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Driss Azdoud : «La littérature se fait le miroir du quotidien»
Publié dans Albayane le 05 - 12 - 2010

Une question d'ordre général pour commencer : c'est quoi la littérature amazighe ?
Comme partout ailleurs, il s'agit de l'ensemble des productions orales et écrites qui sont empreintes de valeurs esthétiques et d'engagement.
La littérature amazighe est surtout orale mais elle est encrée dans l'âme amazighe et jouit d'une reconnaissance et d'un prestige exceptionnels comme c'est le cas souvent dans les communautés à tradition orale.
Cette littérature a joué un grand rôle dans la préservation et dans la transmission de la culture et du savoir amazighes. Nos créateurs, toutes disciplines et tous genres confondus, très souvent des gens ordinaires, sont de véritables défenseurs de la cause amazighe. Il faut leur rendre hommage.
Les conditions de production traditionnelles de cette littérature, sous l'effet de l'urbanisation et de la modernité, agonisent. Comment s'opère l'adaptation des créateurs ?
C'est connu, à chaque génération ses préoccupations et ses rêves. La littérature se fait le miroir du quotidien des gens et de leurs aspirations. Si la création aujourd'hui à la couleur du béton, si elle sent la solitude de la vie urbaine ou de la promiscuité des bidonvilles, c'est normal. Malgré tout, la création amazighe a la senteur et le goût de nos montagnes et de nos espaces infinis. En fait, le lieu importe peu, pourvu que l'inspiration nous vienne et qu'elle garde l'âme amazighe intacte.
Depuis quelques années, et mis à part les travaux réalisés par le colonisateur, la littérature amazighe a amorcé le passage à l'écrit : quels en sont les risques et les avantages pour ce patrimoine?
Je n'apprécie pas le terme patrimoine car j'ai l'impression certaine qu'il met en boîte plus de la moitié des marocains qui sont nés amazighes, qui vivent, parlent et rêvent amazighes. Gare aux réserves indiennes ! La langue et la culture amazighes sont vivantes et n'aspirent qu'à s'épanouir. Elles ne sont pas un patrimoine qui appartient au passé. L'écriture est un tournant majeur dans la vie de l'humanité. Quelque part, pour des raisons obscures, les amazighes n'ont en pas profité au même temps que les autres. Aujourd'hui, nous nous rattrapons comme nous pouvons. Les moyens modernes sont les bienvenus pour nous faire gagner du temps. Pour la plupart des Amazighes vivant dans l'ignorance de l'école Tifinaghe, l'écrit ne changera rien à leurs habitudes. Ils continueront à vivre oralement, mais pour les générations futures, la marche de l'écriture leur apportera le savoir du passé et le lien identitaire. Ecrivons sans cesse. Il n'y a plus à craindre de voir tarir l'encrier ou de devoir changer de stylo ou de mine de crayon. Surfons sur l'écriture virtuelle, elle est éternelle. Notre descendance nous en saura gré et nous le reconnaîtra comme nous l'avons reconnu à ceux qui jadis ont fixé la parole de nos aïeux, même si leurs motivations étaient autres.
Quels problèmes - ou problématiques - posent l'analyse et la réflexion sur la littérature amazighe, menées à partir de « modèles » et de concepts élaborées pour d'autres cultures et littératures ?
Cette question est liée à la précédente dans le sens où il s'agit de l'écriture d'une langue. En ayant été privée de l'écriture, la langue ne bénéficiait que d'un sursis. C'était une fausse liberté car l'Amazighe pouvait parler et même créer, mais il ne pouvait pas réfléchir sur sa langue en l'absence de l'écriture. C'est un peu comme si on séparait le signifiant du signifié. Imaginez la réaction de De Saussure ! Point de signe mais le sens est là. Les Amazighes ont ainsi brassé le sens dans tous les sens et ce depuis des lustres. Résultat, la littérature est là foisonnante, l'esthétique aussi mais point de regard critique en dehors de celui que nous offrait l'appareillage théorique occidental en particulier. Depuis l'avènement de l'écriture, la mise en place de l'Institut Royal de la Culture Amazighe, Dieu merci, les choses avancent vite et l'on commence à fabriquer nos propres outils d'étalonnage, d'appréciation et d'évaluation. Nous avons déjà nos premiers livres de grammaire, mais aussi des livres à contenus théoriques et même philosophiques.
Vous êtes du Sud Est et vous avez travaillé sur la littérature amazighe de cet espace national. Quelles en sont les spécificités et les caractéristiques ?
J'ai en effet travaillé sur la tribu des Ait Hadiddou dans le Haut Atlas oriental, une recherche axée sur le lexique. Un dictionnaire des mots courants, résultat de ce travail, paraitra dans les semaines qui viennent aux éditions de la Maison des Sciences de l'Homme à Paris.
Les spécificités linguistiques et culturelles sont en partie mises en évidence dans le dictionnaire, mais les spécificités des habitants de la région en général est que les Ait Hadiddou d'aujourd'hui sont les descendants de valeureux combattants du colon français et qui sont pour la plupart morts pour leurs pays, des morts silencieux. Les héros et les rescapés l'ont été aussi (cf. batailles de Msder id, de Baddou…). Point de médailles pour les silencieux.
Les Ait Hadiddou ont marqué l'histoire de la littérature amazighe grâce à la verve de leurs aèdes et troubadours. Ils ont le sens de l'humour et gardent la tête haute malgré leurs conditions de vie difficiles.
Que peuvent apporter le théâtre et le cinéma en tant que mode d'expression, à la littérature amazighe ? Quelles pourront être les connexions et les articulations ?
Le cinéma et le théâtre sont un prolongement de la littérature dans son ensemble. Ils se complètent et se renvoient l'écho en permanence.
Le théâtre et le cinéma d'expression amazighe sont un vecteur formidable de la culture des Amazighes. Ils n'ont pas l'impact sur les gens qu'a la poésie, le conte ou les proverbes pour des raisons techniques et logistiques, mais la démocratisations des produits technologiques, la couverture de plus en plus large du territoire national en matière d'électrification et de téléphonie, car on en est encore là dans nos montagnes, facilitent l'accès aux nombreux moyens de communications audiovisuels et donc à une ouverture sur le monde.
Cela ne se fait pas sans risque mais les horizons ne sont plus les mêmes.
Avec l'élargissement de l'offre télévisuelle aussi, l'accès est plus simple pour s'informer et découvrir les nombreux modes de communication et de transmission de la culture. C'est là que le théâtre et le cinéma ont leur mot à dire pour peu que nos créateurs soient à la hauteur de la responsabilité qui est la leur quant à la manipulation de ces outils de communications puissants.
Où situez-vous les priorités et les domaines à explorer pour que cette littérature puisse évoluer, s'adapter et se pérenniser ?
La littérature orale a ses propres mécanismes de production, de transmission et de perpétuation, rodés depuis la nuit des temps dans nos campagnes. L'adaptation et la pérennité sont à mes yeux dans ce cas assurées.
Il reste à faire un travail appuyé pour développer la littérature écrite et surtout en faciliter la diffusion. L'école, si elle réussit sa mission, est le meilleur moyen d'y parvenir. C'est un projet d'envergure et de longue haleine. Les intellectuels amazighes se rencontrent régulièrement dans le cadre de festivals, de journées d'études, de colloques ou encore de cafés littéraires mais ce n'est pas encore suffisant, hélas, en termes de rayonnement et de continuité. Je veux rendre hommage au tissu associatif qui, partout au Maroc, porte, avec d'autres, sur ses épaules le destin de l'amazighe. Moi qui ai commencé à travailler sur la littérature amazighe au tout début des années quatre vingt à l'université et où il n'était pas aisé d'inscrire le moindre mémoire de fin d'étude, je constate avec plaisir tout le chemin parcouru pour cette littérature et pour la langue et la culture. A mon avis, il y a lieu d'être optimiste.
En tant que directeur d'une structure de recherche spécialisée de l'IRCAM, quelle est la contribution de votre centre dans ce domaine ?
Le Centre que je dirige a un grand rôle à jouer en matière de collecte, de traitement et de redéploiement de la matière littéraire traitée au niveau du système éducatif. Les chercheurs du centre en sont conscients et ne ménagent aucun effort pour accomplir leur mission. Bien entendu, la tâche est immensément grande, mais elle ne nous effraie pas. Le travail est long et pénible mais la motivation est de roc. Outre les travaux dont nous assurons la publication et qui nous sont soumis par des chercheurs externes, nous avons mis au point ces derniers mois une anthologie de la poésie amazighe, une anthologie des proverbes, des recueils de poésies et d'énigmes ainsi que des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre et autres travaux de recherche dont des actes de colloques et de journées d'études organisés par nos soins.
Votre dernier mot ?
L'amazighe a besoin des efforts de tous et de chacun. Le souverain l'avait signalé à la création de l'Institut, l'amazighe est une responsabilité nationale. Ne l'oublions jamais.
Chercheur à l'IRCAM
La référence dans la littérature amazighe
Parce qu'elle est fondamentalement orale, la littérature amazighe, particulièrement la poésie, le proverbe…, a une fonction essentielle, caractéristique des sociétés de traditions orales : la transmission de la mémoire collective et des événements qui marquent la vie de la communauté.
Le vers poétique - et le proverbe - se présente comme moyen idéal : rythmé, court, condensant les images métaphoriques, il permet de « retenir » l'essence du message. La poésie compense ainsi les subtilités du discours de la prose. Dans une société où l'écrit est marginal, la poésie investit la vie du groupe et traverse son existence. La poésie amazighe offre la singularité d'être un genre littéraire qui rassemble une multiplicité de sous genres poétiques dont la classification peut être interne ou externe : on caractérise le genre en rapport avec ses conditions socioculturelles de production ; on parle alors de poésie de la circoncision (Izlan n tsekra), poésie de la moisson (Izlan n tmegra)…d'autres sous genres poétique sont classé selon la forme : tamdyazt, tamawayt…
On peut dire que la poésie amazighe accompagne la communauté de la naissance jusqu'à la mort. L'aède joue le rôle de l'intellectuel détenteur du savoir relatif à la culture de sa communauté. C'est lui qui inaugure les manifestations les plus importantes : mariage… C'est lui qui veille au respect des valeurs dont il est le gardien. A chaque événement il prend position et s'exprime. Il sert de repère à sa communauté. Il réfère aux traditions, à la sagesse et au patrimoine de son groupe. Nous livrons à nos lecteurs quelques vers de poésie amazighe où le poète fait référence à un événement important ou au patrimoine collectif.
Dans un vers de poésie, l'aède Adin (du village de Boumiya, décédé au début des années 90) réfère au « conte du hérisson et du chacal » dont voici le résumé : le chacal et le hérisson se promenaient dans la forêt. Sur le sentier qu'ils empruntèrent, le hérisson, symbole de l'intelligence et de la vigilance dans la littérature amazighe, flaira un piège tendu par les chasseurs. Il se retourna vers son compagnon le chacal et lui dit :
- Oncle chacal, gifle-moi !
- Et pour quelle raison s'étonna le chacal ?
- Je suis moins âgé que vous, oncle chacal, et je me suis permis de vous devancer. C'est honteux de ma part.
Le chacal acquiesça. Il avança et le piège se referma sur son pied. Il se retourna vers le hérisson et lui demanda : que dois-je faire pour m'en sortir ?
Le hérisson lui conseilla de rouler sa patte dans du sable. Le piège se resserra davantage. Il lui conseilla alors de l'enfoncer dans une flaque d'eau. Le piège se resserra davantage. Enfin il lui dit :
- Tu n'as pas d'autres choix. Coupe-toi la patte. Vaut mieux pour toi que tu marches sur trois pattes que d'être étripé par le couteau du chasseur. C'est le sens du vers suivant :
A yuccen ghas bbey adar uma lehdid imkn k,
Tuf ak twada xf krad ula kwen yazu lmus
Chacal, coupe-toi la patte, le piège est serré,
Mieux vaut que tu marches à quatre pattes que d'être étripé par le couteau du chasseur.
Par : Moha Moukhlis
L'IRCAM
Une institution ouverte sur son environnement
La communication et l'ouverture de l‘IRCAM sur son environnement constituent l'une des priorités stratégiques de cette institution dédiée à la langue et à la culture amazighes. Créé par Dahir Royal, l'Institut s'est érigé en référence dans le domaine de la langue et de la culture amazighes.Il concrétise la volonté et les décisions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en matière de pluralité et de diversité culturelle et linguistique et contribue à la consolidation de la cohésion et de l'unité nationale, dans le plein respect des valeurs pérennes du Royaume.
Dans le domaine de la communication, l'IRCAM a œuvré pour rendre visible ses actions et réalisations en matière de promotion de la langue et de la culture amazighes. Il a mis en place un site Web en trois langues : arabe, amazighe et français. Il publie un Bulletin semestrielle. Sa présence au niveau des médias - écrits et audiovisuels – est conséquente. Son Département de communication, créé en 2009, s'active pour la mise en œuvre de la stratégie de communication élaborée par le Conseil d'administration. L'objectif étant de rendre visible le travail accompli par l'IRCAM, dans différents domaines : recherche, rayonnement, édition, partenariat…Le Département est aussi sollicité pour la réception de délégations nationale ou étrangère effectuant des visites à l'IRCAM. Enfin, il accompagne et assure la couverture médiatique des activités organisées par l'Institut, en interne ou en collaboration avec d'autres institutions.
En matière d'ouverture sur son environnement, l'IRCAM, conformément aux dispositions du Dahir Royal portant son organisation et sa création, a multiplié ses partenaires. Il a signé plusieurs conventions de partenariat avec diverses institutions nationales, dont, notamment, le Ministère de l'Intérieur, le Ministère de l'Education Nationale, Le Ministère de la Communication, le Ministère de la Culture, le Ministère Chargé des Affaires des Marocains Résidant à l'Etranger, Le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme, l'Institution Diwan Al Madalim, les Universités d'Oujda, Agadir et Fès (création de filières et de Masters de l'amazighe) et des instituts de recherche et des universités étrangères (Tizi Ouzzou, Las Palmas, Ultrecht, INALCO…). L'IRCAM a également investi le tissu associatif oeuvrant dans le domaine de la langue et de la culture amazighes. Il subventionne annuellement 200 projets qui lui sont soumis par les cadres associatifs, dispense des formations ciblées pour les responsables associatifs et contribue à la mise à niveau des acteurs des structures associatives amazighes.
Dans le cadre de la politique de communication de l'IRCAM, les Commissions issues du Conseil d'administration de l'Institut ont tenu des séances de travail avec la Primature, les Ministères de la Communication et de la Culture et le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme. Le Rectorat participe activement au rayonnement de l'IRCAM par sa participation aux activités organisées par des institutions nationales et étrangères. C'est ainsi que des conférences ont été présentées à Rennes, Marseille, Paris et Washington. Le Rectorat a également tenu des séances de travail avec les ambassadeurs du Danemark, du Bangladesh, du Ghana, du Japon et de la Pologne. Enfin, les chercheurs de l'IRCAM oeuvrent, de manière régulière, à la vulgarisation des activités de l'Institut en accordant des entretiens aux médias et en assurant des exposés dans le cadre de manifestations organisées par les partenaires de l'Institut ou par la société civile : (Salon International de l'Edition et du Livre, Salons Régionaux du Livre, Festivals organisés par des associations…). L'IRCAM ne ménage aucun effort pour répondre aux requêtes qui lui sont adressées par ses partenaires, les cadres politiques, les institutions ou les organismes.
Institution Royal dynamique, l'IRCAM est un cadre de recherche et de promotion d'une composante fondamentale de notre identité nationale : l'amazighité. Ses acquis forcent le respect et l'estime. Il se situe dans la trajectoire du projet de société démocratique, pluriel et tolérant initié par le Souverain.
Par : Moha Ou Saïd
Roman
Aghrum n ihaqqaren
Aghrum n ihaqqaren (Le Pain des corbeaux) est un roman en langue berbère de Lhoussain Azergui, paru en Tamazgha occidentale (Maroc) en 2006.
Son auteur est journaliste indépendant. Il a été récompensé par le Prix international Kadi Kaddour de la création littéraire amazighe décerné par la Fondation David Hart des études amazighes en juin 2004. Plusieurs articles avaient été consacrés à ce roman moderne dans la presse marocaine, algérienne et espagnole (catalane notamment).
Le roman est l'histoire d'un jeune journaliste qui cherche un personnage pour un roman qu'il a l'intention d'écrire. Recherché par la police militaire après avoir écrit un article sur la situation qui prévaut dans son pays, il voyage clandestinement dans la montagne à la quête d'informations sur un soulèvement de la population locale dont personne ne parle, ainsi que du personnage qui l'obsède. D'un village à l'autre, il constate la peur qui empêche tout un peuple de parler et d'écrire dans sa langue tant aimée. Par son courage, il arrive à briser le tabou, à crier haut ce que les petites gens exilées dans leur peur, expriment tout bas.
Dans sa quête sans relâche, il découvre le quotidien d'un peuple au regard et à l'esprit muselés par une langue et une religion qu'il longtemps cru salvatrices. Il découvre le passé méconnu, le présent confisqué et l'avenir incertain d'un peuple opprimé et condamné à mendier sur sa propre terre. Il tente de décrire le quotidien de ce peuple pour alerter l'opinion publique sur la situation chaotique dans laquelle vivent les habitants de la montagne. Mais, il tombe prisonnier d'un rêve macabre qui le torture jusqu'à la mort. Le roman est écrit à partir des faits inspirés de la réalité, notamment de la lutte des journalistes contre la censure, le terrorisme et l'islamisme barbare. Il fustige aussi la désinformation, l'avilissement et l'histoire écrite par des historiens à la solde du mensonge. Le livre rend hommage à tous les journalistes victimes de la barbarie.
Aghrum n ihaqqaren, éditions Idgel, Rabat, 2006, 80 pages.


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