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Témoignage d'Abdelmajid Belghazal, membre du CORCAS : «Les événements de Laâyoune résultent de la politique du favoritisme et de la rente»
Publié dans Albayane le 14 - 11 - 2010

Selon Abdelmajid Belghazal, membre du Conseil consultatif royal pour les affaires sahariennes (CORCAS), les incidents de Laâyoune confirment l'échec de l'approche basée sur le favoritisme et le privilège de certains sahraouis au détriment d'autres. L'Etat, souligne-t-il, doit reconstruire sa relation avec la population sahraouie sur la base de la loi pour éviter des crises semblables à l'avenir. Propos.
Quelle est votre lecture des incidents de Laâyoune ?
D'abord, ce qui s'est passé à Laâyoune est malheureux à tous les échelons. L'Etat est intervenu pour entreprendre des négociations sérieuses avec la commission qui représente le campement en présence du ministre de l'Intérieur qui a tenu à assister à deux séances de dialogue. Ces rencontres ont été couronnées par la signature d'un procès verbal qui fixe les engagements de l'Etat à répondre aux revendications sociales des protestataires, dont l'emploi des diplômés des établissements de l'enseignement et des centres de formation professionnelle, la distribution de 2700 lots, l'engagement de créer un projet qui répond aux besoins des habitants et la distribution des cartes de l'entraide nationale pour les catégories sociales vulnérables. Toutefois, après cet accord, il s'est avéré que quelques groupes de pression ont récupéré les doléances sociales des contestataires et n'ont aucune envie de trouver des solutions. Bien au contraire, ils cherchent uniquement à provoquer une crise politique dans l'unique but de soutenir la thèse séparatiste du Polisario. Le lendemain, alors que, selon l'accord, l'opération de recensement et de démantèlement devait commencer, la contestation est monté d'un cran, quant les membres de la commission de négociation on tout simplement demandé le départ du wali de Laâyoune du campement. Celui-ci était accompagné du directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur et de certains représentants d'autres instances.
Après ce revirement brutal, il s'est révélé qu'il n'y a plus aucune possibilité de dialogue. Le ministère de l'Intérieur a publié un communiqué pour informer l'opinion publique que les négociations n'ont pas été concluantes. Cela dit, Certains courants, au sein des protestataires agissant selon un agenda politicien ont refusé toute proposition de solution. Sur la base de cette nouvelle tournure, le procureur général a donné l'ordre pour démanteler le campement étant donné qu'il est devenu un lieu de séquestration des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Le lundi 8 novembre, les autorités ont amorcé l'opération de démantèlement à 6h25 du matin. Ils ont apporté des autobus et des camions pour faciliter le transport des citoyens. Effectivement, les femmes ont commencé à rejoindre les transports. Cela n'a pas été du goût de certains alliés du Polisario. Ils ont donc attaqué les autorités avec des armes blanches causant des victimes au sein des agents d'autorité.
Après le démantèlement du campement, des groupes bien organisés et équipés en véhicules 4x4 ont descendu dans la ville pour commettre des actes de vandalisme et détruire les établissements publics. Le boulevard Smara, le tribunal, les académies de l'enseignement, le centre d'investissement, le siège de la région, les arrondissements, le dispensaire, les agences bancaires et les lieux de commerces des non sahraouis ont été complément démolis.
Cet assaut violent sur les espaces publics s'est poursuivi jusqu'à 12h00 du matin. En même temps des groupes de citoyens originaires du Nord notamment les propriétaires de magasins de commerces détruits ont aussi, de leur côté, brûlé les voitures et les échoppes de commerce des Sahraouis. Cette situation d'affrontement a perduré jusqu'à ce que les forces auxiliaires soient intervenues l'après midi pour rétablir l'ordre. Suite à ces évènements, les autorités ont procédé à l'arrestation des fauteurs de troubles parmi les deux groupes : environ 165 arrestations dont 40 personnes issues du Nord saisies en flagrant délit.
Quelles sont d'après vous les conclusions qu'il faut tirer de ces événements?
Ce qui est arrivé à Laâyoune confirme l'échec de toutes les approches qui ont misé sur la politique du favoritisme, de la rente et d'extorsion dans la gestion du dossier du Sahara. La prédominance de la logique des privilèges et de la marginalisation des catégories vulnérables a engendré un sentiment d'exclusion chez les citoyens sahraouis. Il faut noter que seuls les revenants des camps de Tindouf ainsi que ceux de la Mauritanie (Djijimat) et de l'Algérie ont profité des aides au détriment des sahraouis qui sont restés après la colonisation espagnole. La corruption qui fait tâche d'huile dans les institutions élues a eu comme conséquence le piétinement du processus de développement de la région.
La faiblesse de l'action politique et sociale dans la région ainsi que l'absence des institutions habilitées à jouer le rôle d'intermédiaire explique également la situation d'aujourd'hui. Autre élément important qui mérite aussi d'être médité concerne les institutions traditionnelles d'intermédiation qui se contentent de défendre uniquement leurs intérêts personnels.
Il faut dire qu'aucun effort n''a été effectué pour restructurer les grands dossiers devenus au fil du temps compliqués à résoudre particulièrement celui portant sur la situation des employés et des bénéficiaires de l'entraide nationale.
Il faut noter aussi que plusieurs interrogations sont restées en suspens et sans réponse en évoquant les évènements de Laâyoune. Car, c'était prévisible que le démantèlement du campement va provoquer une vague de colère et de vandalisme. Pourquoi les autorités publiques n'ont pas pris à l'avance leurs dispositions pour éviter toute escalade possible ? Pourquoi n'ont-elles pas cherché à stopper l'hémorragie dès le début avant qu'elle ne dégénère.
D'après vous, Que faire?
L'Etat doit d'abord en tirer les conclusions nécessaires pour éviter une crise semblable à l'avenir. Il est appelé de prime abord à reconsidérer complètement sa politique et reconstruire sa relation avec le citoyen sahraoui sur la base de l'application de la loi, de la bonne gouvernance et la transparence pour éviter que le même drame survienne tôt ou tard.
A qui profite cette situation ?
Bien sûr cette situation est profitable à plusieurs parties. Premièrement, le front Polisario qui l'exploite à fond pour faire une campagne de propagande anti-marocaine, amener la communauté internationale à soutenir sa thèse et entraver la proposition d'initiative d'autonomie marocaine. N'oublions pas que ces évènements interviennent dans un contexte particulier marqué par la visite de Ban ke Moon, la tournée dans le Maghreb de Christopher Ross et la reprise des pourparlers.
Le Polisario cherche à détourner l'attention après l'affaire d'Ouled Salma pour exporter la crise au Maroc.
L'Algérie exerce, de son côté, la pression sur le Maroc et ne lésine pas sur les moyens. D'ailleurs, les évènements de Laâyoune, depuis le campement, ont nécessité des financements importants. Qui est derrière? La question restera posée.
L'Espagne est aussi bénéficiaire de cette situation. Les négociations de l'accord de pêche refont surface. Donc, le lobby espagnol met aussi de l'huile sur le feu. Car, il craint que le Maroc refuse le renouvèlement de l'accord de pêche ou d'ajouter d'autres conditions. Notons que 70% de la flotte de pêche européenne est espagnole. L'Espagne fait la pression par l'intermédiaire des organisations et associations pour faire véhiculer que les sahraouis ne profitent pas des ressources naturelles de leur pays.


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