Comme évoqué précédemment, la 7ème édition du festival Tmitar d'Agadir a levé le rideau, avant-hier mercredi, à la place Al Amal, avec deux concerts de choix, l'un local interprété par la fameuse troupe Izenzaren et l'autre étranger en compagnie de Julian Marley, fils du mythique Bob Marley. Deux apparitions, en tête d'affiche, qui ont enchanté le public, en dépit que la seconde finale de la coupe du monde Espagne/ Allemagne ait perturbé sensiblement l'affluence. Le coup d'envoi de cette manche a été rehaussée par la présence du ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhnouch, du Wali de la région Souss Massa Drâa, Mohamed Boussaid, du président du conseil de la région SMD, Brahim Hafidi, du maire d'Agadir, Tarik Kabbage et d'autres personnalités de la région. Cette manifestation qui débute, il faut bien le dire, dans une ambiance organisationnelle des plus impeccables et une disponibilité sécuritaire des plus soutenues pour endiguer tout éventuel débordement. La première soirée a encore une fois mis en transe le public, aussi bien lors des airs mélodieux de la célèbre troupe soussie Izenzaren, richement acclamées surtout aux côtés de Ammouri M'barek (troupe ausmane) et l'artiste Chamkh qui était, au départ de la troupe, l'un des éléments clés de ce phénomène de la chanson amazighe, que pendant la sortie envoûtante de Julian Marley qui a mis également le feu dans cette espace de rêve. Cependant, il faut bien reconnaître que l'édition de l'année présente a tendance à connaître des signes d'essoufflement comparativement aux manches précédentes, au niveau des affluences en nette régression, des têtes d'affiches réduites au maximum, du programme culturel parallèle carrément rayé du menu, des redondances artistiques devenues des agacements déconcertants… On a donc l'impression que le festival entame ses premières lignes de chute, surtout que les éditions passent et se répètent sans innovation sensible. D'autre part, on déplorera que le festival continue à pomper des contribuables soit plus de 5millions de dirhams (4 millions émanent du conseil régional de SMD et 1 million de la commune urbaine d'Agadir…), alors qu'on avait promis de sauvegarder cet argent des deniers publics et aller en chercher ailleurs. On regrettera pareillement que le festival s'acharne à « importer » les compétences organisatrices et techniques hors de la région SMD comme si celle-ci n'en renfermait guère, sachant que la majorité des festivals de la région tournent à merveille avec les fils du terroir, sans être aucunement chauvin, (Tifaouine Ameln Tafraout, Ahouach Ouarzazat, Safran Taliouine, Amande Tafraout, Miel Immouzer, Imaacharn Tiznit, Caravane Sidi Ifni…). On craindra alors cette dégringolade dont les prémices se dessinent à l'horizon n'affecte sérieusement cette festivité traditionnelle, alors qu'on avait sans cesse reproché cette édification sans âme ni thématique pouvant assurer sa pérennité. Car on ne saurait continuer à puiser une programmation dans une approche hybride et bâtarde, sans aucun souci de synchronisation. Dans ce sens, on avait beau attirer l'attention sur cette controverse, le festival persiste à faire cavalier seul, loin des remarques pertinentes des compétences culturelles et artistiques de la région. Même l'association Timitar qui devait associer tout ce beau monde chevronné et acquis à la cause de la région, avait été constituée, bien loin des lieux. Les résultats de l'exclusion ne se font pas attendre, malheureusement.