Le commerce bilatéral entre le Royaume-Uni et le Maroc a atteint 4,4 milliards de livres (environ 56,4 milliards de dirhams) à la fin du premier trimestre 2025, marquant une progression annuelle de 16,4 %. Cette croissance repose principalement sur une augmentation plus rapide des exportations britanniques (+23,0 %) que des importations marocaines (+12,6 %). Selon la Direction des entreprises et du commerce (Department for Business and Trade) au 1er août, ces données officielles consolidées proviennent de l'office national des statistiques (Office for National Statistics), du Fonds monétaire international et de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Les exportations du Royaume-Uni vers le Maroc ont atteint 1,7 milliard de livres (21,8 milliards de dirhams), dont 68,0 % en biens et 32,0 % en services. Dans le même temps, les importations en provenance du Maroc se sont élevées à 2,7 milliards de livres (34,6 milliards de dirhams), composées à 61,4 % de biens et à 38,6 % de services. Le solde commercial reste déficitaire pour Londres, à hauteur de 967 millions de livres (12,4 milliards de dirhams), légèrement réduit par rapport à l'année précédente. Structure sectorielle des flux bilatéraux Côté britannique, les principales exportations vers le Maroc comprennent le pétrole raffiné (291,2 millions de livres, soit 3,7 milliards de dirhams), les minerais et déchets métalliques (210,8 millions ; 2,7 milliards), les automobiles (96,7 millions ; 1,2 milliard), les générateurs mécaniques (84,2 millions ; 1,1 milliard) et le gaz (49,5 millions ; 634 millions). Les importations marocaines vers le Royaume-Uni sont dominées par les produits agricoles et manufacturés : légumes et fruits (566,4 millions de livres ; 7,3 milliards de dirhams), équipements électriques (395,7 millions ; 5,1 milliards), meubles (139,3 millions ; 1,8 milliard), véhicules (135,2 millions ; 1,7 milliard) et vêtements (116,9 millions ; 1,5 milliard). Dans le domaine des services, le tourisme marocain représente plus de 80 % des exportations de services vers le Royaume-Uni, pour un total de 823 millions de livres (10,5 milliards de dirhams). En sens inverse, les services britanniques vendus au Maroc relèvent surtout du tourisme (126 millions ; 1,6 milliard), des services aux entreprises (64 millions ; 819 millions) et du transport (66 millions ; 845 millions). Dynamique régionale et faible poids de l'investissement Les échanges de biens sont concentrés dans le sud-est de l'Angleterre, qui représente à lui seul 23,2 % des exportations britanniques vers le Maroc et 14,7 % des importations. Le reste du commerce est réparti entre les Midlands, le nord-ouest et l'Ecosse. En 2024, environ 2 200 entreprises britanniques assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée ont exporté vers le Maroc, contre 900 entreprises importatrices. L'investissement direct bilatéral demeure modeste. Le stock d'investissements marocains au Royaume-Uni était estimé à 17 millions de livres (218 millions de dirhams) à la fin de 2023, représentant moins de 0,1 % du stock total britannique. Les données relatives aux investissements britanniques au Maroc n'ont pas été rendues publiques pour des raisons de confidentialité statistique. Un partenaire périphérique dans la stratégie commerciale britannique Le Maroc reste un partenaire commercial modeste pour le Royaume-Uni, se situant au 51e rang mondial. En 2023, la part de marché britannique au Maroc était de 2,4 % (2,0 % pour les biens, 4,0 % pour les services), en légère régression sur les biens. Malgré la croissance soutenue des échanges, les volumes restent modestes et les parts de marché stables, voire déclinantes. Sur le plan macroéconomique, le Maroc présente des fondamentaux en consolidation : une croissance du produit intérieur brut réel estimée à 3,9 % en 2025, un produit intérieur brut projeté à 165,8 milliards de dollars (près de 1 658 milliards de dirhams), une inflation maîtrisée à 2,2 % et un taux de chômage stable à 13,2 %. L'épargne intérieure, l'investissement et le niveau d'endettement public demeurent dans des proportions jugées viables par le Fonds monétaire international. Toutefois, la balance courante reste déficitaire (–2,0 % du PIB), signe d'un déséquilibre extérieur structurel. «Le Royaume-Uni conserve un déficit chronique vis-à-vis du Maroc, reflet d'un commerce asymétrique où la demande intérieure britannique absorbe davantage de produits marocains qu'elle n'en écoule sur place», a-t-on conclu.