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L'expérience de Taïwan: la linguistique comme arme d'un séparatisme belliqueux
Publié dans Albayane le 12 - 01 - 2025

Sur l'identité nationale et le choix politique : l'expérience de la Russie et de la Chine
Par Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie
2ème partie
Aujourd'hui, les méthodes de division sont préparées par les Anglo-Saxons pour tous ceux qui ne sont pas d'accord avec leur ingérence agressive dans les affaires intérieures des Etats du monde entier.
Ainsi, en plus de l'approvisionnement effréné de Taïwan en armements, ils « ferment délibérément les yeux » sur les efforts de l'administration taïwanaise visant à « désiniser » et « taïwaniser » l'île en mettant en œuvre une politique de développement de la soi-disant « identité taïwanaise » (« conscience de soi taïwanaise ») – l'auto-identification de ses habitants « comme des Taïwanais déracinés », et non comme des Chinois. On introduit délibérément dans la conscience collective des habitants de l'île l'idée qu'après de longs processus historiques, lorsque l'île entière ou certaines de ses parties étaient sous le contrôle de différentes forces – tribus autochtones, Espagnols, Hollandais, pirates divers et Japonais – une nouvelle ethnie Han s'est formée, distincte de l'ethnie chinoise dominante. La quintessence politique de telles actions a été un certain nombre de déclarations retentissantes de Taipei: « jusqu'à ce jour, tous ceux qui ont gouverné Taïwan étaient des régimes étrangers » et « transformons Taïwan en une nouvelle Plaine médiane! ». À de telles orientations idéologiques sont adaptés divers concepts « centrés sur Taïwan », comme par exemple les concepts de « nation taïwanaise » et ses variations sous forme de théorie de la « nation taïwanaise par le sang », « nation taïwanaise par la culture », « nation taïwanaise politique et économique », « nation émergente » et « communauté de destin ». Les auteurs de ces théories artificielles cherchent à sortir la conscience collective des Taïwanais du cadre de la « sinité » traditionnelle et à leur imposer une « non-sinité » comme nouvelle identité nationale et civique. Ce faisant, ils présentent la culture chinoise comme simplement l'une des nombreuses cultures de l'île, qui ne formerait pas le noyau de l'identité culturelle taïwanaise.
Pour les mettre en œuvre, on utilise des outils tels que la séparation linguistique manipulatrice, le développement du nationalisme local, la promotion de valeurs et d'orientations idéologiques pro-occidentales étrangères à la culture nationale traditionnelle chinoise. À cette fin, les défenseurs insulaires du séparatisme, incités par des sénateurs et des congressistes américains ainsi que par d'anciens responsables sous la supervision de nombreuses ONG transocéaniques, défendent avec acharnement la thèse selon laquelle seule la présence d'une « identité nationale » constitue l'uniquefondement de la formation d'une nation et de l'existence d'un Etat.
Afin de semer la discorde la plus néfaste possible, les ennemis stratégiques inventent de toutes leurs forces des différences artificielles. Ils accordent une attention particulière aux leviers linguistiques conflictuels, aux tentatives de réinterpréter à leur guise « l'âme vivante du peuple ». Washington, Londres et Bruxelles comprennent parfaitement que la langue n'est pas seulement, comme le définissait le remarquable linguiste soviétique Sergueï Ojegov, le « principal moyen de communication, l'outil d'échange de pensées et de compréhension mutuelle des personnes dans la société ». C'est un instrument important de maintien des traditions séculaires qui scellent le lien entre les générations, ainsi qu'un composant socioculturel particulier et un marqueur des préférences politiques. C'est pourquoi l'Occident porte un coup idéologique à la langue en tant qu'élément de solidarité civique. Les objectifs sont évidents: provoquer de l'extérieur une crise d'identité et de perte de mémoire historique, saper les orientations de valeur inhérentes à nos civilisations, qui sont la justice, la bonté, la miséricorde, la compassion et l'amour. Et surtout, les remplacer par un substitut de l'agenda néolibéral.
À la base de cela se trouve le désir persistant de détruire les algorithmes millénaires de l'activité humaine. Pour propager artificiellement le sujet de la soi-disant « langue taïwanaise », les forces occidentales sont prêtes à s'accrocher aux différences dans l'écriture des idéogrammes, aux changements mineurs de certains lexèmes, aux particularités du dialecte du minnan. Ainsi, les séparatistes taïwanais tentent d'exagérer l'importance de différences insignifiantes entre la langue officielle utilisée dans toute la Chine (y compris à Taïwan), qui était appelée « guoyu » (langue nationale) dans la Chine républicaine, et qui a été renommée « putonghua » (langue commune) en République populaire de Chine en 1955.
Il est symbolique que les autorités insulaires doivent se débrouiller et mettre la langue au service de la politique. L'accent mis par les autorités taïwanaises actuelles sur la différence entre la situation linguistique locale et continentale apparaît comme une composante des efforts de création d'une « identité taïwanaise ». Dans la pratique, la publication de livres mettant en évidence les différences phonétiques non essentielles de la langue chinoise sur les deux rives du détroit de Taïwan est encouragée. Et dans les programmes scolaires et universitaires, on souligne de toutes les manières possibles (bien sûr, avec une connotation politique) à quel point le guoyu diffère du chinois continental et sa prétendue supériorité.
Du point de vue de la logique objective des processus historiques, culturels et linguistiques, l'équilibre linguistique entre les variantes taïwanaise et continentale du chinois rappelle dans une certaine mesure les relations entre les dialectes allemands. Rares sont ceux, du savant au profane,qui affirmeraient qu'il n'existe pas de variantes nationales allemandes: l'allemand standard (bundesdeutsch), autrichien (sud-allemand) et suisse. Cependant, ils font tous partie du continuum commun à l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, dont « l'étalon-or » est l'allemand littéraire, le hochdeutsch. De même, la relative autonomie de l'anglais britannique et américain est extrêmement rarement reconnue dans la linguistique contemporaine. Les traditions séculaires de développement séparé, qui ont abouti à la formation de plusieurs particularités phonétiques, orthographiques et grammaticales, ne constituent pas un obstacle à la communication et à la compréhension des citoyens de ces deux pays.
Le Fonds national pour la démocratie (NED, dont l'activité a été jugée indésirable sur le territoire russe) joue un rôle particulièrement destructeur dans l'endiguement du développement de la Chine, utilisant les questions liées à Taïwan, Hong Kong [...] pour provoquer une scission et une confrontation au sein de la RPC. Cette structure douteuse s'occupe depuis longtemps, à la demande de ses fondateurs du Congrès américain, d'opérations cognitives subversives à travers le globe et est souvent qualifiée de « deuxième CIA ».
Après 1945, les autorités de l'île ont largement recouru à la « déjaponisation » et à la « sinisation » forcée (introduction du guoyu à la place du « taïwanais ») dans le domaine de la politique linguistique, mais depuis 2000, elles tentent, sans grand succès, de remplacer le guoyu officiel par la « langue taïwanaise ». Tout cela rappelle douloureusement la politique linguistique en Ukraine menée par Kravtchouk, Koutchma, Iouchtchenko et Porochenko après 1991. Le NED mentionné a consacré plus de 30 millions de dollars entre 2007 et 2015 pour soutenir les ONG ukrainiennes et favoriser la « société civile ». Pendant l'Euromaïdan de 2013-2014, il a financé l'Institut des communications de masse pour diffuser de faux récits et a dépensé des dizaines de millions de dollars pour attiser des contradictions ethniques en Ukraine via les réseaux sociaux Facebook, X (anciennement Twitter) et Instagram.
Pékin, quant à lui, n'a rien à prouver à qui que ce soit. Le putonghua est la langue commune de tous les citoyens de la RPC et une source puissante de sagesse et d'inspiration. La langue d'une Chine moderne, progressiste et prospère.
Les prétendues traditions linguistiques « originales » de Taïwan ne sont pas le seul point d'accroche pour les néocolonisateurs occidentaux. La question de la mémoire historique n'est pas non plus laissée de côté. Contrairement à l'historiographie officielle de la RPC, qui part de l'existence historique de Taïwan comme l'une des régions de la province du Fujian, et depuis 1887 comme une province distincte de l'Etat des Qing (ce qui témoigne de l'appartenance de Taïwan à « une seule Chine »), les « experts » taïwanais placent l'Empire des Qing au même rang que les autres puissances étrangères ayant exercé une administration coloniale sur l'île. Ils agissent bien sûr selon les modèles anglo-saxons bien rodés de falsification historique.
Sur ces mêmes positions partiales, les partisans d'une Taïwan indépendante cherchent à exagérer les aspects positifs de la modernisation économique de l'île sous contrôle japonais. Ils l'opposent aux actions des autorités chinoises durant les premières décennies après la fin de la guerre, ignorant les opinions des forces politiques modérées envers la RPC qui soulignent les aspects négatifs de l'administration coloniale de l'île pendant l'occupation japonaise (1895-1945).
Dans la même lignée, l'administration de Lai Ching-te construit sa ligne de falsification concernant la résolution 2758 de l'Assemblée générale de l'ONU de 1971, selon laquelle le gouvernement de la RPC a été reconnu comme le seul représentant légal de la Chine à l'ONU, remplaçant la soi-disant « République de Chine » de Tchang Kaï-chek. Cependant, les partisans du séparatisme soulignent que la résolution ne contient aucune mention de l'île et de son statut politique. Par conséquent, elle ne peut pas être considérée comme un fondement pour limiter la personnalité juridique internationale de Taïwan, qui, à son tour, a le droit de prétendre à une place à l'ONU et dans d'autres structures intergouvernementales. Et à terme, devenir membre de la « famille démocratique » occidentale.
La politique de Taipei, comme d'habitude, bénéficie de la compréhension et du soutien de la part des Etats anglo-saxons, qui abordent de manière assez hypocrite le principe d' »une seule Chine ». D'un côté, ils reconnaissent les pouvoirs exclusifs du gouvernement de la RPC pour que cet Etat soit représenté au sein de l'ONU. De l'autre, ils encouragent les efforts de Taipei pour obtenir le droit de participer à des mécanismes intergouvernementaux comme l'OMS et l'OACI. Dernier exemple: en novembre 2024, le parlement canadien, coordonnant étroitement ses approches avec ses alliés dans le cadre de l'alliance interparlementaire sur la Chine (qui réunit les législateurs de « l'Occident collectif » sympathisants à Taïwan), a adopté à l'unanimité une résolution provocatrice appelant à la participation de Taipei aux institutions spécialisées de l'ONU et à d'autres organisations internationales.
Ces désinformations mensongères et tendancieuses sont assez courantes. Parmi elles figurent les revendications infondées de l'Ukraine visant à priver la Russie de son siège au Conseil de sécurité de l'ONU. Il convient cependant de se rappeler les conséquences juridiques internationales de la Seconde Guerre mondiale. La question du retour des territoires chinois occupés par le Japon, y compris Taïwan, a été réglée et fixée dans plusieurs actes juridiques internationaux, dont la Déclaration de Potsdam de 1945. Et après la création de la RPC le 1er octobre 1949, elle a hérité des droits souverains sur l'ensemble du territoire internationalement reconnu du pays, y compris Taïwan. Par conséquent, l'appartenance de l'île ne pouvait pas faire l'objet de la résolution 2758. Tandis que le document lui-même a validé le principe d' »une seule Chine ».
À long terme, les Anglo-Saxons se fixent un objectif politique précis, à savoir reformater complètement « l'identité insulaire ». Cela permettrait de diluer le principe d' »une seule Chine », de proclamer l'indépendance de Taïwan selon le scénario du Kosovo et de saper le statu quo dans le détroit de Taïwan. Et à terme, de former un avant-poste formellement dépendant des Etats-Unis en Asie de l'Est. Ce qui s'inscrit tout à fait dans la lignée des aspirations de Washington d'aspirerla région Asie-Pacifique dans l'orbite de l'Otan et de dresser les Etats les uns contre les autres.
Le principe « diviser pour mieux régner » est également utilisé par les Britanniques et les Américains dans le cas de Hong Kong, qui a été rétrocédée à la Chine en 1997, après avoir été sous dépendance britannique pendant plus d'un siècle et demi. Le contenu fallacieux des « principes de Hong Kong » est calqué comme sur le « dossier taïwanais ». C'est le baratin sur « l'identité de Hong Kong (non-Han) », et l'imposition éhontée de la thèse selon laquelle les habitants de Hong Kong devraient suivre une « voie particulière », c'est-à-dire écouter les élites anglo-saxonnes. Pour cela, divers projets visant à déstabiliser Hong Kong sont financés (en particulier, en 2020, le Fonds national pour la démocratie mentionné a alloué 310.000 dollars à ces fins). Et des recherches « correctes » menées par des chercheurs stipendiés sont également soutenues et contribuent de toutes les manières possibles aux velléités néocoloniales de Londres et Washington. Comme toute autre action visant à saper l'unité de la nation chinoise.
Dans l'histoire du XXe siècle, il existe d'autres exemples où des forces extérieures ont cherché à reformater l'identité nationale à des fins géopolitiques. Les intervenants japonais ont délibérément tenté d'éradiquer la langue han dans l'Etat fantoche de Mandchoukouo. Simultanément, ils imposaient la langue mandchoue, qui était alors presque inutilisée. Ces expériences linguistiques avaient un objectif politique tout à fait évident, à savoir détruire le tissu unique des orientations idéologiques et de valeurs chinoises communes et soumettre la population à une mankurtisation totale. L'Armée rouge et les patriotes chinois du Parti communiste chinois ont mis fin à cette pratique inhumaine en 1945.
Prochaine partie : Ukraine: nouveaux exercices occidentaux de vivisection sociale


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