Devant la Cour suprême, l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro demandé son acquittement, rejetant toute responsabilité dans le supposé coup d'Etat qui a abouti aux assauts contre les institutions à Brasilia le 8 janvier 2023. Dans un mémoire final, déposé mercredi auprès de la Cour, l'équipe juridique de Bolsonaro a affirmé qu'aucune preuve ne relie l'ex-chef d'Etat à l'organisation ou à l'incitation aux violences survenues après sa défaite électorale face à Luiz Inácio Lula da Silva. Le document soutient qu'il n'a pris « aucune mesure pour fomenter un coup d'Etat ou renverser les résultats des élections de 2022 ». Les avocats contestent toute connexion avec les groupes désignés par l'accusation comme étant au cœur du complot. L'audience de mercredi marquait le dernier jour de plaidoiries avant le jugement, prévu en septembre. Lire aussi : Assignation à résidence pour Bolsonaro ordonnée par la Cour suprême brésilienne Six autres accusés, proches de l'ex-président, sont également concernés. L'un d'eux, Mauro Cid, ancien aide de camp devenu informateur, avait présenté ses déclarations le mois dernier dans le cadre d'un accord de collaboration judiciaire que la défense de Bolsonaro juge « invalide » et « manipulé ». Selon ses avocats, Bolsonaro est la cible d'un « procès historique et atypique » où les accusés auraient été « traités comme coupables avant même d'être jugés ». Ils dénoncent un climat médiatique hostile et une volonté de voir les prévenus condamnés, indépendamment des preuves présentées. Le dossier monté par la Cour suprême divise les faits en plusieurs « noyaux » d'enquête. Dans le Noyau 1, Bolsonaro et ses coaccusés sont poursuivis pour organisation criminelle armée, tentative d'abolition violente de l'Etat de droit démocratique, coup d'Etat, destruction aggravée de biens publics par violence et menaces graves, ainsi que dégradations de biens protégés. Selon l'accusation, l'ancien président aurait joué un rôle central dans l'alimentation d'un climat de défiance envers le système électoral, en particulier via des discours remettant en cause la fiabilité des urnes électroniques. Les procureurs affirment qu'il aurait toléré, voire encouragé, la mobilisation de partisans radicaux qui ont pris d'assaut le Congrès, le Palais présidentiel et la Cour suprême, causant des dégâts considérables.