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Promotion du secteur de la santé : Nécessité d'un engagement politique clair
Publié dans Albayane le 05 - 06 - 2011

Lors de l'émission Milaf Li Nikache «Dossier à débattre» réalisé et présenté par la chaîne Médi 1 TV le mercredi 1er juin 2011 à partir de 21 H 20, l'animatrice Jawhara Lakehal, et ses invités ont abordé chacun à sa façon les différentes facettes qui caractérisent le secteur de la santé qui connaît actuellement quelques problèmes.
Il a été question des grèves, des revendications, des acquis, des réalisations, des forces et des faiblesses du secteur de la santé au Maroc. Retour sur un débat où tout n'a pas été dit.
Invitée de marque de cette émission, Mme Yasmina Badou, ministre de la Santé qui a tenu à apporter quelques éclaircissements au sujet des différentes revendications formulées par les syndicats du secteur de la santé les plus représentatifs. Ces revendications concernent les indemnités et l'instauration de nouvelles primes et indemnités au profit de l'ensemble du personnel de la santé. Il s'agit, entre autres, de la prime de rendement qui sera revalorisée annuellement, celle de responsabilité qui profitera au personnel exerçant dans les hôpitaux publics et de l'indemnité d'éloignement qui sera versée aux professionnels affectés dans des zones reculées. Les infirmiers bénéficieront aussi de l'équivalence de leurs diplômes avec la licence (bac+3), l'alignement sur l'échelle 10 et l'ouverture d'un cycle LMD (licence-master-doctorat) au sein des instituts de formation. Au cours de cette émission le représentant de la CDT (Chennaoui Mustapha) a insisté à plusieurs reprises sur le manque de franchise, de clarté et de sincérité qui caractérisent le débat, ce qui ne permet pas d'avoir une vision claire et, partant, d'aborder les différents problèmes avec objectivité. Jawhara Lakehal invitera le représentant de la CDT à dire le fond de sa pensée, à s'exprimer ouvertement, à apporter son témoignage, à dire tout ce qu'il avait afin que tout le monde puisse profiter de son expérience, de son savoir et de remédier un tant soit peu à la situation qui prévaut actuellement dans le secteur de la santé qui est caractérisée par un réel malaise. Chénnaoui Mustapha a expliqué qu'il y a un quiproquo en ce qui concerne le sens que veulent certains donner à l'arrêté ministériel qui parle de doctorat et de Master. En présentant sa thèse après 07 années d'étude, l'étudiant en médecine se voit décerné le titre de docteur en médecine comme cela existe partout ailleurs. Donc il n'y a pas d'amalgame à faire là-dessus. Chennaoui Mustapha de la CDT dira aussi que la situation actuelle des médecins du secteur de la santé publique s'est beaucoup améliorée, que leur salaire est respectable et que grâce à l'ancienneté et au différents grades (médecin grade principal – grade exceptionnel…) les médecins sont aujourd'hui parmi les fonctionnaires de l'état les mieux payés.
Même son de cloche du côté du représentant du syndicat national de la santé publique affilié à la FDT qui semblait satisfait et qui a même qualifié l'offre gouvernementale de satisfaisante au vu de la conjoncture actuelle, et de concrète en ces temps où de très fortes tensions menacent de déséquilibrer gravement les finances publiques.
Manque de médecins
Le représentant du syndicat national de la santé publique affilié à la FDT, n'a pas manqué de critiquer l'attitude de certains médecins qui ont empêché leurs collègues qui voulaient passer le concours de spécialité sous prétexte que ces derniers avaient appelé au boycott de ce concours.
Quand au représentant du syndicat indépendant des médecins du secteur de la santé publique, il a tout d'abord fustigé et dénoncé catégoriquement le sort qui a été réservé aux médecins qui ont organisé un sit-in. A ce jour un médecin est toujours hospitalisé à l'hôpital Ibn Sina où il a été opéré. Le représentant du syndicat indépendant des médecins, a tenu à dire lors de cette émission qu'il ne comprenait pas l'attitude du gouvernement qui ne veut pas présenter ses excuses. Ce à quoi Mme Yasmina Badou a répondu en tenant à préciser qu'elle s'est déplacée elle-même au chevet de ce jeune médecin.
Le représentant du syndicat indépendant des médecins reconnaît lui aussi tous ces acquis, mais il s'est attaché à défendre les étudiants en médecine, les internes, les résidents qui, à ce jour, n'ont pas de couverture médicale type AMO, il dira aussi que certains sont obligés d'acheter de quoi travailler surtout en ophtalmologie et en chirurgie et soins dentaires. Il rappellera à Mme la ministre de la Santé les conditions de travail qui font souvent défaut, que certains hôpitaux souffrent plus que d'autres, le cas du centre d'oncologie d'Al Hoceima, la maternité de la Mamounia.
Concernant le volet relatif aux ressources humaines, le représentant du syndicat indépendant des médecins du secteur public dira que le Maroc accuse un manque en médecine puisque nous avons prés de 16.000 médecins entre secteur public et secteur privé soit 01 médecin pour 1800 personnes. Comparativement avec des pays de même niveau comme l'Algérie ou la Tunisie, nous sommes loin, puisque l'Algérie compte prés de 45.000 médecins soit 01 médecin pour 600 personnes et la Tunisie 01 médecin pour 800 personnes.
La réaction de Yasmina Badou a été immédiate, elle a tenu à rappeler que grâce à l'action du gouvernement actuel, le ministère de la Santé a pu bénéficier de plusieurs centaines de postes budgétaires supplémentaires, ce qui a permis de recruter un grand nombre de jeunes médecins. Que de telles actions et décisions n'ont jamais pu avoir lieu par le passé. Que le problème des sous effectifs ne date pas d'aujourd'hui, mais qu'il résulte de la politique qui a été menée par d'autres gouvernements en matière de formation et que le projet de former 3.300 médecins par an d'ici 2020/2025 répond à cette question. Concernant le volet des médicaments, la ministre de la santé dira que ce poste a vu le budget qui lui est consacré doubler, puisqu'en 2007 le ministère de la Santé avait débloqué une enveloppe de 7 millions de DH pour les médicaments. Actuellement, ce budget est de 1, 5 milliard de DH, ce qui a permis d'acheter plus de médicaments, de permettre à un grand nombre de malades de bénéficier de traitements efficaces. L'émission s'est achevée sur un ton bon enfant, toutes les parties semblaient être ravies des résultats de ces échanges en direct sur le plateau de Médi 1 TV.
Et pénurie d'infirmiers
Mais il y a tout de même un mais. Personnellement j'ai l'impression que chaque fois que nous abordons le secteur de la santé ou du moins les problèmes que connaît ce secteur vital, nous ne faisons que survoler ces mêmes problèmes. Nous n'avons jamais eu le courage d'aller au fond des choses, de chercher à cerner les failles, à en comprendre les raisons, les mécanismes, à en dresser l'ampleur et tenter d'apporter des solutions adaptées à chaque cas.
C'est comme si on nous présentait le cadran d'une montre Rolex, ça tape à l'œil, ça fait joli, ça ne laisse pas indifférent, cela suscite l'admiration, des compliments, mais en réalité il y a un grain de sable dans le mécanisme. Résultat la belle montre ne donne jamais l'heure exacte.
Concernant la pénurie d'infirmiers que connaît notre pays les intervenants n'ont pas été très loquaces. Pourtant, cette pénurie de personnel infirmier va s'accroître dans les prochaines années. Nous ne cessons d'attirer l'attention des décideurs et des responsables sur les conséquences à court terme qui pourront découler de cette grave pénurie. Si rien de concret n'est entrepris aujourd'hui pour juguler le manque d'infirmiers (ères), nous exposerons notre population demain à de véritables problèmes de santé.
Une réalité qui est vécue au quotidien
Certains pourront croire que la pénurie d'infirmiers (ères) dans notre pays n'est pas une réalité, mais une simple vision de l'esprit. Au risque de déplaire, nous leur dirons qu'ils ne comprennent rien à la santé, car le manque d'infirmiers est bel et bien une réalité qui est vécue au quotidien.
Cette pénurie est ressentie d'abord par les professionnels de santé qui sont contraints dans bien des situations de faire face à une grande charge de travail, qui éreinte les plus résistants et décourage les plus faibles, d'où les nombreux certificats de maladie et l'absentéisme au niveau des structures de santé, une réalité que l'on peut aisément constater sur le terrain. La pénurie d'infirmiers est aussi ressentie par les malades qui sont obligés d'attendre leur tour pour être soignés que ce soit pour un prélèvement, une injection, une perfusion, un changement d'un pansement, une radio.
La pénurie d'infirmiers est aujourd'hui telle qu'aucun hôpital ne peut se targuer d'avoir des infirmiers, infirmières en nombre suffisant.
Cette pénurie risque d'atteindre des proportions alarmantes dans les années à venir au point qu'elle dégradera la qualité des soins infirmiers au niveau de plusieurs établissements hospitaliers qui sont en situation plus que précaire. Voilà la réalité, voilà ce à quoi il faut réfléchir maintenant et trouver des solutions urgentes et adaptées à chaque région.
En conclusion, nous dirons que la santé est une ressource majeure pour le progrès social, économique et individuel et qu'elle constitue, de ce fait, un aspect important de la qualité de vie de tout un chacun.
Que cette même santé nécessite la conjugaison de plusieurs ingrédients pour qu'elle soit à même de profiter au plus grand nombre possible de nos concitoyens, respectant en cela l'équité et une plus grande justice sociale. Les facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux, comportementaux et biologiques peuvent justement tous intervenir en faveur de la concrétisation, de la réalisation de ces objectifs et ce grâce à l'implication de compétences avérées, de professionnels qui ont à cœur les valeurs nobles qui caractérise notre pays, des valeurs de partage, de compassion, d'amour de l'autre, de patriotisme, de civisme pour réaliser ensemble nos aspirations et permettre à chaque Marocain de vivre sainement et dignement tout en profitant des bienfaits de ce beau pays qui est le notre sous la conduite éclairée de sa majesté le Roi Mohammed VI.


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