une « condamnation à mort », compte tenu des conditions de vie et du manque de produits de première nécessité et d'abris. « Nous sommes épuisés par la famine et les déplacements forcés. Aujourd'hui, nous sommes devenus des morts-vivants », a déclaré une mère de famille de 55 ans à la chaine Al Jazzera. Lire aussi |Palestine: entre victoires diplomatiques et guerre génocidaire « Le sud n'est pas sûr. La ville de Gaza n'est pas sûre, le nord non plus n'est pas sûr. Où devrions-nous aller ? Devrions-nous nous jeter à la mer ? », demande une autre habitante. Nombreux sont les personnes désespérées, allant jusqu'à déclarer : « Nous avons subi souffrances, famine, tortures et conditions misérables, et notre décision est de mourir ici (...). Nous restons chez nous et sur nos terres, et nous nous y accrocherons (...). Je ne partirai pas, même si toutes les armes du monde étaient pointées sur ma tête », déclare un autre habitant de Gaza au Guardian. Dans une déclaration commune, une vingtaine de pays arabes dont l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Jordanie, mais aussi la Turquie, ont condamné une « dangereuse escalade » et une « violation flagrante du droit international en vue de consolider l'occupation illégale et d'imposer le fait accompli ». Pour l'Iran, le plan est le « signe de l'intention manifeste du régime sioniste de procéder à un nettoyage ethnique à Gaza et de commettre un génocide contre les Palestiniens ». Lire aussi | Gaza: là où l'espoir peut renaitre A l'instar de la plupart des pays arabes, en Europe, l'indignation est générale mais demeure surtout verbale, non suivie de décisions et d'actes. Pour la Stampa, journal italien, « Nous sommes à la merci de pouvoirs de plus en plus cruels, motivés par leurs seuls intérêts. L'Europe n'est plus capable, et peut-être n'en a-t-elle pas envie, de se rendre à Gaza, comme elle l'a fait à Kiev. Elle préfère se contenter d'afficher une unité de carton-pâte ». La réalité, poursuit le quotidien de Turin, est que « la honte de ce qui se passe à Gaza submerge tous ceux qui ont encore conscience ».